« Nous voulons valoriser les crémants sur le segment entre 9 et 15 euros »
Si le succès des crémants ne s’est pas démenti en 2024, la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant propose d’investir un segment laissé vacant par le champagne.
Si le succès des crémants ne s’est pas démenti en 2024, la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant propose d’investir un segment laissé vacant par le champagne.
Avec plus de 114,5 millions de cols vendus, les crémants français ont continué leur progression en 2024, avec une hausse de + 6 % par rapport à 2023. Les ventes se répartissent à 60 % en France et 40 % à l’export. Une proportion qui demeure identique aux années précédentes, les deux marchés ayant connu une croissance similaire.
Le premier semestre 2025 apparaît moins favorable, avec des ventes stables par rapport à la même période 2024, mais il faudra attendre la fin d’année, traditionnel temps fort de la consommation des effervescents, pour tirer des conclusions.
Renforcer la place des cépages autochtones
Sans attendre, la Fédération nationale des crémants a exposé sa stratégie de valorisation : en étudiant le marché en grande distribution, il apparaît qu’il existe un segment entre 9 et 15 euros qui n’est plus occupé, suite à une montée en gamme des champagnes. « L’objectif est d’occuper ce segment, petit à petit », indique Édouard Cassanet, animateur de la fédération.
Plusieurs solutions sont envisagées pour y parvenir : en premier lieu, renforcer la place des cépages autochtones. « Cela conforte encore l’identité régionale des crémants. Ces cépages anciens sont souvent tardifs et retrouvent de l’intérêt avec le changement climatique. Et il y a un côté intrigant, presque ludique pour le consommateur », résume Dominique Furlan, vigneron à Bordeaux et président de la FNPEC.
Plusieurs projets sont d’ailleurs en cours : intégration du savagnin dans le crémant du Jura, de plusieurs cépages anciens en Savoie (mondeuse grise, corbeau, dousset, hibou noir…), plus grande place au chenin en Loire, expérimentation sur le petit verdot et l’ugni blanc à Bordeaux.
Cuvées avec lieux-dits cadastrés
Autres pistes explorées par les producteurs : identifier des cuvées par des lieux-dits cadastrés, possibilité ouverte par la récente décision de l’Inao, et produire des cuvées spéciales : millésimées, monocépage, répondant à un cahier des charges spécifique, comme éminent/grand éminent, etc. Enfin, une étude a été lancée auprès des adhérents pour mieux connaître leurs besoins en matière de packaging pour mettre en valeur ces nouveaux produits.