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Race abondance : quatre mesures ont permis de ralentir la hausse du taux de consanguinité

La race abondance explique comment le génotypage a aidé à freiner la croissance du taux de consanguinité, tout en poursuivant le progrès génétique.

Une vache abondance. Seattle, une fille de Oeillet
Seattle est une fille d'Oeillet, un nouveau taureau confirmé avec 146 points d’ISU, qui est issu des deux souches les moins travaillées en race abondance. L'Osrar et Auriva essayent de sortir davantage de taureaux issus de deux souches peu utilisées jusqu'ici.
© Auriva

Avec un petit effectif – 23 000 vaches au contrôle laitier – exclusivement en France, et le refus d'introduire du sang d'autres races, la gestion de la variabilité génétique est primordiale en race abondance.

En 2014, après des années de surutilisation de certains taureaux, le bilan était préoccupant et faisait de l'abondance la race dont la consanguinité avait le plus augmenté. « Avec l’arrivée de la génomique en 2015, le schéma de sélection a été entièrement revu. Depuis, la variabilité génétique est réfléchie à toutes les étapes, de la sélection des mères à taureaux à la gestion des accouplements en ferme, brosse Jean-Philippe Chesney, de l'OS des races alpines réunies (Osrar). Des mesures fortes ont été prises pour obliger à renouveler l'offre génétique au maximum chaque année. »

En huit ans, les premiers résultats sont là. La hausse du taux de consanguinité ralentit : de +2,7 % par an en 2014 à +0,6 % depuis 2016. Cette forte diminution n’a pas eu d’impact sur le progrès génétique. Au contraire, depuis 2016 et l’arrivée de la génomique, le progrès génétique a été constant au niveau du lait et des mamelles. « Il a été bien plus important encore au niveau des taux, primordiaux pour une race fromagère », ajoute Jean-Philippe Chesney. 

1 - Une diversité de mères à taureaux

Grâce à la génomique, le nombre de mères à taureaux est passé de 60 à 600 aujourd’hui. « Pour les repérer dans la population femelle, l’Osrar et l’entreprise de sélection Auriva utilisent un logiciel Var Gen qu,i comme son nom l'indique, tient compte de la variabilité génétique. » Ce sont les femelles les plus intéressantes sur le plan génétique et sur leur faible apparentement à la population femelle, qui sont qualifiées mères à taureaux et accouplées avec 45 taureaux différents.

2 - La recherche de l'originalité des gènes chez les taureaux

Des 300 veaux mâles nés de ces accouplements mères à taureaux, seuls 20 jeunes taureaux sont diffusés chaque année. Le tri se réalise sur le niveau génétique des candidats ainsi que sur leur niveau d’apparentement. « Depuis 2016, cette originalité génétique est définie à partir de l’originalité des gènes d’après génotypage. S'ajoute une règle incontournable : il est impossible pour un taureau d'avoir plus de trois fils diffusés. L’objectif étant d’aller vers un seul fils par taureau. »

3 - Une offre diverse et renouvelée

L’offre génétique est constituée de 19 jeunes taureaux, renouvelés chaque année, qui représentent aujourd’hui 83 % des IAP (insémination artificielle première). Elle est complétée par 5 à 7 taureaux confirmés. Un taureau confirmé peut réaliser au maximum deux campagnes et seulement s’il a réalisé moins de 5 % des IAP lors de la première campagne. « Aujourd'hui, la diversité de l’offre est beaucoup plus grande que par le passé. Les jeunes taureaux sont issus de 15 pères différents (18 l’année prochaine), de 15 grands-pères différents et de 14 arrière-grands-pères différents », précise Jean-Philippe Chesney.

4 - Éviter le star system

Les index des jeunes taureaux ne sont pas diffusés afin d’éviter tout « star system ». Ils sont présentés sous la forme de segment (taux – lait – mamelle – conformation – fonctionnels) et c’est la moyenne de ce segment composé de 5 à 8 taureaux qui est diffusé. Enfin, un niveau de consanguinité est défini chaque année, et tout accouplement au-delà de ce seuil est impossible.

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