Confort thermique : « Il ne faut pas négliger le rayonnement solaire dans les bâtiments d'élevage »
Maintenir le confort thermique des troupeaux laitiers en bâtiment pendant les fortes chaleurs devient une priorité. La température n’est pas la seule variable climatique qui entre en jeu dans le confort thermique. Le rayonnement solaire l’influence aussi fortement.
Maintenir le confort thermique des troupeaux laitiers en bâtiment pendant les fortes chaleurs devient une priorité. La température n’est pas la seule variable climatique qui entre en jeu dans le confort thermique. Le rayonnement solaire l’influence aussi fortement.
« Pour réduire le stress thermique, les éleveurs ont tendance à penser d’abord à la ventilation, souligne Bertrand Fagoo de l’Institut de l’élevage. Si la vitesse de l’air améliore effectivement le confort thermique, le rayonnement du soleil mérite d’être pris en compte, au même titre que la ventilation. » Quand il fait chaud, les vaches fuient le rayonnement. Dans une prairie en été, elles cherchent l’ombre. En bâtiment, elles délaissent les forts contrastes lumineux et les zones chaudes à côté des murs ou bardages ou sous des plaques éclairantes en toiture. Ce constat se vérifie même dans des élevages dotés d’une ventilation mécanique performante. Les vaches s’agglutinent dans les zones les plus sombres de la stabulation plutôt que dans les plus rayonnantes, même si celles-ci bénéficient de vitesses d’air bien plus importantes.
Lutter contre le rayonnement direct et indirect
« Il faut prendre garde à la fois au rayonnement direct (via une porte ou une façade ouverte en plein soleil sans protection), mais aussi au rayonnement indirect à travers les matériaux de toiture ou de bardage (parpaings, tôles perforées…) », prévient Bertrand Fagoo. Même si le soleil ne « tape » pas direc tement sur les aires de vie, les murs emmagasinent de la chaleur et la restituent, ce qui retarde le refroidissement nocturne du bâtiment. Ce rayonnement indirect peut encore être accentué par un environnement très bétonné autour du bâtiment.
Tous les bâtiments ne rayonnent pas de la même façon. L’impact potentiel du rayonnement via la toiture est plus important dans un bâtiment de faible volume comparativement à un bâtiment haut. Le choix des matériaux importe aussi, notamment en toiture.
L’implantation du bâtiment intervient également. Les façades les plus exposées au rayonnement sont le sud-est, le sud et le sud-ouest, et l’ouest. « La situation la plus délicate concerne les stabulations avec un long pan exposé à l’ouest, car c’est compliqué de gérer le rayonnement lorsque le soleil décline. »
Au sein d’une même stabulation, il y a aussi une hétérogénéité de rayonnement. En moyenne, le rayonnement peut augmenter la température au thermomètre à globe noir autour de 2 °C, ce qui peut paraître peu mais qui s’avère très impactant au-delà de 22°C. « Et localement, l’impact peut s’accentuer : 10 à 15 °C supplémentaires en cas de rayonnement direct et jusqu’à 4 °C sous les plaques éclairantes en toiture exposées au soleil. »
À retenir
Le rayonnement du soleil peut être direct, par exemple dans les prairies sans abri, via une ouverture en bâtiment (portes ouvertes en plein soleil, façade ouverte sans protection), ou indirect à travers les matériaux de toiture ou de bardage.
Mesurer la chaleur rayonnante
Pour approcher la température ressentie par les vaches, il faut recourir au thermomètre à globe noir permettant de mesurer la température de rayonnement. La boule noire absorbe la chaleur et ajuste la température ambiante en prenant en compte le rayonnement direct et indirect. Un écart élevé entre la température ambiante et celle du thermomètre à globe noir révèle un rayonnement important du bâtiment.
En savoir plus
Un deuxième programme de travail triennal financé par France Terre de Lait/Cniel est en cours de finalisation pour aider les élevages laitiers à adapter leurs bâtiments et limiter l’impact des fortes chaleurs sur leurs animaux. Différentes brochures et vidéos sont consultables en ligne.