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Barbara Fança, chargée d’études à l’Institut de l’élevage
Comment limiter l’impact de la hausse du coût alimentaire en brebis laitières ?

Valoriser les fourrages de qualité est un des leviers activables à court terme pour réduire le coût alimentaire.
Valoriser les fourrages de qualité est un des leviers activables à court terme pour réduire le coût alimentaire.
© L. Duverne

 

 
Barbara Fança, chargée d’études à l’Institut de l’élevage
Barbara Fança, chargée d’études à l’Institut de l’élevage © DR

 

« Même s’il n’y a pas de solution miracle, plusieurs leviers peuvent être activés simplement pour agir rapidement sur le coût alimentaire.

Premier levier évident : ajuster la quantité de concentré au niveau de production. Les éleveurs ont parfois tendance à conserver trop longtemps leur ration de début de lactation. La quantité de lait produite diminue progressivement après le pic et nécessite de réajuster l’apport de concentré. De la même façon, faire des lots de production, sans démultiplier à l’excès, permet de réduire la quantité de concentré pour les brebis les moins productrices. Attention cependant à ne pas pénaliser ces dernières en diminuant trop les apports. Inversement, il peut être intéressant d’adapter son effectif à l’alimentation disponible et ne conserver que les animaux nécessaires à la production. Cela peut supposer de réformer des brebis plus tôt que prévu.

Côté quantité de lait vendu, prendre le temps de calculer la quantité de lait supplémentaire produite si on maintient les apports de concentré permet d’évaluer si cela vaut le coup (coût !).

Regarder du côté des coproduits

Autre levier intéressant, valoriser les fourrages de qualité. L’herbe jeune d’une prairie multi-espèces a une très bonne valeur protéique et énergétique. Avec l’arrivée du printemps, privilégier le pâturage aux apports en bergerie en maximisant l’ingestion d’herbe peut réduire la quantité de concentré distribuée. Pour les fourrages conservés, une analyse en laboratoire peut permettre de lever un doute et d’avoir une appréciation objective de la qualité nutritionnelle.

Les coproduits locaux peuvent également être une source de protéines moins onéreuse et de qualité.

Enfin, petite astuce, vérifier le calibrage des distributeurs en salle de traite, roulimètres et seaux. Tous les aliments n’ont pas la même densité, il est important de peser les quantités réellement distribuées et de tarer les outils, au moins après chaque livraison.

D’autres solutions peuvent être mises en œuvre à plus long terme nécessitant une réflexion globale sur le système de production telles que l’autonomie protéique, la composition des prairies, etc. »

Propos recueillis par Virginie Hervé-Quartier

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