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Journée mondiale du lait : l’interprofession laitière met avant l’attractivité des métiers du lait

La filière laitière est à un moment charnière de renouvellement des générations, autant à l’amont qu'à l’aval. La journée mondiale du lait du 1er juin est l' occasion pour le Cniel de mettre en avant les atouts des métiers du lait.

La filière laitière peine à recruter. « Ce n’est pas la seule, malgré le taux de chômage ; le recrutement est une activité fortement concurrentielle, a souligné Benoit Rouyer, lors de la visioconférence France Terre de Lait organisée par le Cniel à l’occasion de la journée mondiale du lait le 1er juin. Tous les maillons de la filière sont concernés, mais l’enjeu est particulièrement crucial à l’amont. »  

Attirer les jeunes vers plus de 100 métiers du lait

Côté amont, 42% des éleveurs laitiers ont plus de 50 ans. Chaque année, on compte 4000 départs pour seulement 2000 installations. Et depuis dix ans, la baisse est d’un peu moins de 3% par pour les fermes laitières, alors qu’elle n’est que de 1,3% par an pour l’ensemble des exploitations agricoles. « Même si on n’a pas perdu de capacité de production, il y a un enjeu essentiel de renouvellement des générations », rappelle Caroline Le Poultier, directrice générale du Cniel.

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Côté aval, dans les laiteries, fromageries, et commerces de détail, 15% des annonces publiées en CDI ne sont pas pourvues, et quand elles sont pourvues, elles restent en moyenne vacantes un an. Plus de 80%  des emplois sont dans des communes de moins de 15 000 habitants. « L’enjeu est à la fois économique, pour l’emploi, le territoire, et la survie de la filière, » souligne-t-elle.

« Je me lève avec bonheur pour aller travailler »

La filière laitière, c’est plus de 100 métiers qu’il faut rendre plus visibles. Les témoignages de jeunes enthousiastes se sont succédés. Comme celui d’Apolline Martel, 20 ans, installée depuis un an en Gaec avec son père avec 120 vaches, « passionnée par les vaches depuis toute petite » et « qui n’a jamais imaginé faire un autre métier ». « Tous les matins je me lève avec bonheur pour aller travailler ». Elle reconnait toutefois être dans une exploitation qui fonctionne bien grâce à une gestion rigoureuse de son père, et emploie deux salariés dont un à mi-temps. « Je travaille un week-end sur trois et prends 4 semaines de vacances par an. Il faut pouvoir avoir des loisirs, une vie familiale pour être bien ». Autre témoignage : celui de Marine Schouteden, 21 ans, en BTS et de parents non agriculteurs, qui veut travailler en élevage laitier, d’abord comme salariée au Canada, et avec un projet d’installation dans 5 ans : « Je veux demain me lever pour voir des vaches chez moi. »

« Un métier qui a plus de sens »

Le métier de fromagère suscite aussi des passions. Marie-Alix Delmotte, diplômée de Sciences Po et en urbanisme, a quitté il y a six ans sa profession de conseillère en gestion du territoire pour ouvrir une fromagerie dans sa région d’origine près de Grasse. « Je voulais donner plus de sens à mon métier, participer à la vie économique. J’ai été vite conquise par la vente des fromages. C’est un métier qui met en valeur le territoire, le travail des agriculteurs et où l’on partage le plaisir, le savoir-faire. On a créé avec mon compagnon une affaire de zéro avec quelques dizaines de milliers d’euros.  Aujourd’hui on a trois salariés, et remboursé nos prêts.»

Des métiers de l’industrie qui ont beaucoup évolué

Cette journée mondiale du lait a aussi donné l’occasion de mettre en avant des métiers de l’industrie qui peinent à recruter. Comme celui de chauffeur livreur : « la qualité du service fait partie intégrante de l’attachement à la marque. Triballat Rians est une entreprise très spécialisée dans les produits frais, avec une exigence de livraison dès le lendemain de la commande,» explique Dominique Verneau, directeur de la production.  Ou le métier de technicien de laiterie : « il a beaucoup évolué en trente ans en devenant plus un travail d’accompagnement des producteurs pour trouver des solutions par rapport aux attentes sociétales ». Ou encore celui de technicien de maintenance  qui est  « de plus en plus pointu avec la robotisation. Mais l’entretien concerne tous les ateliers (chaudière, centrales de froid) ».

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Un taux d’insertion professionnelle de 86%

Côté formation, « les six ENIL (Ecoles nationales de l’industrie laitière) forment à tous les métiers du bac Pro au master, avec des formations construites avec les entreprises laitières », explique Joëlle Birknner, formatrice en technologie laitière. Celle de Poligny accueille 300 apprentis en scolaire et en apprentissage ; l’année dernière, le taux d’insertion professionnelle à six mois était de 86% !

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