Aller au contenu principal

Le mot souveraineté revient, pour quel effet sur l’agriculture européenne ?

Jérémy Decerle, Dacian Ciolos, intervenus à la journée PAC de l’Institut de l’élevage, et Sébastien Abis, intervenu à la journée PAC de la chambre d’agriculture de Normandie, concluent que l'Union européenne devra produire au moins autant à horizon 2050, tout en produisant mieux.

© DR

La stratégie européenne Farm to Fork - intégrée dans la PAC - issue du Green deal vise le « produire mieux ». Avec le nouveau contexte géopolitique et ses conséquences économiques, le mot « souveraineté » revient. Selon Jérémy Decerle, agriculteur et député européen affilié au groupe Renaissance (LREM), « il est possible que les politiques qui découlent du Green deal soient révisées rapidement ». Ceci étant dit, « la profession agricole doit se saisir des objectifs de Farm to Fork et avancer dans la recherche de solutions alternatives aux phyto, aux engrais minéraux… »

Pour des relations plus étroites citoyens-agriculteurs

Dacian Ciolos, député européen affilié au groupe Renaissance (LREM), insiste sur la communication entre le monde agricole et la société :

Dacian Ciolos, député européen.
Dacian Ciolos, député européen. © C. Pruilh

« Le retour de la souveraineté et de la sécurité alimentaire doit se faire avec une forte ambition environnementale et en faveur du bien-être animal. Il faut que le monde agricole s’implique davantage dans ces débats de société et interagisse directement avec la société. Et qu’il fasse comprendre à l’UE que l’agriculture a un rôle sociétal large. »

Pour Sébastien Abis, directeur du club Demeter :

Sébastien Abis, directeur du club Demeter.
Sébastien Abis, directeur du club Demeter. © C. Pruilh

« L’enjeu pour les agriculteurs est de répondre à ce double défi : produire pour nourrir une population mondiale en croissance, tout en étant une locomotive de la transition écologique. » Lui aussi souligne l’importance pour le monde agricole de le faire avec les consommateurs citoyens, en communiquant directement. « On ne sait pas assez valoriser nos atouts en France et en Europe. La PAC est illisible pour les citoyens. Personne ne sait justifier son coût et montrer ses bénéfices pour les consommateurs (sécurité alimentaire à un prix très bas). Personne ne sait expliquer qu’elle se saisit des attentes sociétales. D’ailleurs, la stratégie européenne ne devrait pas s’appeler Farm to Fork, mais de la fourchette aux champs. »

Il conclut sur la nécessaire meilleure rémunération des agriculteurs : « Pour produire mieux, les productions agricoles et agroalimentaires coûteront plus cher. Qui payera ? Pour l’instant, c’est l’amont qui passe à la caisse. Il va falloir habituer le consommateur citoyen à payer cette qualité. »

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans leur bâtiment vaches laitières</em>
« Nous sommes passés de 8 300 à 14 500 litres de lait corrigé par vache en cinq ans »
Le Gaec des Landelles, en Loire-Atlantique, a maximisé la production de matière utile par logette. Les divers leviers…
<em class="placeholder">Estelle et Sylvain Quellier, éleveurs et associés du Gaec des prairies normandes</em>
« Nous réinvestissons pour assurer l'avenir de notre ferme laitière dans l'Orne »

Avec 80 vaches laitières en AOP camembert de Normandie, Estelle et Sylvain Quellier ont choisi d'améliorer les conditions…

<em class="placeholder">vaches rouges flamandes</em>
Race laitière locale : la filière rouge flamande mise sur la valorisation de sa viande et des fromages locaux
L’Union rouge flamande mise, entre autres, sur la valorisation du produit viande pour continuer à tirer la race à petits…
vaches laitières au pâturage dans une prairie permanente du Grand Est
PAC et prairie permanente : quelles sont les règles de retournement ?

Dans quel cas un agriculteur peut-il retourner une prairie permanente ? En France, la conditionnalité de la PAC impose un…

Récolte du maïs épi : les quatre erreurs à éviter

L’ensilage de maïs épi est une source d’énergie pour les vaches laitières. La récolte du maïs épi et sa conservation au silo…

<em class="placeholder">franck et </em>
Élevage laitier bio : « Nous avons le goût de la productivité en Mayenne »

La moyenne d’étable du Gaec Hivert, en Mayenne, s'établit à 8 500 kg de lait en bio. Équipé de deux robots de traite…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière