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En Haute-Marne : Eurek’Alias, une première station de BioGNV à la ferme

En Haute-Marne, la SARL Eurek’Alias(1) a inauguré le 2 octobre sa station de biogaz carburant, mise en service fin 2019. C’est la première unité en France de biométhane à la ferme non connectée aux réseaux Gaz.

« En 2016, j’ai dû réfléchir à me diversifier pour rembourser mes annuités. Disposant d’une unité de /méthanisation?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f, la création d’une station de /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f s’inscrivait dans une suite logique. Elle a été mise en service en 2019 », explique Philippe Collin, installé en EARL à Breuvannes-en-Bassigny en Haute-Marne sur 300 hectares avec une production de 150 boeufs et d’énergie.

Tout a commencé il y a dix ans avec la mise en place de l’unité de /méthanisation?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f. Elle a une capacité de production de 350 kWh électricité. La ration alimentaire du méthaniseur est composée pour 60 % de lisier de vaches et pour 40 % de déchets d’industries agro-alimentaires ou d’issues de céréales. « 1 à 2 % de ces déchets proviennent de mes silos. Pour des raisons économiques, j’ai cédé mon atelier d’élevage laitier à un voisin qui me fournit en lisier. Un autre éleveur proche de mon exploitation complète mes besoins. Je m’interdis de produire des cultures énergétiques ou des cultures intermédiaires pour alimenter le méthaniseur, souligne l’agriculteur. Je considère qu’il vaut mieux enfouir la matière pour nourrir mon sol, d’autant plus que je suis en système bio ! »

Même si le BioGNV est moins rentable que l’injection dans le réseau, l’agriculteur a choisi ce schéma pour s’inscrire dans une démarche environnementale. Sur sa station, il produit 60 tonnes de /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f par an : « je fournis de l’énergie en circuit court pour l’équivalent de 100 voitures, soit 1,5 million de kilomètres". Il a trouvé lui-même des partenariats avec des acteurs locaux. Le mini bus scolaire, un camion de la laiterie locale /Savencia?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f et les voitures de l’exploitation roulent au /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f. "J’applique un tarif unique de 1,15 €/kg de /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f dont 0,15 € sont des taxes douanières. Ce prix est garanti pour une durée de cinq ans. Le tarif appliqué n’est pas soutenu par l’État contrairement aux tarifs de production d’électricité par injection. Je veux montrer qu’il est possible de produire de l’énergie sans coûter à l’État. C’est en cela que la secrétaire auprès de la ministre de la Transition écologique chargée de la biodiversité apprécie ce projet. »

Un bilan carbone très favorable

Le GNV, gaz naturel pour véhicule, est un bon moyen de substituer l’essence et le diesel. La consommation des véhicules est quasiment équivalente quel que soit le carburant. Avec un kilo de bioGNV (/biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f épuré), il est possible de rouler autant de kilomètres qu’avec 1,2 litre de diesel ou 1,4 litre d’essence. Économiquement, c’est plus rentable et l’empreinte carbone est améliorée. Sur son exploitation, Philippe Collin génère 2 t/ha/an de CO2 soit 600 tonnes sur l’ensemble de ses 300 hectares. Son unité de /méthanisation?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f lui permet de stocker 1 500 t/an de carbone. « Le résultat est incontestable, c’est positif. D’autres systèmes de production sans /méthanisation?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f sont capables d’obtenir des bilans similaires. C’est le cas de l’agroforesterie ou du pâturage. Il n’y a pas un modèle unique pour réduire son empreinte carbone. »

En 2021, cinq tracteurs seront mis à l’essai en France pour rouler au /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f. « Ces équipements nous permettront à terme d’être plus autonomes sur nos exploitations. Aujourd’hui, je consomme 25 000 litres de GNR et produis 60 000 kg de /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f. Je pourrais donc varier facilement mes sources de carburant et améliorer davantage mon empreinte carbone sur ma ferme. »

(1) Eurek’Alias du grec Eurêka, j’ai trouvé, et d’Alias du latin autrement.

« Le /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f est bénéfique pour l’environnement et valorise l’image de notre métier. »

Philippe Collin agriculteur et énergiculteur.

La SARL Eurek’Alias, station de bioGNV

Production annuelle de 60 tonnes de /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f
Chiffre d’affaires de 60 000 €
Coût de l’installation : 300 000 € dont 50 % financés par la région Grand Est
Charges alimentaires pour produire le /biogaz?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=5b8f446e-7731-492d-80e2-5cd7377f029f : 5 000 à 6 000 €/an
Charges de fonctionnement : 10 000 €/an
Retour sur investissement : 7 ans

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