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Trois millions de tarissements passés au crible de l'Institut de l'élevage

Comment la période clé du tarissement est-elle gérée dans les élevages français ? Un état des lieux a été réalisé par l’Institut de l’élevage à partir de la base de données nationale (SNIG).

© idele

L’étude, financée par le Cniel et réalisée en partenariat avec des chambres d’agriculture et GDS, a décortiqué les données provenant de près de 3 millions de tarissements réalisés en 2015, 2016 et 2017 dans 25 000 élevages. La majorité des tarissements (60 %) ont lieu entre mai et octobre avec un maximum en juillet à 13 % ; les proportions sont moins importantes les mois d’hiver (5 à 7%). La durée moyenne de tarissement est de deux mois, en accord avec les recommandations. Mais les périodes sèches plus longues sont relativement fréquentes : 35 % des vaches sont taries plus de 70 jours. Ces tarissements longs sont essentiellement liés à des niveaux de production plus faibles, en particulier de certaines races rustiques (abondance, tarentaise…). À l’inverse, 11 % des vaches sont taries sur une période courte, inférieure à 40 jours.

Une majorité de vaches à fort CCI avant tarissement guéries

Le niveau de production au dernier contrôle s’élève en moyenne à 17 kg/j. Il se situe pour la moitié des vaches entre 15 et 25 kg de lait. Il est lié essentiellement à la race : 40 % des prim'Holstein produisent plus de 20 kg, contre 17 % des montbéliardes et 8 % des normandes. Seules 9 % des vaches (13 % pour les prim’Holstein) ont une production supérieure à 25 kg.

A lire Comment tarir les vaches

Qu’en est-il de la santé de la mamelle ? Deux indices ont été calculés. L’indice de nouvelles infections mammaires : il s’agit du nombre d’animaux qui étaient à moins de 300 000 cellules avant tarissement (donc considérés non infectés par un pathogène majeur) et qui se retrouvent à plus de 300 000 cellules au premier contrôle après vêlage. Et l’indice de guérison : il concerne à l’inverse les animaux qui étaient à plus de 300 000 cellules avant tarissement et qui passent à moins de 300 000 après vêlage. « L’indice de nouvelles infections est à 12 % et l’indice de guérison à 77 %. Ces résultats sont très corrects par rapport aux objectifs que l’on donne(1)», a estimé Philippe Roussel, de l’Institut de l’élevage, lors des 3R 2020. Ces indices fluctuent avec la saison : on constate un peu moins de nouvelles infections et un meilleur taux de guérison en juillet-août-septembre ; inversement, le printemps est plus défavorable.

Y a-t-il un impact du niveau de production avant tarissement ? Il est faible. On observe une augmentation légère de l’indice de nouvelles infections au-dessus de 20-25 kg (12 % en dessous de 20 kg et un peu plus de 14 % au-dessus de 25 kg). Quant à l’indice de guérison, il descend de 1-1,5 % par tranche de 5 kg. Les indices fluctuent de façon plus marquée avec la parité des animaux.

En fait, « on constate surtout une très forte disparité de ces indices entre élevages ». Une petite moitié des élevages ont un indice de nouvelle infection très bon, inférieur à 10 % ; à l’opposé 11 % des troupeaux ont un indice supérieur à 20 %. Et les trois quarts des troupeaux ont un indice de guérison supérieur à 70 %, tandis que 9 % ont un indice inférieur à 60 %.

À lire aussi : Passer le cap du traitement sélectif au tarissement

Enquête dans 79 élevages: Une forte diversité des pratiques

camembert

En parallèle, une enquête a été menée auprès de 79 éleveurs (95 vaches en moyenne)(1). La plupart (69) pratiquent un arrêt brutal de la traite le jour du tarissement. 39 éleveurs disent avoir une approche sélective de traitement au tarissement. Les protocoles de traitement au tarissement sont très diversifiés avec une part de l’obturateur de plus en plus importante. Cette diversité se retrouve au niveau des rations (16 programmes alimentaires différents). Les trois quarts des vaches sont taries avec du pâturage, et 87 % d’entre elles reçoivent une préparation au vêlage. Les problèmes mammaires et de fièvre de lait sont majoritairement cités (par 57 % et 43 % des éleveurs) devant les rétentions placentaires (32 %) et métrites (20 %). De fortes attentes sur les pratiques à mettre en œuvre sont remontées : sur les stratégies d’arrêt de traite et de traitement, la gestion des VHP, l’alimentation, etc.

(1) Et une enquête auprès de 130 conseillers et vétérinaires.

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