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Précipitations : « Notre début de saison de pâturage est loupé »

Au Gaec Laezh Ar Vro en Loire Atlantique, la mise à l'herbe est retardée d'au moins un mois et demi. En moins de six mois, il est tombé 830 mm, soit l'équivalent d'une année entière de précipitations ! Les éleveurs s'adaptent tant bien que mal à cette situation. Témoignage de Ludovic Trolard, l'un des associés du Gaec.

« Mi-mars, nos vaches n’ont pas encore mis le nez dehors, alors qu’elles sortent plutôt mi-février d’habitude. Nos sols limono-argileux sont gorgés d’eau. D'octobre à mars, il est tombé 830 mm soit autant qu'une année entière de précipitations ! Au mieux, nos 235 laitières sortiront au pâturage début avril, le temps que les sols se ressuyent. On a déjà perdu un mois et demi de pâturage, sachant que les vaches étaient déjà rentrées un mois plus tôt à l’automne. C’est frustrant car l’herbe ne manque pas ! Elle fait 20 cm de haut. Pour ne pas gâcher le fourrage, on fauchera dès que possible pour relancer un cycle de pâturage sur de bonnes bases. On visera la qualité à la deuxième coupe.

 

 
Mi-Mars, les sols sont gorgés d'eau. Impossible de faire sortir les animaux ou d'épandre quoi que ce soit.  © L. Trolard

 

Nous ne sommes pas les plus à plaindre car on a des fourrages d’avance. Mais en tapant dans nos stocks d’été, les conséquences ne sont que reportées. On ne sait pas encore si on va semer plus de maïs ou de sorgho au printemps, ou plutôt produire moins de lait. L’hiver prochain, le concentré fermier va manquer, avec un rendement moyen du méteil grain divisé par deux. Nous n’avons pu semer que 40 ha (au lieu de 60 ha), dont un tiers risque de produire moitié moins. Nous sursèmerons du méteil dans ces parcelles.

Côté déjections aussi, la situation est tendue. Il a été impossible de sortir le fumier cet hiver. Heureusement, on avait pu vider complètement la fosse mi-novembre. Et mi-janvier, on a profité de 3 jours de temps sec pour faire venir une pelleteuse qui a dégagé toute la croûte solide surnageant dans la fosse. Nous l’avons épandu sur de vieilles prairies sans trop défoncer le terrain. On espère tenir comme ça jusqu’à fin mars.

Pour la paille, on a anticipé le manque en en réservant dès l’automne auprès de céréaliers qui nous assurent un prix maximum de 100 €/t rendu ferme.  D’habitude, on achète 60 t par an, mais cette année, il va falloir en acheter trois fois plus. Le sale temps mine un peu le moral mais on n’a pas le choix, il faut bien faire avec ! La saison de pâturage commence mal, mais si ça se trouve, on aura de bonnes surprises dans les mois qui viennent !"

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