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Les éleveurs ovins utilisent déjà de nombreux leviers d’adaptation face aux aléas du climat

Dans le cadre du projet européen LiveAdapt, pour l’adaptation des systèmes d’élevage au changement climatique, le réseau Inosys Ovins viandes du Sud-Ouest a mené l’enquête.

Perception et mise en place des différentes adaptations proposées chez le panel d’éleveurs enquêtés. © S. Schetelat
Perception et mise en place des différentes adaptations proposées chez le panel d’éleveurs enquêtés.
© S. Schetelat

Vingt-deux éleveurs du Tarn, de la Haute-Garonne et du Lot ont été interrogés sur les adaptations mises en place sur leurs exploitations. Deux systèmes ont été étudiés : l’un est plutôt représenté dans le Tarn et la Haute-Garonne, et est caractérisé par « une conduite intensive des surfaces fourragères en zone de grandes cultures », d’après Inosys. Les agneaux y sont élevés en bâtiment et une partie de la ressource céréalière est produite sur l’exploitation. L’autre système correspond aux élevages du Lot, qui ont quant à eux « une conduite herbagère valorisant des surfaces pastorales ». Ils présentent de grandes surfaces en parcours peu productifs.

Exprimer son intérêt sur les pratiques adaptatives

Les leviers mobilisés concernent majoritairement les systèmes fourragers (prairies et cultures) et dans une moindre mesure la conduite du troupeau (calendrier de production, aménagement des bâtiments…). Les éleveurs ont été amenés à s’exprimer sur l’intérêt de certaines pratiques pour l’adaptation au changement climatique et sur leur mise en place. Les adaptations jugées les plus intéressantes sont aussi celles qui sont les plus répandues dans l’échantillon enquêté et au contraire, les moins intéressantes sont peu représentées. Les trois adaptations de cette dernière catégorie (en bas à gauche du diagramme) sont jugées risquées (risque de gelées avec des semis et variétés plus précoces, pour finalement peu de résultats, et risque d’acidose si la part de concentrés est augmentée) et coûteuses (l’aliment coûte plus cher que les fourrages, tout comme les semences).

Les surfaces additionnelles et l’irrigation font débat

Certaines pratiques sont certes jugées relativement intéressantes, mais elles sont peu adoptées. C’est le cas des surfaces additionnelles, qui sont l’objet d’un clivage fort entre les éleveurs du Lot, qui sont favorables à leur mobilisation, et ceux du Tarn qui en sont peu adeptes. Il en va de même pour l’irrigation, qui est plus courante dans le Tarn que dans le Lot, où le contexte géographique ne permet pas de construire des retenues collinaires. Le calendrier de production est pour l’instant peu modifié mais la réflexion est lancée sur la plupart des exploitations.

Même si la totalité des éleveurs font des stocks et travaillent sur la qualité et la productivité de leurs prairies, ils sont désireux de continuer à améliorer ces pratiques pour être davantage autonomes. Pour eux, cette amélioration passera par l’utilisation de nouvelles variétés ou de nouvelles espèces résistantes à la sécheresse, voire même qui continuent à produire en période estivale, et dont la croissance repart à la première pluie.

S’adapter, c’est combiner plusieurs leviers à la fois

Si les éleveurs se déclarent inquiets de la modification du contexte climatique, ils ne sont pas pour autant démunis et mobilisent une grande diversité de leviers pour adapter leurs systèmes. Ces adaptations ne sont pas spécifiques à la région ou au système d’élevage, d’autres enquêtes ont d’ailleurs montré que les éleveurs d’autres régions les utilisent également.

Si certaines pratiques s’inscrivent dans la durée, pour conférer au système une capacité à être plus résistant ou plus résilient, d’autres sont connues pour être plutôt des variables d’ajustement conjoncturel. S’il n’existe pas de solution miracle, s’adapter cela signifie combiner plusieurs leviers à la fois, en tenant compte des contraintes spécifiques à chaque exploitation, sur le plan du parcellaire comme au niveau du confort de travail.

liveadapt.eu/fr/accueil

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