Aller au contenu principal

Les faisans adorent manger les larves vivantes de la mouche soldat noir

Nicolas Dassonville, éleveur de gibier à plumes dans la Somme, a testé avec succès sur de jeunes faisans des larves vivantes issues de l'élevage de la mouche soldat noir.

C’est à la suite de la visite de l’usine Innovafeed qui produit des larves de la mouche soldat noir à Gouzeaucourt, près de Cambrai (Nord), que Nicolas Dassonville, éleveur de gibier de la troisième génération à Rumigny (Somme), a eu l’idée de tester ces larves pour ses faisans communs. Même si ce test n’est pas scientifique (pas de témoin contrôle et pas de répétition de l’essai), Nicolas Dassonville est unanime.

« Le fait de donner des larves en plus de l’aliment habituel s’est traduit par une amélioration du plumage en quantité la qualité, visible à l’œil. Il est plus épais et plus long. Et cela s’est maintenu jusqu’à présent. » L’éleveur l’attribue à l’augmentation des protéines ingérées qui a deux effets : mieux couvrir les besoins en certains acides aminés, notamment soufrés, pour fabriquer les plumes et éviter que les oiseaux cherchent à ingérer celles de leurs congénères en les piquant.

En savoir plus sur les insectes pour les volailles

Des faisans addictifs aux larves

L’éleveur recevait chaque semaine des seaux de cinq kilos contenant les larves mélangées à du son. Il les a distribuées quatre semaines consécutives à partir de la mi-août. Âgé de cinq semaines, le lot de 2 500 faisans communs avait accès à une prévolière de 1 400 m2. « Cette période est cruciale, car les oiseaux restent dehors et doivent être bien plumés pour résister aux intempéries. »

Chaque semaine, il a distribué entre cinq et dix kilos par repas durant trois ou quatre jours consécutifs, soit un total de 108 kilos correspondant à environ 10 % de la ration. D’abord méfiants, les faisans en ont vite été friands.

Pour l’éleveur, le seul bémol de taille reste le prix des larves, pour le moment vingt fois plus élevé que celui de l’aliment complet, encore difficile à envisager pour un usage courant. Il équivaut au manque à gagner de production d’huile et de farine d’insecte. Néanmoins, Nicolas Dassonville prévoit de poursuivre sa collaboration avec Innovafeed et son fabricant d’aliment, en utilisant cette fois-ci l’huile d’insecte en remplacement d’une partie de l’huile végétale. « J’aimerais aussi tester les larves vivantes sur les perdreaux gris d’un jour, mais il faut qu’elles soient plus petites, donc plus jeunes et plus chères. »

L’huile d’insecte testée sur du poulet fermier

En juin 2020, des magasins Auchan ont vendu un lot de poulets fermiers nourris avec de l’aliment Nealia contenant quelques pourcentages d’huile d’insecte Innovafeed en substitution de l’huile de soja importée. « Nous avons pu observer des impacts intéressants au niveau du comportement des poulets », explique Cédric Letissier, directeur du développement des activités Nealia. Il n’en dit pas plus, réservant la primeur des résultats à une publication scientifique prévue en 2021. « Nealia estime que l’huile d’insecte ne doit pas devenir un argument de marketing du genre 'nourri à…'. En revanche, elle sera dans la liste des nouveaux ingrédients nutritionnels et trouvera sa place en fonction du rapport entre son prix et son gain. » Chez InnovaFeed, Grégoire Bellegaud souligne « la très haute digestibilité de l’huile, ainsi que la présence d’acide laurique qui se concrétisent par une meilleure tenue des fientes et des litières, moins de gaspillage et un impact positif sur la santé des animaux. »

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Sylvain Plumelet, éleveur à Plémet (22), avec Guillaume Gannat, chargé de développement LDC (à gauche) et Guénaël Le Sourd, directeur d’Huttepain Bretagne </em>
« Un poulailler refait à neuf pour me lancer dans l’aviculture »

Lors d’une recherche de prairies pour ses chevaux, le hasard a mis un poulailler sur la route de Sylvain Plumelet. L’éleveur l…

<em class="placeholder">Hugues de Froment, installé sur la ferme familiale, a testé deux bandes de poulets de chair dans son bâtiment pour palmipèdes devenu polyvalent.</em>
« Mon bâtiment de canards prêts à engraisser produit aussi du poulet »

Dans le cadre de la démarche La Ferme, portée par la coopérative Terres du Sud, l’éleveur Hugues de Froment, situé en Dordogne…

<em class="placeholder">Les éleveurs Nathalie Letourneur et son fils Pierre sont accompagnés dans le suivi sanitaire de leur élevage par Anthony Miatta, technicien de Huttepain Aliments et Arnaud ...</em>
« La biosécurité se joue dans les détails dans notre élevage bovin et avicole»

Le Gaec Letourneur, élevage de bovins et de volailles dans l’Orne, fait de la biosécurité une priorité. Pourtant fin 2024,…

<em class="placeholder">transport de volailles </em>
Transport des animaux : un surcoût estimé à 526 millions pour la filière volailles

Fin 2023, la Commission européenne a annoncé son intention de revoir la réglementation encadrant le transport des animaux, en…

<em class="placeholder">Table ronde de Bellavol sur les gaveurs de canards</em>
Engraisseur de canards : un métier aux nombreux atouts

Pour assurer le renouvellement de ses producteurs, Bellavol recherche une quinzaine d’engraisseurs de canard. Un métier peu…

Le mouvement La Ferme veut mobiliser l’aval

Terres du Sud a mis en place une caisse de financement pour soutenir les investissements dans les bâtiments, sollicitant les…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)