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Courants parasites en élevage : court-circuiter les idées reçues

Les conditions d’élevage peuvent accélérer la détérioration des circuits électriques : poussière, chocs, corrosion due aux déjections, froid, humidité, etc. La première étape pour détecter les courants parasites est de faire réaliser un diagnostic des installations par des professionnels habilités.

<em class="placeholder">bouton test disjonteur</em>
Appuyer sur le bouton Test pour vérifier le bon fonctionnement du disjoncteur est une étape du contrôle de base des installations électriques.
© S. Zalesny

Il existe plusieurs méthodes pour diagnostiquer les courants parasites

Vrai et faux

L’Inrae coordonne depuis 2022 un groupe de travail pour comprendre et identifier les courants parasites. L’un des projets, financé par la Confédération nationale de l’élevage et piloté par Idele(1), vise à harmoniser les méthodes de détection en élevage laitier. Une enquête de terrain réalisée en amont auprès des spécialistes en diagnostic électrique révèle une multitude de méthodes, de références, de seuils et d’outils de mesure. « Nous voulons harmoniser les méthodes et mettre à jour le guide d’intervention national édité par le Cniel en 2018 », rapporte Philippe Roussel, d’Idele.

Fin 2024, le groupe de travail a validé une méthodologie, avec plusieurs niveaux d’intervention. Le niveau 0 : observations générales de l’armoire et des circuits, discussion avec l’éleveur. Le niveau 1 : mesures et contrôles de base (mesure de la terre, mesure d’isolement par circuit, liaisons équipotentielles, vérification visuelle de la clôture, mesure des tensions d’alimentation, déclenchement du bouton test du disjoncteur). Le niveau 2 : mesures plus poussées en cas de problèmes (mesure des temps et hauteurs de disjonction, mesures des tensions de contact en salle de traite et à l’abreuvement). Niveau 3 : mesures en continu, en particulier grâce à un prototype conçu par le groupe de travail, qui permet de mesurer le courant continu reçu par un animal.

Le diagnostic électrique en exploitation laitière n’est pas obligatoire

Vrai et faux

Vrai à l’échelle de l’exploitation, en fonctionnement de croisière. Faux si l’exploitation emploie au moins un salarié ou reçoit du public. Dans ce cas, les installations électriques doivent être conformes à la norme NF C – 15 – 100, qui impose notamment un contrôle annuel des installations par un bureau de contrôle électrique agréé par le Cofrac. L’échéance annuelle peut être portée à deux ans par le chef d’établissement si le précédent contrôle ne relevait aucun défaut.

« En 2023, seulement 6 % des exploitations ayant fait l'objet d'un diagnostic complet ne présentaient aucun défaut électrique. » Yvon Henry, du Crocit Bretagne

Lors d’un Certi’traite, certains organismes intègrent d’office le contrôle des liaisons équipotentielles, la mesure de la prise de terre et la vérification de sa conception. « En option, informe Yvon Henry, formateur et diagnostiqueur électrique au Crocit Bretagne, nous proposons un diagnostic complet du dispositif différentiel, des clôtures électriques, du circuit et des tensions d’alimentation. Nous réalisons une soixantaine de diagnostics complets par an, en Bretagne. En 2023, seulement 6 % des exploitations contrôlées ne présentaient aucun défaut électrique. »

On ne peut pas anticiper l’arrivée de courants parasites

Faux

« En 2023, 51 % des exploitations contrôlées présentaient un défaut de liaison équipotentielle », poursuit Yvon Henry, qui plaide pour des diagnostics réalisés en préventif. Yoann Durand, du service électrogéobiologie de Littoral normand, incite lui aussi les éleveurs à « faire un bilan électrique de leur ferme avant toute construction de nouveau bâtiment », pour éviter d’avoir à démonter des installations lorsqu’un problème apparaît. « Il ne faut pas attendre d’avoir des problèmes pour appeler un diagnostiqueur. Souvent, on nous appelle quand ça ne va pas. Mais nous manquons de valeurs de référence quand la situation allait bien. Selon moi, il faudrait que des contrôles des installations soient faits tous les trois ou quatre ans. »

(1) Avec l’université de Limoges (Laboratoire XLIM), le GPSE, les chambres régionales d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, les GDS, le contrôle laitier, le Crocit Bretagne, Inrae, RTE, l’ESA, le SNGTV.
 

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