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« Le programme bien-être animal ITW est bénéfique pour les éleveurs allemands »

Philipp Beckove est l’un des premiers éleveurs de porcs allemand à intégrer la démarche Initiative Tierwohl (Initiative pour le bien-être animal ou ITW).

Philipp Beckhove. «La grande distribution ne jure plus que par le programme ITW.»
Philipp Beckhove. «La grande distribution ne jure plus que par le programme ITW.»
© Philipp Beckhove

Philipp Beckhove s’estime chanceux. « J’ai été tiré au sort au début du programme ITW en 2015 quand il y avait plus de candidats que de moyens pour financer les changements dans les ateliers », raconte-t-il.

À Senden, près d’Osnabrück non loin des Pays-Bas, il dispose de 6 000 places d’engraissement sur quatre sites. Il a adapté sa stratégie aux programmes ITW successifs.

 

 
L'adaptation des bâtiments au 2e niveau d'ITW a coûté 180 000 euros à l'éleveur pour 6 000 places d'engraissement.
L'adaptation des bâtiments au 2e niveau d'ITW a coûté 180 000 euros à l'éleveur pour 6 000 places d'engraissement. © Philipp Beckhove
Au premier, entre diminution de 20 % de sa densité (4 euros par tête), mise à disposition de matériel de jeu (1 euro), installation de grattoirs (0,60 euro) et remplacement des tétines par des abreuvoirs (0,70 euro), il cumule 6,30 euros de primes par charcutier. Au deuxième, un plafond de 5,10 euros par porc est instauré. « 20 % de baisse de densité me l’aurait fait dépasser. J’ai diminué de 10 % pour une prime de 4,60 euros », explique Philipp. Depuis 2022, ITW a simplifié ses conditions. « J’ai 10 % de porcs en moins. J’ai aménagé un circuit séparé pour l’aliment grossier distribué par automate à raison d’une place pour vingt animaux. Je donne en plus des bouchons de luzerne à l’auge. Je touche ainsi 5,28 euros par porc. Cela compense mes contraintes, mais cela n’augmente pas ma marge. »

 

Impossible d’échapper au bien-être animal

 

 
La mise à disposition d'objets manipulable permet à Philipp Beckove de toucher 1 euro par tête.
La mise à disposition d'objets manipulable permet à Philipp Beckove de toucher 1 euro par tête. © Philipp Beckhove

 

Moyennant une dépense d’un peu moins de 180 000 euros hors main-d’œuvre pour agrandir les fenêtres, s’équiper en automates, Philipp a fini de convertir tous ses sites à ITW (mode de conduite 2) en décembre 2021. « La société évolue, dit-il, il est clair pour moi qu’un éleveur ne peut plus continuer à échapper à ces orientations. Je livre mes cochons à Toennies. Cet abatteur ne signe plus de contrats qu’aux éleveurs engagés en ITW. Au 1er avril 2022, il a congédié tous ceux qui refusaient cette option.

Depuis février la demande du marché et la hausse des cours aident ponctuellement ces réfractaires. Mais à mes yeux, ils n’ont à terme guère le choix qu’entre fermer leur atelier ou faire des travaux. » Selon Philipp, « ITW a été bénéfique pour l’élevage allemand. La grande distribution ne jure plus que par cela. Le troisième programme ITW impose l’étiquetage sur le mode de conduite. Nos produits deviennent moins interchangeables ». À son niveau, le temps de travail par porc a augmenté de 20 %. Il a légèrement baissé son IC, amélioré la santé de ses animaux et augmenté leur GMQ d’environ 20 grammes par jour.

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