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Le melon dans la tourmente

Après une campagne 2021 catastrophique à cause de l’humidité et de la météo morose, l’Association interprofessionnelle melon est déjà préoccupée pour la saison à venir. Le beau temps se fait déjà attendre et l’inquiétude monte dans les bassins de production.

Côté commerce, les opérateurs en melons craignent une désaffection du consommateur si le beau temps n'est pas au rendez-vous.
© AIM

Si on s’intéresse à ce qui s’est passé pour le melon l’année dernière, on peut presque parler de cauchemar. « La campagne 2021 a été très mauvaise, déclare Marion Mispouillé, animatrice de l’AIM, qui représente 300 adhérents, soit 70 % de la production française. Au contraire de bien d’autres filières, nous n’avons pas été réellement touchés par le gel d’avril, mais par une trop forte humidité et pas assez de chaleur occasionnant une baisse des rendements, et par une désaffection du consommateur, pour qui le melon, pourtant le chouchou de l'été, doit rimer avec soleil ».

Lire aussi : Emballages : le melon veut pouvoir continuer sa segmentation

La production 2021 s’est élevée à 232 000 t, soit 11 % de moins que la moyenne quinquennale. « Nous avons eu, en juillet, des récoltes parfois à moins de à 3 000 t par jour, alors qu’à cette période, les bonnes années, on peut atteindre de 8 000 à 10 000 t ». Dans ce cas de figure, « les prix n’ont pas compensé les pertes », constate Marion Mispouillé avec amertume.

Les coûts de production explosent

Cet épisode vient confirmer à quel point le melon est météosensible et difficile à travailler. « C’est un produit compliqué, confirme Marion Mispouillé. Même les leaders – Rouge Gorge et dans une certaine mesure Soldive – ont choisi d'arrêter ». Il faut dire que la conjoncture internationale n’aide pas. « Début 2022, avant les événements d’Ukraine, les coûts de production avaient déjà augmenté de 30 % entre les engrais, le paillage, le carton… Les producteurs sont très inquiets que la guerre en Ukraine vienne encore s'ajouter à ces coûts. On ne sait pas ce qui va se passer ».

En melons, les surfaces diminuent en France, mais pas seulement, au Maroc et en Espagne aussi. « En 2012, il y avait 15 000 ha de melons plantés en France, aujourd’hui, on pourrait sous les 11 000 ha. » Seule solution : redonner de la valeur aux produits. « Depuis deux ans, nous avons créé le logo Melon de nos régions pour redonner envie aux consommateurs de manger du melon ». Avec une stratégie, notamment, tournée vers les réseaux sociaux, l’AIM espère rajeunir ses consommateurs et leur donner des idées nouvelles d’usage : petit-déjeuner, apéros tapas, consommation nomade, salades, taboulés… « Cette année, nous allons également mettre l’accent sur la production, le travail et le savoir-faire des producteurs français, et axer aussi notre communication sur les critères de choix d’un bon melon ». Il y aura également des nouvelles recettes, des jeux concours.

Loi Agec : la filière n’est pas encore prête

La loi Agec vient rajouter de l’inquiétude sur la campagne melon 2022, parce que la filière n’est pas prête. « Nous n’avons pas eu assez de temps pour nous adapter, trouver des alternatives qui n’existaient pas encore », se désole Marion Mispouillé, animatrice de l’AIM. Les stickers vont devoir être home compost dès le 1er juillet, « mais nous ne sommes même pas sûrs d’en avoir ». Pour les filets et les rubans, pour lesquels il y a une tolérance jusqu’à fin juin, « il y a très peu de solutions techniques à ce jour et elles sont très chères. Le risque, c’est de perdre en identification et en segmentation, ce qui serait une catastrophe », conclut Marion Mispouillé.

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