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Régler sa perche sur enjambeur en cinq points

Avant de régler ses outils de travail du sol et autres outils interceps, il est capital de bien ajuster la perche qui va les soutenir. Fabrice Dulor, directeur chez Boisselet, nous en explique les principaux fondamentaux.

Le bon fonctionnement des outils interceps s'appuie sur un bon réglage de la perche.
Le bon fonctionnement des outils interceps s'appuie sur un bon réglage de la perche.
© L. Vimond

Appelée perche ou âge en vignes étroites (de 0,9 m à 1,30 m), le support d’outils s’intégrant entre les roues avant et arrière d’un tracteur enjambeur existe sous deux formes : les perches poussées ou les perches tirées suivant le porte-outils du tracteur enjambeur. Les partisans des perchées tirées prennent souvent l’exemple des charrues de grandes cultures pour justifier une traction naturelle. Ceux vantant les perches poussées argumentent notamment du plus grand espace exploitable entre les roues.

Découvrez aussi ces réglages en vidéo : [TUTO VIDÉO] Bien régler sa perche d'enjambeur

Quoi qu’il en soit, les deux types de perches doivent globalement répondre aux mêmes réglages pour un travail du sol optimal. Pour cet article, nous sommes partis sur la base d’une perche poussée.

1 – Régler l’horizontalité

 

 
La barre de poussée à visser règle l'horizontalité de la perche.
La barre de poussée à visser règle l'horizontalité de la perche. © L. Vimond
Dans la mesure du possible, il faut se placer sur sol plat, horizontal, afin de réaliser les premiers réglages. Le palonnier avant du tracteur, s’il existe, doit être à mi-course, afin de profiter à la vigne du maximum d’amplitude (vers le bas et vers le haut). Un repère est bien souvent installé sur l’enjambeur pour trouver cette position.

 

À l’aide du vérin de relevage, abaisser la perche à sa position la plus proche de celle de travail. À l’aide de la barre de poussée à visser (de type troisième point sur un tracteur interligne), s’assurer de la bonne horizontalité de la perche, voire d’une légère tendance à piquer : cette dernière se justifie notamment pour rattraper du jeu dans les articulations. Hormis quelques rares exceptions, une perche qui talonne – l’avant est surélevé par rapport à l’arrière – demandera plus d’effort, fera davantage chauffer l’huile des outils interceps animés hydrauliquement et rendra sûrement le travail des outils insatisfaisant.

Bien régler l’horizontalité implique donc d’avoir une barre de poussée toujours bien entretenue.

2 – Un guide-perche qui maintient sans frotter

 

 
Le guide-perche doit être positionné pour maintenir la perche parallèle au rang.
Le guide-perche doit être positionné pour maintenir la perche parallèle au rang. © L. Vimond
Destiné à maintenir la perche poussée bien droite, parallèle au rang, le guide-perche veille à limiter les usures sur les articulations, la perche poussée ne demandant naturellement qu’à dévier vers la gauche ou la droite. Veiller à ce que le guide-perche soit bien aligné, afin de ne pas générer d’efforts latéraux et/ou de frottements.

 

3 – La chaîne gère la profondeur

 

 
Le réglage du terrage s'appuie sur un palonnier placé en position centrale.
Le réglage du terrage s'appuie sur un palonnier placé en position centrale. © L. Vimond
À l’avant de la perche, la chaîne sert à régler la profondeur de travail. Elle s’accroche à l’avant de la perche et à un vérin de gestion de profondeur (tracteur récent) ou à une barre gérant la profondeur de l’outil. Relié au palonnier, ce vérin ou cette barre permettra de régler le terrage (gestion constante et régulière de la profondeur de travail, quel que soit le profil du sol).

 

Si le tracteur est amené à travailler dans des vignes pentues, le conducteur abaissera sensiblement le palonnier en montée, le tracteur ayant naturellement tendance à s’alléger de l’avant. Dans la descente, il fera l’inverse. En pilotant depuis le palonnier, il ajuste la profondeur de travail en maintenant son terrage.

4 – Le dévers se règle à la vigne

 

 
Le dévers se règle à la parcelle, outil levé.
Le dévers se règle à la parcelle, outil levé. © L. Vimond
Une fois les premiers réglages effectués, le conducteur peut se rendre à la vigne pour les derniers paramétrages. Qu’il soit mécanique ou hydraulique, le réglage du dévers s’ajuste à la vigne, en jugeant de la qualité de travail effectuée. Lors de chaque changement de réglage, veiller à relever l’outil à l’arrêt pour ne pas sursolliciter inutilement la mécanique.

 

5 – Régler l’écartement des outils

 

 
La glissière d’écartement coulissant sur la perche fait bouger une bielle qui écarte ou resserre les outils mécaniques, afin de les positionner correctement par rapport au rang.
La glissière d’écartement coulissant sur la perche fait bouger une bielle qui écarte ou resserre les outils mécaniques, afin de les positionner correctement par rapport au rang. © L. Vimond
Celui-ci peut être mécanique ou hydraulique. La glissière d’écartement coulissant sur la perche fait bouger une bielle qui écarte ou resserre les outils mécaniques, afin de les positionner correctement par rapport au rang. Ne pas hésiter à s’arrêter après avoir avancé sur quelques mètres, pour regarder au sol la qualité du travail effectué et confirmer ou ajuster les réglages effectués.

 

Point subsidiaire, pour des questions de sécurité, sur la route ou lors des manœuvres de bout de rang, il est important d’avoir une vingtaine de centimètres de dégagement, sous la pointe des outils, lorsqu’ils sont relevés. Ne pas hésiter à s’aider du palonnier avant, afin d’optimiser cette marge de sécurité. Enfin, en position route, la chaîne de gestion de profondeur/terrage doit impérativement être reliée à un point fixe du châssis de l’enjambeur.

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