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Bien choisir son système de barrières d’auge pour ses vaches laitières

Cornadis, barres au garrot ou obliques... les systèmes de barrières d’auge sont multiples. Votre choix sera guidé par le type de distribution des fourrages et concentrés, le mode de traite, et bien sûr les conditions de travail.

Le choix sera guidé par le type de distribution des fourrages et concentrés, le mode de traite, et bien sûr les conditions de travail de l'éleveur.
Le choix sera guidé par le type de distribution des fourrages et concentrés, le mode de traite, et bien sûr les conditions de travail de l'éleveur.
© A. Conté

Deux grands dispositifs d’accès à l’auge coexistent en vaches laitières, comme en allaitantes : le cornadis autobloquant ou les barrières en tubes fixes horizontaux, verticaux ou obliques. Les systèmes en libre accès à l’alimentation génèrent certes une économie mais impliquent que l’éleveur investisse dans des systèmes de contention individuels ou collectifs.

 

1 - Élaborer une table d’alimentation confortable

En préalable au choix de barrières d’auge, il est primordial de bien penser son couloir d’alimentation. Bertrand Fagoo, de l’Institut de l’élevage, donne les préconisations suivantes : « La hauteur de la table d’alimentation doit être supérieure de 15 à 20 cm à celle de l’aire d’exercice. »

 

 
Les arêtes du muret doivent être arrondies afin de ne pas blesser l'animal.
Les arêtes du muret doivent être arrondies afin de ne pas blesser l'animal. © Réussir - Archives

 

Quel que soit le type de barrières choisies, la hauteur totale du muret d’auge doit être de 60 cm pour des vaches laitières adultes, 55 cm pour des génisses de 18 à 24 mois, 50 cm pour des génisses de 12 à 18 mois. « Il faut prêter attention aux arêtes du muret qui doivent être arrondies pour ne pas blesser les animaux », prévient également Bertrand Fagoo.

Autre élément à ne pas négliger : laisser un espace entre le muret et le bas du tube pour éviter la macération de l’ensilage. En dernier lieu, il est intéressant de prévoir des passages d’homme. Ils mesurent 35 cm de large et doivent être placés de part et d’autre du couloir d’alimentation. Pour les bâtiments de plus de 50 m de long, il sera possible d’en disposer aussi un au milieu.

2 - Les cornadis autobloquants : contention et limitation des compétitions

 

 
Les cornadis autobloquants ne remplacent pas un système de contention.
Les cornadis autobloquants ne remplacent pas un système de contention. © Réussir - Archives

 

Pour Bertrand Fagoo, le cornadis doit répondre à des besoins spécifiques. « Tout d’abord, il sert à bloquer les animaux, par exemple dans l’attente que les trayons se ferment après la traite. Il faut néanmoins faire attention à la durée de blocage des animaux, d’autant plus en période de canicule. Le cornadis sert aussi à réaliser des opérations de contention, ce qui est pratique mais loin d’être idéal en matière de sécurité. Cela ne remplace pas un vrai box de contention ! »

En outre, le cornadis ne peut s’envisager que si on dispose de suffisamment de place. « En dessous de 70 cm par vache, il faut choisir un autre système. »

 

 
Exemple de cornadis suédois pour vaches encornées.
Exemple de cornadis suédois pour vaches encornées. © B. Carel

 

Le choix de systèmes autobloquants permet de diminuer la concurrence à l’auge entre les animaux et limite le gaspillage pour les rations à base de foin. Elle permet aussi de rationner l’alimentation en intérieur en période de pâturage. Les cornadis modernes proposent des améliorations telles que des systèmes antibruit et anti-pendaisons, ou encore des largeurs d’encolure réglables. Certains sont aussi conçus pour éviter que les colliers de DAC ne se coincent dans les tubes. Avec les mêmes caractéristiques, il existe des cornadis qui se bloquent par le bas, dits « suédois », adaptés aux animaux encornés.

3 - Les barres au garrot : une autonomie totale de l’alimentation

 

 
Les recommandations en termes de hauteur de barre au garrot par rapport à l’aire d’exercice sont  de 125 cm pour des vaches adultes, 115 cm pour des génisses de 18 à 24 mois, 100 cm pour des génisses de 12 à 18 mois.
Les recommandations en termes de hauteur de barre au garrot par rapport à l’aire d’exercice sont de 125 cm pour des vaches adultes, 115 cm pour des génisses de 18 à 24 mois, 100 cm pour des génisses de 12 à 18 mois. © M. Portier

 

Plus simples et plus économiques, les barrières avec un accès libre au couloir d’alimentation permettent de gagner de la place. La barre au garrot s’utilise surtout en alimentation en libre-service avec une ration complète. Ce système existe avec une à trois barres horizontales, selon la rigidité souhaitée, installées en léger décalage avec le muret d’auge.

