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Lutte antigel : des retours d'expérience d'arboriculteurs

L’Association climatologique de la Moyenne Garonne (ACMG), dont la lutte contre le gel est un des piliers de son activité, a réuni, en octobre, différents acteurs afin qu’ils témoignent de leur retour d’expérience en ce domaine.

La lutte contre le gel pourrait relever d’un enjeu collectif si l’on en croit le témoignage de Michel Durand, viticulteur et pruniculteur à Bergerac (Dordogne), installé depuis 1986 et qui a eu le temps, depuis cette date, de constater l’évolution du changement climatique. Il note, depuis 2017, une accélération des gelées de printemps. Et le gel de 2019 a été l’élément déclencheur de la mise en place de moyens adaptés à la lutte antigel. « Sur le Bergeracois, nous avons un parcellaire très morcelé. Une tour à vent couvre environ 6 hectares, mais chez nous 6 hectares correspondent à de nombreux propriétaires différents. Il a donc fallu lancer l’investissement via une Cuma départementale dans 60 tours à vent en deux ans. » C’est ainsi qu’aujourd’hui, sur les 40 hectares de l’exploitation, 15 sont protégés.

Qualité supérieure dans les vergers protégés

L’eau, en tant que moyen de protection antigel, semble aussi incontournable. Après avoir constaté les dégâts en 2021, Patrice Raujol, arboriculteur dans la vallée de l’Aveyron, a fait appel à Jean-François Berthoumieu, directeur de l’ACMG, afin de bénéficier de son expertise. Ce dernier lui a conseillé de miser sur la protection par aspersion sur frondaison. « L’investissement était important mais le résultat est vraiment positif, puisque nous n’avons recensé, en 2022, aucun dégât sur les parcelles concernées, et constaté une qualité supérieure à celle des vergers qui n’ont pas été protégés. »

François Idiart, kiwiculteur à Sorde-l’Abbaye (Landes), protège, lui aussi, les 43 hectares de son exploitation via l’aspersion. Le collectif joue là encore un rôle important, puisque tous les exploitants aux alentours lancent l’aspersion en même temps, ce qui permet de réchauffer l’atmosphère, avec des températures qui descendent au maximum à -5 °C. « L’eau est un facteur important dans la lutte antigel », estime Jean-François Berthoumieu, soupçonnant qu’une culture sur sol humide serait moins gélive qu’une autre sur sol sec. L’eau dans les macroporosités du sol permettrait à la chaleur de remonter. Une hypothèse qu’il souhaite confirmer sur les vergers de pruniers du Lot-et-Garonne. Avis aux intéressés : ce dernier souhaite lancer des expérimentations dans le département.

Emilie Etcheverry

Le projet Triple-C pour s’adapter au changement climatique

L’ACMG a intégré le projet européen Triple-C qui a pour but de recenser, d’analyser et d’évaluer les initiatives prises pour prévenir et gérer les risques induits par le changement climatique, dont le gel. L’objectif est ensuite de les diffuser au plus grand nombre. L’ACMG y présente ses recherches de solutions autour de l’eau et des sols. Pour les découvrir, ainsi que bien d’autres retours d’expérience en provenance de différents pays au climat plus chaud ou plus pluvieux, il suffit de se rendre sur la plateforme du projet Triple-C.

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