Crise du lait en Sardaigne
Trois millions de litres de lait de brebis ont été donnés et jetés en février en Sardaigne, principale région productrice en Italie. En effet, les 12 000 éleveurs traversent une grave crise, en raison de la chute des cours, descendus en janvier à 0,56 €/l. Les industriels ayant vu leurs ventes baisser, ils ont beaucoup stocké. Sous la pression, le gouvernement a convoqué une table ronde de la filière, au cours de laquelle, l’État, la région et la banque Sardegna se sont engagés à acquérir des stocks excédentaires pour 49 millions d’euros, soit 67 000 quintaux de fromage « pecorino ». L’accord de Bruxelles est en attente. La grande distribution a promis des opérations de promotion et une augmentation de son prix d’achat aux industriels. De leur côté, les industriels ont proposé, dans l’immédiat, un prix d’achat de 0,72 €/l. Inacceptable pour les éleveurs, puisque l’organisme statistique national des marchés agricoles et agroalimentaires, publiait les coûts de production à 0,70 €/l. Les éleveurs demandent 1 €/l. À défaut d’avoir été entendus, le président du consortium du fromage de brebis, Pecorino Romano a démissionné. Les éleveurs espèrent prendre une place plus importante au conseil d’administration du consortium. Les dernières négociations semblent tendre vers 0,80 € avec la promesse de monter à 1 € dès que les cotations repartiront à la hausse après l’intervention publique. Par ailleurs, les autorités de la concurrence ont ouvert une enquête à l’encontre du consortium et de 32 entreprises de transformation, afin de vérifier qu’il n’y ait pas eu de pratique commerciale déloyale. Les prémices d’un rééquilibre au sein de la filière ?