Redynamiser l’installation en Poitou-Charentes
L’Association centrale des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou cherche par tous les moyens à maintenir ses ressources laitières. Elle vient d’accueillir pendant trois jours une douzaine de Néerlandais pour les inciter à s’installer.
L’Association centrale des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou cherche par tous les moyens à maintenir ses ressources laitières. Elle vient d’accueillir pendant trois jours une douzaine de Néerlandais pour les inciter à s’installer.
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En Poitou-Charentes, le renouvellement des générations est un enjeu important pour les filières laitières bovine et caprine. Au manque d’attractivité de l’élevage laitier pour les jeunes s’ajoute la concurrence des grandes cultures. Mi-2019, l’Association centrale des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou) (ACLCCP (1)) a donc constitué au sein de son conseil d’administration une commission « Ressources laitières et communication ». « L’objectif est de travailler sur tous les moyens possibles pour redynamiser l’installation, explique Laurent Chupin, directeur de service à l’ACLCCP. Différents axes sont travaillés : la transmission, l’organisation du travail, la formation, le salariat, la communication sur les métiers. » Ainsi un voyage pour des porteurs de projets néerlandais a été organisé mi-novembre 2019 pour les inciter à s’installer en Poitou-Charentes. « Aux Pays-Bas, les surfaces limitées et les problèmes de gestion des effluents font que l’accès au foncier et l’installation sont de plus en plus difficiles, souligne Laurent Chupin. L’idée a donc été de faire venir des porteurs de projet néerlandais pour leur présenter les possibilités de reprise d’exploitations. Le but n’est pas de remplacer l’installation d’éleveurs français ni d’augmenter le prix des terres, mais bien d’élargir les possibilités pour les cédants de transmettre leur exploitation. »
Mettre en avant toutes les opportunités
L’originalité de la démarche a été de regrouper des porteurs de projet au sein d’un collectif. Douze candidats de 25 à 55 ans ont été invités à découvrir pendant trois jours l’éventail des possibilités de reprise en Poitou-Charentes. « Le bassin présente une grande diversité en termes de paysages, de type et de taille d’exploitation, avec des possibilités de reprise ou d’intégration dans des Gaec, en élevage bovin et caprin, détaille Laurent Chupin. Il y a aussi de nombreuses laiteries et fromageries, des produits sous signes de qualité… » Après une présentation du bassin laitier, les porteurs de projets ont rencontré la Safer et les banques, qui leur ont parlé du foncier et des possibilités de financement. Ils ont visité une laiterie et quelques exploitations à céder. Les aspects non agricoles ont également été évoqués : vie économique, écoles, commerces, loisirs, vacances, environnement… Une visite de La Rochelle a été organisée. « Pour inciter des éleveurs à s’installer, il faut aussi envisager ce qui se passe à côté de l’exploitation, notamment parce que de plus en plus de conjoints travaillent à l’extérieur. » Les éleveurs néerlandais se sont dans l’ensemble montrés intéressés par la région. Certains ont déjà engagé des démarches de candidature à la reprise, d’autres des stages sur des exploitations. Ils ont aussi constitué un groupe WhatsApp pour échanger entre eux, et certains commencent à apprendre le français. La démarche s’avère donc plutôt positive et pourrait être renouvelée.
Élargir les possibilités de salariat
Un autre axe travaillé par l’ACLCCP est la formation des salariés. « Les exploitations laitières du bassin ont grandi et ont de plus en plus recours au salariat, analyse Laurent Chupin. Beaucoup d’éleveurs aspirent aussi à avoir plus de temps libre. Les éleveurs laitiers ont toutefois de plus en plus de mal à recruter et garder des salariés. L’idée est donc d’élargir les possibilités de recrutement en proposant des formations à des personnes n’ayant pas forcément de formation agricole de base. » Une formation de salarié en élevage laitier pourrait être proposée en 2020, sous la forme peut-être d’un certificat de qualification professionnelle.