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Sommet mondial du lait : à la recherche de financements pour la décarbonation des élevages laitiers

Des intervenants du Chili, d’Irlande, du Royaume-Uni et de France ont plaidé, lors du Sommet mondial du lait du 15 au 18 octobre 2024, pour des aides aux élevages mettant en place des leviers de réduction de leur empreinte carbone.

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Il y a urgence à réduire plus vite l'empreinte carbone en élevage, car le risque est la mise en place de mesures législatives contraignantes pour atteindre les objectifs de décarbonation.
© J. C. Gutner

Dans différents pays dans le monde, les filières laitières cherchent des partenaires pour financer la réduction des émissions de gaz à effet de serre des élevages bovin lait. À l’heure où le marché des crédits carbone est en pause, tout le monde cherche de nouveaux modèles et des partenaires. « Il ne faut pas s’attendre à des miracles de la part des marchés des crédits carbone. Les volumes demandés stagnent et les prix sont très bas pour les crédits carbone issus de l’agriculture, comparés à ceux issus des forêts par exemple », a ainsi présenté Clothilde Tronquet, de l’I4CE, l’Institut de l’économie pour le climat, lors du Sommet mondial du lait, organisé par la Fil (Fédération internationale du lait).

Aides publiques, privées et législation

Selon elle, « il faudra combiner des aides publiques et privées pour financer la transition. Et il devrait y avoir un tour de vis législatif pour aller vraiment plus loin dans la réduction ».

Natalie Jones, du consortium laitier (équivalent d’une interprofession) du Chili, a présenté un bon début de dynamique insufflée par le consortium, avec des soutiens publics et privés. « Nous avons bâti une stratégie de durabilité il y a cinq ans, et en trois ans, 20 % du lait au Chili ont été certifiés par le ministère de l’agriculture, venant d'élevages ayant mis en place des actions de décarbonation. Par exemple, un transformateur a mis en place une prime de 1 centime par litre de lait pour les éleveurs engagés. »

Tom O’Dwyer, du Teagasc, l’institut de recherche agricole irlandais de référence, a expliqué que « sur les élevages pilotes suivis par Teagasc, il y a eu des progrès : passage de 0,95 à 0,90 kg eq. CO2/l de lait entre 2023 et une moyenne 2021 à 2023. Mais on est loin de l’objectif de 0,65 kg eq. CO2/l de lait. Il faut donc aller beaucoup loin dans l’adaptation. Nous préférons chercher des aides pour encourager les éleveurs et aller dans le sens d’une meilleure rentabilité. Car, si on n’arrive pas à aller assez loin dans la réduction, il y aura des pénalités et/ou des obligations. Et donc des coûts pour les éleveurs et une baisse de la compétitivité. »

Une participation des enseignes de la grande distribution

Frédéric Chausson, de la coopérative Sodiaal, a rappelé que « la transition de l’amont laitier représente de gros besoins de financements : 3 milliards d’euros pour réduire de 30 % les émissions de GES d’ici 2030. En France, les réflexions démarrent avec la grande distribution sur comment financer la transition des élevages ». En attendant, Sodiaal a mis en place une prime de durabilité pour les éleveurs qui s’engagent dans la décarbonation et une plateforme Sodiaal transitions pour que les clients de la coopérative participent à son effort.

Au Royaume-Uni, le distributeur Morrisons a fait part de son initiative Net zéro. Ce sont des produits issus de fermes britanniques à impact carbone neutre. Les oeufs planet friendly ont ainsi été lancés en 2022. « Ce sont des produits premium pour lesquels les consommateurs sont prêts à payer un peu plus cher, pour que les éleveurs puissent investir davantage dans des solutions de décarbonation », a indiqué Sophie Throup, de Morrisons. L’objectif de Morrisons est de ne se fournir que dans des fermes Net zéro d’ici 2030.

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