 

 
Les barres au garrot peuvent favoriser la compétition et parfois causer des blessures voire un gonflement des fanons.
Les barres au garrot peuvent favoriser la compétition et parfois causer des blessures voire un gonflement des fanons. © F. Mechekour

 

Les hauteurs sont également réglables en fonction de l’épaisseur de fumier. Il faut être vigilant à ne pas blesser les animaux à cause d’un mauvais réglage. Solution la plus économique, elle présente quelques inconvénients : les barres au garrot favorisent la concurrence entre les animaux et le gaspillage des fourrages grossiers.

4 - Les barres droites et obliques : plus d’individualisation

 

 
En libre-service, les barres droites ou obliques permettent une individualisation de la vache et donc moins de bousculades.
En libre-service, les barres droites ou obliques permettent une individualisation de la vache et donc moins de bousculades. © Réussir - Archives

 

« Les barrières équipées de barres obliques ou verticales permettent de limiter les bousculades grâce à une individualisation de l’animal face à la ration », explique Bertand Fagoo. En traite robotisée avec une alimentation en libre-service, ces systèmes peuvent être suffisants, les animaux n’allant pas tous manger en même temps. Sinon il peut y avoir une pénalisation des vaches dominées ou des primipares.

 

 
En libre-service, les barres droites ou obliques permettent une individualisation de la vache et donc moins de bousculades.
En libre-service, les barres droites ou obliques permettent une individualisation de la vache et donc moins de bousculades. © Réussir - Archives

 

« En traite conventionnelle, il faudra compenser le manque de place à l’auge en distribuant avant la traite pour que les premières vaches puissent manger en sortant de traite, en libérant ensuite la place pour les suivantes », préconise le chef de projet.

Repères

La largeur de la place à l’auge varie entre 60 cm et 75 cm en fonction du type de barrières choisi. Il faut compter 75 cm pour des vaches adultes au cornadis autobloquant, 65 cm pour des génisses de 18 à 24 mois et de 55 à 60 cm pour des génisses de 12 à 18 mois. Les barrières avec un accès libre au couloir d’alimentation (barres au garrot, droites ou obliques) permettent de gagner de la place.

Du simple au double

La différence de prix entre les cornadis autobloquants et des barrières en libre accès va en moyenne du simple au double, voire plus lorsque des options de sécurité ou de confort aux cornadis sont ajoutées. Au vu de l’inflation actuelle, difficile de donner des repères. Pour une longueur de 6 m, un récent devis communique :

]]> Cornadis classique de huit places : 780 € HT
]]> Cornadis avec système anti-pendaison de huit places : 1014 € HT
]]> Deux barres au garrot : 344 € HT
]]> Trois barres au garrot : 478 € HT
]]> Barres obliques : 350 € HT

« Avec une alimentation en libre-service, un ou deux box de contention auraient suffi »

 

 
Au Gaec du Mont du Lac, l'accès à la table d'alimentation se fait à travers des cornadis, à raison de 8 places par travée de 6 mètres. Des passages d'hommes ont aussi été prévus.
Au Gaec du Mont du Lac, l'accès à la table d'alimentation se fait à travers des cornadis, à raison de 8 places par travée de 6 mètres. Des passages d'hommes ont aussi été prévus. © B. Carel

 

Au Gaec du Mont du Lac, sur la commune de Baraqueville en Aveyron, Odile et Thierry Blanc ont hésité sur le choix de leur système de barrières d’auge lors de la construction en 2019 de leur tout nouveau bâtiment adapté à la robotisation de la traite. « Nous avons hésité avec un système de barres au garrot vu que nos vaches sont en alimentation en libre-service, explique l’éleveur. Finalement nous nous sommes dit qu’éventuellement le cornadis nous permettrait de plus facilement effectuer la contention des animaux, par exemple pour enlever des pansements après un parage. »

« Nous nous rendons compte qu’avec un ou deux box de contention, les barres au garrot nous auraient suffi. Malgré tout, nous ne regrettons pas ce choix car sur le prix global du bâtiment, robot de traite compris, les cornadis représentent tout juste 1 %. Même s’ils ne servent pas beaucoup pour la contention, les cornadis limitent tout de même les phénomènes de concurrence. »

Dans le nouveau bâtiment, l’accès à l’auge se fait donc par des cornadis autobloquants avec une capacité confortable de 72 places pour les 60 vaches traites, équipés de systèmes antibruit et anti-pendaison. Il s’agit de modules de huit places par travées de 6 m, soit 75 cm par place. Trois passages d’homme ont aussi été prévus. La ration complète est distribuée tous les matins en accès libre-service. Elle est repoussée par un robot toutes les trois heures.

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