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Fiche biodiversité
L’ambroisie, une plante envahissante à maîtriser dans les vignes

L’ambroisie à feuille d’armoise est une plante envahissante de plus en plus fréquente dans les vignes françaises. Cette adventice est également dangereuse pour la santé car hautement allergisante.

L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) est une plante envahissante originaire d’Amérique du Nord. Elle pousse préférentiellement dans les cultures de printemps (tournesol notamment) mais on la retrouve de plus en plus dans les parcelles viticoles, en particulier dans les régions Rhône-Alpes, mais également en Nouvelle Aquitaine et en Bourgogne. Sa présence est très préoccupante car la période des vendanges tombe à la même période que le pic pollinique de l’ambroisie, ce qui pose un problème de réaction allergique pour les vendangeurs. Dans de nombreuses régions, la lutte contre l’ambroisie fait l’objet d’arrêtés préfectoraux et d’une lutte obligatoire qui détermine les mesures à mettre en œuvre. L’ambroisie est considérée comme un risque sanitaire majeur : selon l’Observatoire national des ambroisies, si elle se propageait sur tout le territoire au même niveau qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, cela représenterait 329 millions d’euros de soin de santé et 5,3 millions de personnes touchées.

Caractéristiques

Biologie

L’ambroisie est une plante de la même famille que le tournesol, celle des astéracées. Elle lève en avril-mai, l’apparition des inflorescences a lieu en juin-juillet et la floraison en août-septembre. Elle présente un port aérien et peu dense. Sa morphologie évolue au moment de la floraison vers un buisson qui peut atteindre un à deux mètres de haut. Les feuilles d’ambroisie sont larges, minces et très découpées et sont du même vert sur chaque face. La tige est souvent rougeâtre en fin de saison et velue. Les fleurs mâles sont groupées en longs épis bien visibles, ce sont ces épis qui libèrent le pollen hautement allergisant de mi-août jusqu’en octobre.

Nuisibilité

L’ambroisie est une plante adventice au fort pouvoir envahissant. Elle joue donc une concurrence potentielle pour la vigne vis-à-vis de l’eau, notamment en milieu sec. Mais c’est surtout pour la santé humaine qu’elle représente un risque. Il suffit de quelques graines de pollen par mètre cube pour que les symptômes suivants apparaissent : rhinites, conjonctivites, eczéma, urticaire, symptômes respiratoires pouvant entraîner dans 50 % des cas de l’asthme, ou provoquer son aggravation.

Moyens de lutte

Sur des petites surfaces, l’arrachage manuel avant la floraison est très efficace. Pour des surfaces plus importantes, une fauche avant et après vendange est recommandée. Dans la mesure du possible, un faux semis et une destruction des repousses peuvent être envisagés. Le recours à un couvert végétal permet de faire concurrence à l’ambroisie qui préfère les sols nus. Quant à l’utilisation d’herbicides, elle fait face à des cas de résistance avérés. Une fois qu’un pied est observé, il faut rapidement l’éliminer car il est difficile de s’en débarrasser une fois installé. Martin Daubree, vigneron dans le Rhône en appellation côte-rôtie, a vu s’installer l’ambroisie dans ses parcelles depuis quinze ans, « aujourd’hui, je suis obligé de passer la débroussailleuse ou de tondre quand le terrain le permet avant et après les vendanges » explique-t-il. Pour lui, la lutte doit être collective faute de quoi l’ambroisie continuera de se propager. Dans les régions, la lutte contre l’ambroisie est coordonnée par les Fredon.

Un plant d’ambroisie produit en moyenne 3 000 graines
Le pollen de l’ambroisie est transporté par le vent jusqu’à plus de 100 km
6 à 12 % de la population exposée est allergique à l’ambroisie
Pour signaler la présence d’ambroisie, rendez-vous sur l’application « signalement ambroisie » ou sur le site www.signalement-ambroisie.fr

@ Pour en savoir plus sur l’ambroisie : www.ambroisie.info

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