Aller au contenu principal

Nénufar chauffe les salles avec le biogaz du lisier

La couverture de fosse Nénufar capte le biogaz naturellement émis par du lisier ou du digestat. Outre les avantages d’une couverture classique, elle fournit de l’énergie pour chauffer les bâtiments.

Le procédé de méthanisation passive Nénufar permet de produire du biogaz à température ambiante. Il nécessite peu de suivi au quotidien. Le dispositif a déjà été testé à la station expérimentale de Guernévez des chambres d’agriculture. En conditions de fonctionnement optimisées (fosse semi-enterrée, climat tempéré, apports fréquents de lisier frais), il doit permettre de couvrir 80 % des besoins en chaleur d’un 120 truies naisseur engraisseur équipé d’une fosse de 1 200 m3 par rapport à des références issues de consommations moyennes, hors équipements de réduction de consommation en énergie. Le dispositif vient d’être installé à l’EARL Bernard à Trévron, dans les Côtes-d’Armor. Il est actuellement suivi dans le cadre du projet MethaN’H3 piloté par les chambres d’agriculture de Bretagne.

Chauffer le post-sevrage et une maternité à partir des lisiers d’engraissement

La couverture Nénufar flotte à la surface de la fosse enterrée de 1 200 m3 où est stocké le lisier des porcs à l’engrais de cet élevage de 300 truies naisseur engraisseur. Il est pompé depuis les pré-fosses des salles d’engraissement directement vers la fosse recouverte du Nénufar. Le biogaz émis est désulfurisé par injection d’air et passage dans un filtre à charbon actif, avant d’être brûlé par une chaudière bi-gaz d’une puissance de 70 kW. L’eau chaude alimente une salle maternité de 10 places et 1 300 places de post-sevrage. Ces salles ont été construites en complément de l’existant en 2017, suite au passage d’une conduite en 7 bandes, sevrage 28 jours à une conduite en 5 bandes, sevrage 21 jours. En maternité, le chauffage se fait par plaques à eau chaude. En post-sevrage, les salles sont chauffées par un générateur d’air chaud Heoss. Lorsque la production de biogaz devient insuffisante, une réserve de propane prend le relai. Depuis la pose de la couverture le 30 octobre dernier, le biogaz a rapidement atteint en deux semaines le taux de 55 % de méthane nécessaire à la mise en route de la chaudière. L’investissement chiffré à 81 600 euros inclut la couverture Nénufar et ses équipements associés (compresseurs, surpresseur, analyseur biogaz), la ligne de valorisation du biogaz et la chaudière. Un montant de 40 % d’aides de l’Ademe a été accordé dans le cadre de l’appel à projet Agr’air, portant l’investissement à 32 600 euros. À cela sont ajoutés un agitateur (15 000 €) et la mise en place d’un réseau d’eau chaude pour le post-sevrage et la maternité (30 000 €). Le trop-plein de lisier sera évacué vers une deuxième fosse de 1 200 m3 non couverte.

Un taux de couverture des besoins en chauffage de 90 %

À partir des résultats obtenus à la station de Guernévez en conditions optimisées, la chambre d’agriculture calcule une couverture de 90 % des besoins en chauffage par le biogaz. En prenant en compte un coût de 0,11 €/kWh et un coût de fonctionnement annuel de 1 500 euros (temps de travail, maintenance, entretien, remplacement du charbon actif), le temps de retour sur investissement est estimé à 7,2 ans. Si la production de biogaz le permet, les 42 places de maternités existantes aujourd’hui chauffées à l’électricité pourraient être réaménagées avec du chauffage à eau chaude.

anne-sophie.langlois@bretagne.chambagri.fr

Les plus lus

<em class="placeholder">Isabelle et Mickaël Belloeil :« Nous mettons six minutes pour bloquer ou débloquer les 23 truies. » </em>
« Dans notre maternité de truies en liberté, la clé est de maintenir les deux ambiances de température"

Pour Isabelle et Mickaël Belloeil, la clé pour éviter les écrasements est de bien gérer les deux ambiances de température de…

<em class="placeholder">Un bon alignement entre l&#039;horloge biologique des porcs charcutiers et les prises alimentaires améliorent les performances.</em>
Deux repas quotidiens espacés de huit heures favorisent les performances des porcs en engraissement

Une étude réalisée par la firme service ADM démontre que le nombre de repas et leur fréquence quotidienne doivent être…

<em class="placeholder">Estelle et Mathis Talec : « La nouvelle maternité permet de s’adapter à l’évolution de la prolificité des truies et de soutenir les performances de porcelets ...</em>
« Nos choix d’investissements de notre élevage de porcs sont raisonnés sur l’efficacité »

Avec une grande salle neuve de 72 truies en maternité liberté, Mathis et Estelle Talec poursuivent leur objectif d’…

<em class="placeholder">Les deux salles maternité de 24 places disposent de cases maternité liberté balance (grand modèle 2,80 x 2,80 m) équipées de capots de nids et de plaques eau chaude ...</em>
"Je bonifie la valeur de mon élevage de porc avec un nouveau bloc maternité"

À Lantic dans les Côtes d’Armor, Ludovic Forestier vient d’investir dans un nouveau bloc maternité. En plus de la prise…

<em class="placeholder">Les manquements aux règles sanitaires concernent parfois les mouvements dans l’élevage, avec notamment  le passage d’un bâtiment à l’autre sans changement de ...</em>
« Beaucoup d’efforts restent à faire sur l’observance des mesures de biosécurité en élevage de porcs »

Les audits réalisés depuis 2020 en élevage montrent un niveau de biosécurité général insuffisant. Des mesures simples à mettre…

<em class="placeholder">vestiaire douche local technique</em>
Reconnaissance et considération, les piliers pour fidéliser les salariés en élevage de porcs
Vos salariés sont indispensables au fonctionnement de l’exploitation, et vous êtes content de leur travail. L’exprimer, par des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)