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Lin avec l’autre !, une filière locale pour l’alimentation animale

En Franche-Comté, une association a été créée pour favoriser le développement de la production de lin graine, avec une valorisation par les éleveurs de la région.

Depuis trois ans, le prix payé aux producteurs de lin se situe à plus de 400 €/t.
© Lin avec l'autre !

Créée en 2017 à l’initiative de trente agriculteurs et de l’entreprise Chays, l’association Lin avec l’autre ! vise à développer la production de lin en Bourgogne-Franche-Comté pour une utilisation dans l’alimentation des animaux de la région. Elle regroupe 120 membres, dont 25-30 producteurs de lin, pour 250 à 300 hectares, 80 éleveurs à 95 % en production laitière, des entreprises de collecte, des fabricants d’aliments, quatre laiteries(1) et un charcutier. « Le lin a de nombreux intérêts, explique Aude Perrez, directrice de Lin avec l’autre !. C’est une très bonne tête de rotation, il structure le sol et permet d’allonger les rotations. Sa graine riche en oméga 3 apporte de nombreux bénéfices pour la santé des animaux et les performances zootechniques. Elle permet une meilleure efficacité alimentaire et donc limite les émissions de méthane. Et les oméga 3 se retrouvent dans le lait et la viande. » Depuis plusieurs années, la société Chays, qui dispose d’un extrudeur, incorpore des graines de lin extrudées dans ses aliments. « L’idée a été d’avoir un approvisionnement local en lin, pour dynamiser le territoire et faciliter la traçabilité. »

Effet positif sur la santé animale et la production

Pour chaque maillon, un cahier des charges a été établi. Les producteurs de lin doivent utiliser des semences certifiées en teneur en oméga 3. Le collecteur doit s’engager sur un prix dès le semis. La graine doit être transformée localement via l’extrusion. Et les éleveurs doivent intégrer un minimum de lin dans la ration pour garantir un effet zootechnique. « Pour les éleveurs, l’axe principal est l’effet positif sur la santé animale, l’efficacité alimentaire, la production et la reproduction », insiste Aude Perrez. Des actions d’information sur les intérêts du lin ont été développées, avec un suivi technique et économique assuré par les entreprises. Un partenariat a aussi été établi avec Bleu Blanc Cœur pour l’utilisation du compteur Eco-Méthane, qui calcule les économies de méthane à partir des acides gras du lait.

Enfin, un partenariat a été créé avec Conseil élevage 25-90 pour l’utilisation de l’outil de suivi des acides gras du lait Profil’AGe. « L’association finance les analyses, ce qui permet de mesurer l’impact du lin sur la valorisation de la ration, la production, les taux, les teneurs des laits en acides gras polyinsaturés, notamment oméga 3, et les émissions de méthane. » Le suivi de CEL 25-90 de décembre 2018-janvier 2019 montre ainsi un gain pour les adhérents de Lin avec l’autre ! de 5,6 % de lait par rapport au système foin-regain et 7,6 % par rapport au système ensilage, avec plus d’acides gras polyinsaturés (+3,1 % et + 6,7 %) et moins de rejets de méthane (-7,5 % et -13,7 % en g/kg lait). Le 15 janvier, la première journée technique organisée par Lin avec l’autre ! a réuni 190 personnes. L’association travaille aussi sur la valorisation des fibres qui, même s’il s’agit de lin sélectionné pour la graine, peuvent trouver une valorisation dans les biocomposites, l’isolation ou le paillage.

(1) Les fromageries Mulin, Milleret, Perrin et Monts&Terroirs.

« Lin avec l’autre !, c'est une démarche vertueuse pour le territoire. »

Aude Perrez, directrice de Lin avec l’autre !

Olivier Fridez, éleveur à Villars-le-Sec (90) : " Nos vaches ont un très beau poil "

 

 

 

« Nous apportons du lin dans l’aliment depuis huit ans. Il permet d’avoir un aliment très riche en énergie. La persistance laitière de nos 130 Montbéliardes s’est améliorée. La production a augmenté de 1,5-2 kg/VL/j. Les vaches sont aussi en meilleure santé, ce qui les a sûrement aidées lors du passage au robot il y a trois ans. Et le lait est plus riche en oméga 3. Avec Profil’AGe, nous pouvons désormais suivre la qualité du lait par vache et agir en conséquence. Le fait que le lin soit produit dans la région est un plus pour proposer du lait local. »

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