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Les poules reproductrices reviennent à la lumière naturelle

Les rénovations des bâtiments de production d’œufs à couver des poules Ross passent par la ventilation dynamique et le retour à la lumière naturelle chez l’accouveur Galina-Perrot.

Mi-novembre, Jonas Dibou a démarré ses deux nouveaux lots de 8 000 poules Aviagen dans des locaux remis au goût sociétal du moment.
Mi-novembre, Jonas Dibou a démarré ses deux nouveaux lots de 8 000 poules Aviagen dans des locaux remis au goût sociétal du moment.
© P. Le Douarin

Il y a moins de dix ans, les accouveurs de poussins de chair conventionnels conseillaient à leurs détenteurs de cheptels de poules reproductrices de construire des bâtiments fermés et obscurs pour bien mieux maîtriser les flux d’air et les programmes d’éclairage artificiel des poules reproductrices.

Désormais Galina, la filiale accouvage poussin du groupe LDC, fait évoluer ses bâtiments de ponte vers la lumière naturelle maîtrisée. « Cette évolution a récemment démarré pour satisfaire les attentes sociétales, mais elle a de réels atouts techniques » souligne Vincent Leclerc, du service technique du couvoir Galina Perrot.

D’ici 2032, tous les accouveurs fournissant des éleveurs livrant au groupe LDC devront répondre à la charte « Nature d’éleveurs repro ». Parmi ses exigences figurent des ouvertures translucides correspondant à 3 % de la surface au sol. Même si l’impact bénéfique de la lumière naturelle n’est pas complètement documenté sur les reproducteurs, les premiers essais sont prometteurs chez Galina, notamment en termes d’ambiance et de taux de ponte.

Les volets pivotants actionnés par les moteurs et les tubes enrouleurs des anciens rideaux, font entrer la lumière tout en arrêtant les rayons directs du soleil. À 20 ...
Les volets pivotants actionnés par les moteurs et les tubes enrouleurs des anciens rideaux, font entrer la lumière tout en arrêtant les rayons directs du soleil. À 20 euros le mètre carré utile en moyenne, l’éclairage naturel a couté six fois plus cher que l’installation de lumière à LED. © P. Le Douarin

À ce cahier des charges privé, s’ajoute l’adaptation à la souche dominante du marché du poulet du quotidien. Pour exprimer son potentiel génétique, la mère des poulets Ross 308 a besoin de plus de ventilation et plus d’accès à la mangeoire que les souches précédentes. La poule naine PM3 n’est plus utilisée en France, mais des bâtiments à ventilation statique, qui lui suffisaient, sont restés. À moyen terme, les producteurs d’œufs à couver vont donc devoir passer à la ventilation dynamique pour obtenir des performances compétitives.

Une rénovation intégrée dans la reprise

C’est le cas chez Jonas Dibou, installé en janvier 2023 à Ploeuc l’Hermitage (22), sur un site comprenant deux bâtiments statiques de type Louisiane de 1 200 m² chacun, datant de 1996 et 1997. Il a terminé le lot de son cédant l’été dernier et réalisé les travaux d’aménagement d’août à octobre, comme prévu dans son programme d’installation.

Les baies à double vitrage, de 30 cm de hauteur, ont été posées de chaque côté en bandeau supérieur, au-dessus des trappes d’entrée d’air. L’éclairage artificiel est assuré par deux rangées de tubes à LED régulées par l’éleveur.

Dans le bâtiment avec pondoirs latéraux, le filet de protection est indispensable pour éviter du perchage sur les trappes d’entrée d’air.
Dans le bâtiment avec pondoirs latéraux, le filet de protection est indispensable pour éviter du perchage sur les trappes d’entrée d’air. © P. Le Douarin

Jonas Dibou a particulièrement examiné les systèmes d’obturation des baies avant de choisir. Il a opté pour des volets pivotants, qui font office de casquette limitant l’entrée des rayons obliques. « Au début de leur utilisation, les éleveurs hésitent à ouvrir les baies à fond, souvent pas avant l’âge de 40 semaines, remarque Vincent Leclerc (NDLR : la ponte se déroule entre 21 et 65 semaines d’âge). « Mais après le pic de ponte, les baies sont ouvertes dès 9 heures du matin chez ceux les plus anciennement équipés ». Les poules ne sont pas perturbées et l’éleveur apprécie d’évoluer dans un bâtiment naturellement clair.

Les poules reproductrices reviennent à la lumière naturelle

Chez Jonas, la rénovation complète a coûté 266 000 euros (110 €/m²), avec des devis signés avant la flambée des prix de 2022. L’éleveur a bénéficié de deux soutiens financiers : 80 000 euros d’aides publiques (PCAEA) et 96 000 euros (40 €/m²) venant du couvoir et englobant toutes les aides à la reprise. Cette somme sera versée par annuité pendant douze ans, sachant que le contrat avec Galina durera quinze ans.

Ce qui a changé chez Jonas Dibou

La rénovation des deux Louisiane de Jonas Dibou a nécessité une réfection complète des parois latérales et la pose d’extracteurs en toiture et au pignon.

Un des deux bâtiments presque prêt à recevoir les reproducteurs Ross, matériel encore relevé (chaîne coq au milieu). L’air neuf arrive par les deux côtés et l’air ...
Un des deux bâtiments presque prêt à recevoir les reproducteurs Ross, matériel encore relevé (chaîne coq au milieu). L’air neuf arrive par les deux côtés et l’air ambiant est extrait par quatre cheminées, plus cinq turbines si nécessaire. © P. Le Douarin

Jonas Dibou a conservé le matériel intérieur dans chaque bâtiment Louisiane : les trois circuits de chaînes plates d’origine pour les femelles, les pipettes (qui avaient déjà été changées), les caillebotis et les pondoirs Vencomatic (centraux dans un, latéraux dans l’autre). En revanche, il a remplacé la ligne d’alimentation des coqs par du matériel de la société Michard. « Fonctionnant avec le tube rempli d’aliment, ce système déverse l’aliment au même moment dans chaque gamelle et par séquence », souligne Jonas Dibou. Il connaît bien ce matériel, puisqu’il a été technicien SAV dans cette entreprise avant de s’installer.

Longs pans modifiés

Les modifications majeures ont concerné la réfection des longs pans réalisée par le constructeur Dugué (fabrication, fourniture et pose). Des deux côtés, les rideaux guillotine ont été remplacés par des panneaux sandwich dans lesquels ont été insérées les trappes d’entrée d’air Fantura à 1,6 m de hauteur.

L’intérêt technique de cette trappe réside dans son profil d’admission d’air permettant d’obtenir une veine d’air entrant à la bonne épaisseur pour se ...
L’intérêt technique de cette trappe réside dans son profil d’admission d’air permettant d’obtenir une veine d’air entrant à la bonne épaisseur pour se disperser et se réchauffer. © P. Le Douarin

Le fabricant Fancom a aussi fourni les quatre cheminées d’extraction (de 15 000 m3/h), les cinq turbines posées dans le pignon (dont un en tout ou rien) et le régulateur d’ambiance. S’ajoute la brumisation haute pression de chaque côté, avec deux buses placées au-dessus de chaque trappe au plafond dans le passage de la veine d’air. « La brumisation est utilisée hors période de forte chaleur, souligne Vincent Leclerc du service technique Galina-Perrot. Pour bien pondre, les poules ont besoin d’une bonne ambiance, quelle que soit la saison. »

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