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La démarche à suivre face à une vache qui ne se relève pas

La fièvre de lait et l’acétonémie sont parmi les hypothèses les plus fréquentes. Deux pathologies des jours qui suivent le vêlage, mais il y a des exceptions. Commencez par prendre sa température !

Flavy, couchée et en petite forme.
Flavy, couchée et en petite forme.
© C. Fouquet

« Il faut venir, j’ai une vache couchée. » Le motif d’appel de cet éleveur est fréquent, mais c’est aussi souvent une source de surprise. En fait, l’éleveur pourrait presque faire lui-même le diagnostic de la majorité des pathologies à l’origine de cette fameuse « vache couchée ».

Premier réflexe, comme à chaque fois : prise de la température. La présence de fièvre (température supérieure à 39°C, voire supérieure à 39,5°C) n’oriente pas vers les mêmes pathologies qu’une température normale ou qu’une hypothermie. En attendant que retentisse le bip du thermomètre, on réfléchit à l’historique de la grosse Flavy : elle a vêlé seule, avant-hier, c’était son troisième veau et cette Prim’Holstein est plutôt d’une bonne lignée. Cette vache a 39°C, rien de très caractéristique. Il faut donc s’assurer qu’une pathologie infectieuse n’est pas en cause, en particulier vérifier l’absence de mammite, notamment colibacillaire, ainsi que l’absence de métrite puerpérale. En l’occurrence, elle a un peu tardé à se délivrer mais l’éleveur a enlevé la délivrance de l’aire paillée hier soir et il n’y a pas d’écoulement nauséabond à la queue ou à la vulve.

La vache est sur l’aire paillée, un traumatisme est moins probable mais reste facile à vérifier quand l’éleveur essaye de la lever à la pince. Celle-ci est à manipuler avec précaution car elle peut causer des blessures au niveau des pointes des ischions avec de gros hématomes douloureux.

Une fois ces causes écartées, dans les hypothèses les plus fréquentes, on retrouve la fièvre de lait et/ou l’acétonémie.

Des pathologies métaboliques

En l’occurrence, Flavy cumule les deux. Ces pathologies se diagnostiquent de façon certaine avec une prise de sang. Pour l’acétonémie, un petit lecteur, identique à celui des personnes diabétiques, permet de connaitre la valeur de la glycémie et des corps cétoniques dans le sang au chevet de la vache. Flavy présente une glycémie basse et des corps cétoniques élevés : elle puise dans ses réserves graisseuses et sollicite fortement son foie. Propylène, perfusion de glucose, et corticoïdes peuvent être de précieux alliés si on veut relancer la machine et éviter une caillette… Et sur une vache couchée, il faut tout simplement s’assurer qu’elle a accès à la ration, notamment en lui en amenant là où elle est couchée !

Pour la valeur de la teneur en calcium, phosphore, magnésium, potassium dans le sang, une analyse au cabinet vétérinaire permet de confirmer le diagnostic. Le prélèvement a été fait et la vache perfusée. L’analyse permettra de mesurer l’ampleur du déficit en calcium dans le sang, l’intérêt d’une éventuelle nouvelle perfusion et d’une complémentation plus ou moins longue par voie orale.

Suivent ensuite les petits soins : logement confortable, sur un sol non glissant, pour éviter un écartèlement lors du relever. Il faut parfois isoler ces vaches quelques jours, le temps qu’elles retrouvent leur stabilité, notamment face à des congénères belliqueuses ou en chaleur !

Le meilleur traitement est la prévention !

Une fièvre de lait et une acétonémie affectent la carrière d’une vache et augmentent son risque de déplacement de caillette, de métrite/mammite par baisse de l’immunité, de performances de reproduction diminuées… Pour éviter cela, il faut idéalement que la vache ait une note d’état de 3,5 dans les semaines précédant le vêlage. L’apport en calcium pendant le tarissement doit être limité pour permettre à la parathormone de commencer à jouer son rôle dans la mobilisation du calcium osseux. On préconise ainsi une balance anion-cation alimentaires (Baca) négative avant vêlage, c’est-à-dire avec davantage de chlore et sulfate, que de sodium et potassium. Il faut donc éviter l’herbe jeune du printemps, et favorise un complément minéral avec du chlorure de magnésium. Il est également possible, sur les vaches sujettes et/ou lors de préparation inappropriée, d’utiliser de la vitamine D3 dans la semaine précédant le vêlage pour mettre en route le métabolisme calcique.

À retenir

Facteurs favorisant les fièvres de lait

- liés à la vache : forte productrice, multipare, ayant déjà fait une fièvre de lait ;

- liés à la conduite : apport trop important de calcium durant le tarissement, ration avec une Baca pas assez négative les trois dernières semaines de tarissement, vache grasse.

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