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Lait bas carbone : les éleveurs Bel de l'APBO s'engagent

L'Association des producteurs laitiers Bel Ouest (APBO) déploie sa démarche bas carbone pour tous les adhérents, et fait entrer 85 exploitations dans le label bas carbone. 

Frédéric Dorilleau et Yoann Lézé, vice-présidents de l’APBO, et au milieu Christian Masserot, éleveur APBO engagé dans la démarche « bas carbone » © C. Pruilh
Frédéric Dorilleau et Yoann Lézé, vice-présidents de l’APBO, et au milieu Christian Masserot, éleveur APBO engagé dans la démarche « bas carbone »
© C. Pruilh

"Nous voulons que l'élevage soit reconnu capable de répondre aux enjeux climatiques, et le faire savoir au consommateur", indiquent Frédéric Dorilleau et Yoann Lézé, vice-présidents de l'APBO. L'organisation de producteurs APBO (Association des producteurs Bel Ouest) veut renforcer sa position commerciale avec son action collective pour réduire l'empreinte carbone de l'ensemble des fermes adhérentes : près de 800 exploitations pour 400 millions de litres de référence. Son action se décompose en trois axes.

1 - Démarche bas carbone pour tous

Le premier axe est de faire entrer l'ensemble des fermes adhérentes, en trois ans, dans une démarche d'amélioration de leur empreinte carbone. Les étapes sont : un premier audit (CAP'2ER de niveau 2), deux jours de formation collective, une demi journée de conseil individuel avec élaboration d'un plan d'actions et mesure de l'impact des leviers, et un audit final au bout de cinq ans. "En 2020, plus de la moitié des adhérents APBO a déjà été auditée. L’objectif est que 100 % des exploitations adhérentes le soit d’ici 2023", indiquent Frédéric Dorilleau et Yoann Lézé, vice-présidents de l'APBO. Pour l'instant, cette démarche bas carbone n'est pas valorisée. "La première valorisation passera par notre communication sur notre engagement." L'intérêt pour l'OP d'être proactive sur ce dossier est aussi que la coordination des audits et des formations lui permet de constituer une base de données importante et de disposer d'une vue globale sur les stratégies et résultats des fermes adhérentes.

La démarche est accompagnée par le Conseil régional des Pays de la Loire, Cilouest, Ademe, Vivéa... Le reste à charge est supporté par l'APBO, soit un budget dédié de plus de 500 000 € sur trois ans. Financé par les cotisations des adhérents (1,25 €/1000 l en 2021) et le retour de pénalités pour dépassement de référence laitière.

2 - Valoriser les efforts via le label bas carbone

Le deuxième axe est l'accompagnement par l'APBO de fermes volontaires dans la labellisation bas carbone, qui permet de rémunérer les efforts via la vente de crédits carbone. Cette démarche nationale, initiée par France Carbon Agri Association (FCAA), repose sur la méthode Carbon Agri, labellisée par le ministère de l’Agriculture. Via l’APBO (NDLR : le portage des dossiers est obligatoirement réalisé par un collectif), les éleveurs portent à la connaissance de FCAA leur projet ainsi que le plan d’actions choisi. C'est FCAA qui se charge de trouver des acheteurs de crédit carbone. Le déroulé pour l'éleveur est le même que pour la démarche bas carbone, avec en plus un suivi annuel. A mi-parcours, un accompte pour paiement de crédits carbone est prévu. "La limite de ce dispositif est sa faible attractivité pour l'éleveur : 30 €/t CO2 évitée. Ceci dit, le prix sur le marché mondial pourrait grimper. L'autre limite est la lourdeur administrative, avec un coût pour l'APBO de 1000 € par dossier." Quand une tonne de CO2 évitée est vendue, 30 € revient à l'éleveur, 5 € revient au porteur de projet (l'APBO ici), et 3 € à FCAA. "Il faudrait donc 200 tonnes de crédits carbone par dossier pour rentrer dans nos frais."

L'APBO veut valoriser d'autres projets d'éleveurs via Carbocage (gestion durable des haies), avec l'association Solenat qui vise la rémunération des services environnementaux (NDLR : une exploitation ne peut pas cumuler Label bas carbone et Carbocage). "La rémunération des éleveurs est plus intéressante (80 €/t CO2 évitée), et la relation se fait avec des clients - entreprises et collectivités - plus locaux. Mais le Covid a mis un coup d'arrêt à ces démarches. Nous espérons que ça va redémarrer."

3 - Partager les connaissances et expériences

Le troisième axe est l'organisation d'un réseau de fermes pilotes, pour le partage d'expériences entre éleveurs, et pour accueillir tout public : clients, élus...

Enfin, l'APBO participe à deux projets de recherche ayant un lien avec l'amélioration de l'empreinte carbone : un projet sur l'amélioration de l'autonomie protéique des élevages, et une étude de faisabilité sur la création d'une filière soja en Sarthe.

L'alimentation non OGM des vaches permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre

L'APBO a présenté une enquête réalisée par Seenovia sur 126 fermes adhérentes représentatives. En moyenne, entre la campagne 2017/2018 et 2019/2020, les quantités de tourteau de soja utilisées par l'atelier bovin lait ont baissé de 29% par exploitation. Sur les 785 élevages adhérents, cela représenterait l'équivalent de 5843 tonnes de CO2 non émis, sur la base d'une substitution par du tourteau de colza, soit l'équivalent de 755 fois le tour de la Terre en voiture.

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