Aller au contenu principal

Stabulation : « Nos annuités nous coûtent l’équivalent de 5000 litres de lait par mois »

Au Gaec du Pommeret dans la Manche. Valorisation de la pente naturelle, maçonnerie réduite au strict nécessaire, bois classique plutôt que lamellé-collé…, l’addition d’économies réalisées sur tous les postes a limité le coût de la nouvelle stabulation à 5940 euros la place en 2021.

À Quettetot, dans la presqu’île du Cotentin, le nouveau bâtiment du Gaec du Pommeret s’intègre parfaitement à la topographie de cette région bocagère et vallonnée. Le troupeau, bientôt 90 vaches pour une référence de 700 000 litres de lait, s'est installé dans les lieux en janvier 2022. Jean-Bernard Lahaye, associé avec sa compagne Jessica Barbotin, a investi 576 000 euros dans un bâtiment correspondant à leur philosophie : rationaliser le travail pour dégager du temps libre afin de profiter de leurs enfants et assurer le confort des vaches, mais sans déraper dans les dépenses. Une logique économe en phase avec le système très pâturant adopté par les éleveurs.

 

 
La stabulation de 97 logettes a été construite en tenant compte de la pente naturelle du site pour limiter les coûts de terrassement.
La stabulation de 97 logettes a été construite en tenant compte de la pente naturelle du site pour limiter les coûts de terrassement. © Franck Mechekour
 
Côté ouest, un filet brise-vent a été installé sur huit travées. La partie bardée correspond à la laiterie et aux box de vêlage et soin. Le bâtiment est totalement ...
Côté ouest, un filet brise-vent a été installé sur huit travées. La partie bardée correspond à la laiterie et aux box de vêlage et soin. Le bâtiment est totalement ouvert côté est. © Franck Mechekour

 

L’option rénovation de l’ancien bâtiment a été rapidement écartée. « Il aurait fallu construire un nouveau bâtiment pour les génisses. Nous avons préféré moderniser l’outil pour les vaches, relate Jean-Bernard. Nous avons eu la chance de visiter un bâtiment proche de chez nous, conçu par Vincent Deguelle, conseiller bâtiment à la chambre d’agriculture de Normandie, qui nous convenait très bien. »

 

 
Le choix d’une charpente en bois classique plutôt qu’en lamellé-collé a réduit la facture de 15 000 euros sans nuire à la longévité du bâtiment.
Le choix d’une charpente en bois classique plutôt qu’en lamellé-collé a réduit la facture de 15 000 euros sans nuire à la longévité du bâtiment. © Franck Mechekour
 
salle de traite, manche, normandie, parc d'attente
La salle de traite deux fois dix postes et le parc d’attente sont intégrés dans le bâtiment pour diminuer les surfaces bétonnées. © Franck Mechekour
 
manche, bâtiment, gaec pommeret, filet brise vent
La maçonnerie est limitée au strict nécessaire : longrine de 75 cm de hauteur, aucune maçonnerie dans la laiterie sauf au sol. Le choix d’une fosse géomembrane (1800 m3) plutôt que bétonnée a réduit le coût sur la maçonnerie de près de 50 %. © Franck Mechekour

 

Le coût a été limité à 5940 euros la place pour 97 logettes, salle de traite deux fois dix postes et fosse géomembrane comprises. Les éleveurs ont emprunté 500 000 euros sur vingt ans auxquels s’ajoute un emprunt court terme de 140 000 euros pour assurer la transition avec le versement de l’aide PCAE de 150 000 euros. « Nous avons négocié avec notre banque un différé de remboursement de l’emprunt d’un an. Cela nous coûte 500 euros d’intérêt par mois », précise Jean-Bernard Lahaye.

En chiffres

Un coût global de 576 000 € soit 5940 € la place

162 000 € de maçonnerie

30 000 € de fosse géomembrane avec terrassement

10 000 € de raccordement EDF

10 000 € pour l'achat de 1,80 ha

16 500 € pour 97 matelas livrés et posés

19 350 € de tubulaires non posés

20 000 € pour 2 racleurs à corde

150 000 € d'aides PCAE

Vincent Deguelle, chambre d’agriculture de Normandie

« Des économies réalisées sur chaque poste »

 

 
Vincent Deguelle, chambre d’agriculture de Normandie. « Des économies réalisées sur chaque poste. »
Vincent Deguelle, chambre d’agriculture de Normandie. « Des économies réalisées sur chaque poste. » © Franck Mechekour

 

« Le projet a été optimisé par rapport au système pâturant mis en place dans cet élevage. Le Gaec a investi moins de 6000 euros par place. Aujourd’hui, avec la hausse du prix des matériaux et des équipements, il faudrait compter environ 8000 euros. Le Gaec a réalisé des économies sur tous les postes. Il a notamment économisé 11 000 euros sur l’installation des logettes. Les éleveurs ont négocié l’installation des poteaux de logettes avec leur vendeur de la salle de traite. Le Gaec a également économisé 30 000 euros en faisant le choix d’une fosse géomembrane plutôt qu’en béton et 15 000 euros sur la charpente en bois classique plutôt qu’en lamellé-collé. Le prix du lamellé-collé a quasiment doublé. Il est passé de 500 à 900 euros le mètre cube pendant la période de forte hausse des prix. La maçonnerie a été réduite au strict nécessaire, notamment grâce à l’intégration du bloc traite dans le bâtiment, l’absence de mur en béton dans la laiterie et des longrines d’une hauteur limitée à 75 cm. »

Les plus lus

Eleveur veau moins de quinze jours niche individuelle
Veaux laitiers : « Je ne connais ni les diarrhées ni les problèmes pulmonaires »

À la SCEA des vertes prairies, en Seine-Maritime, Nicolas Banville concentre ses efforts sur la préparation au vêlage et la…

Pièce de monnaie
Prix du lait : Sodiaal payera 485 €/1 000 l pour 2023 en conventionnel

En conférence de presse le 4 avril, Damien Lacombe, président de Sodiaal, a annoncé 14,4€/1000 litres de ristournes pour les…

Deux stalles de robot de traite GEA
Robot ou salle de traite, les indicateurs à calculer pour bien choisir

Les tensions sur la main-d’œuvre poussent de nombreux éleveurs à sauter le pas des robots de traite. Pourtant le retour sur…

veaux en igloo individuel
Les bons gestes pour des veaux laitiers en pleine forme dès la naissance

Il n’y a pas une seule et unique recette pour élever un veau. Ce qui est sûr, c’est que les premiers jours sont déterminants…

Éleveuse veaux pouponnière
« J’utilise zéro antibiotique pour élever mes veaux laitiers »

Dans les Côtes-d’Armor, le Gaec Restquelen enregistre 3,3 % de mortalité périnatale sur les quatorze derniers mois. Les…

Yohann Barbe, président de la FNPL élu le 8 avril 2024
Yohann Barbe, nouveau président de la FNPL : « Nous ne devons plus perdre ni litre de lait, ni actif pour le produire »

Yohann Barbe, éleveur dans les Vosges, a été élu président de la FNPL le 9 avril. Il livre sa feuille de route à Réussir Lait…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière