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Le bonus des ovins dans les céréales

Grandes cultures et troupe ovine vont bien ensemble, tant les bienfaits des moutons sont nombreux sur la pousse des céréales. Les intercultures, elles, apportent de la surface de pâturage.

Troupeau ovin pâturant sur des couverts végétaux en plaine céréalière.
<p>Le pâturage des ovins sur les couverts végétaux ne cause pas de baisse de rendement sur la culture suivante, on observe même plutôt le contraire.</p>
© B. Morel

Depuis 2017, Agrof’île mène le projet Poscif - Pâturage ovin en système céréalier en Île-de-France – pour étudier les partenariats gagnant-gagnant de la polyculture-élevage. Des essais en plein champ chez un réseau d’agriculteurs-expérimentateurs ont permis de documenter les avantages des ovins dans les grandes cultures.

1 – Pas d’impacts sur les rendements

23 essais conduits entre 2018 et 2023 ont montré une hausse moyenne des rendements de l’ordre de 2 % sur la culture suivant le pâturage des couverts végétaux. « Ce n’est pas très significatif d’un point de vue statistique mais c’est surtout pour dire qu’il n’y a pas d’exportation massive de minéraux ou de tassement de sol qui contraindraient la culture suivante », explique Valentin Verret.

2 – De l’azote plus disponible

En transformant la matière, les brebis améliorent la disponibilité de l’azote. Un reliquat supplémentaire moyen de six kilos d’azote par hectare a été observé pour les parcelles pâturées par rapport au témoin broyé. Cet engrais starter sera disponible pour la culture suivante sans que des pertes dans l’environnement n’aient été observées.

3 – Moins de ravageurs

Le passage d’une troupe ovine arrive à réduire de plus de la moitié le nombre de limaces dans les parcelles, équivalent à un passage d’anti-limace mais sans chimie. Les campagnols sont aussi dérangés par le martèlement de la troupe. « Les hérons et les aigrettes reviennent muloter après notre passage », observe un berger.

4 – Économiser le broyage

Quatre agriculteurs utilisant des moutons pour détruire le couvert sur dix ne broient pas le couvert végétal. C’est une économie de broyage d’environ 30 euros et surtout 20 à 30 minutes par hectare. Quand il y a eu un peu de repousses entre le passage des brebis et le semis, un broyage peut être nécessaire mais la puissance de tracteur exigée est alors moindre.

5 – Un raccourcisseur de céréales

Le pâturage des céréales en hiver favorise le tallage et réduit les pailles. Il stimule la reprise de végétation et les ovins nettoient les céréales contre les adventices et les maladies. Agrof’île a observé un gain significatif de quatre quintaux par hectare quand les animaux passaient suffisamment tôt, en janvier-février au stade tallage. Le bénéfice pour la troupe est limité vu la faible biomasse disponible mais le pâturage des céréales en hiver peut être une bonne opportunité si les ressources manquent et si les sols sont portants.

6 – Des animaux dans le village

En plus de ces bonus agronomiques, les moutons ont un impact social et de communication non négligeable. Faire revenir des animaux dans des terres céréalières améliore l’image de l’exploitation. Les villageois sortent parfois pour accompagner les ovins dans la transhumance d’une parcelle à l’autre.

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