Astuce de vigneron : « J’ai confectionné un châssis intercep double rang robuste, pratique et économique »
Hervé Morin, vigneron à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, dans l’Indre-et-Loire, a conçu un châssis intercep pour mener deux rangs à la fois, qui se veut robuste et pratique.
Hervé Morin, vigneron à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, dans l’Indre-et-Loire, a conçu un châssis intercep pour mener deux rangs à la fois, qui se veut robuste et pratique.

1 N’étant pas convaincu par les modèles qu’il a essayés, Hervé Morin a décidé de créer son propre châssis de travail du sol intercep double rang. Après une première version en tubes métalliques de 5x5 cm qui n’a pas résisté aux torsions, il a conçu un plan 3D sur ordinateur pour une version plus solide en tubes de 10x10 cm et 8 mm d’épaisseur. Pour dimensionner le cadre du châssis, le vigneron est parti de la largeur de ses vignes (2 m) et de l’outil qu’il utilise (Reflex de Belhomme). Hervé Morin s’est appuyé sur le chaudronnier local pour l’assemblage du cadre. « Sur ses grosses sections, je ne me voyais pas souder à l’arc et découper à la disqueuse, avec le risque de ne pas être bien droit, avoue-t-il. Alors que lui est parfaitement équipé pour ce type de projet. »

2 Le chaudronnier a débuté par la confection des portiques droite et gauche, individuellement. Les descentes en tube 10x10 font 150 cm de long. Sur celles du côté tracteur, deux tubes en 10x10 de 60 cm sont soudés à l’équerre, formant le haut du portique. Sur celles du côté extérieur, ce sont deux tubes en 8x8 de 100 cm, qui coulissent dans ceux de 10x10. Dans chacune des 4 descentes est installé un axe fixe, en tube carré 8x8, qui accueillera les roues.
Pour augmenter la robustesse, le vigneron a prévu des jambes de force. Aussi, en haut de chaque descente a été soudé un tube en 10x10 de 60 cm en angle droit vers l’arrière, ainsi que la diagonale. Les jambes de force sont reliées entre elles par un tube 8x8 qui coulisse là aussi dans un tube 10x10.

3 Ensuite, le chaudronnier a assemblé les deux portiques par trois poutres transversales en 10x10 de 90 cm soudées en partie basse, au milieu et en haut. Puis, sur chaque descente, il a réalisé un coulisseau à l’aide de fer plat épais, qui épouse la forme de la poutre et y a installé un graisseur. C’est sur cette pièce que viennent s’atteler les outils grâce à deux gogues soudées (côté intérieur du rang) ou bien directement la perche (côté extérieur). L’artisan a posé un vérin sur chaque coulisseau, afin de monter et descendre les outils. Deux boîtiers hydrauliques électriques permettent de relever par paire. Il a également installé les deux vérins permettant de déplier ou replier les portiques en largeur.

4 Enfin, il a confectionné trois points d’attelage à l’aide de fers plats épais, et ajouté les quatre roues fixes d’écimeuse, équipées de pneus pleins, en bas de chaque descente. « C’est un outil léger par rapport à ce que l’on trouve sur le marché, puisqu’il fait environ 800 kg, relate Hervé Morin. De plus, il est très facile à atteler et a été conçu pour ne pas rouler sur les couverts végétaux. »


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