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Allo véto : la BVD, une maladie virale aux multiples facettes

Face à la BVD, le virus de la diarrhée bovine, les veaux infectés permanents immunotolérants (IPI) sont de véritables bombes à virus pour le reste du troupeau. Plusieurs types de dépistages sont disponibles pour les éleveurs laitiers, tout comme un vaccin.

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Une boucle auriculaire pour prélèvement de cartilage avec le trocard métallique et la cupule récupératrice.
© C. Fouquet

« Bonjour, j’ai une génisse dont la boucle BVD est sortie positive, je fais quoi ? » Ce dépistage est mis en place systématiquement dans certains départements depuis quelques années. Lors de l’identification avec la boucle auriculaire, un petit prélèvement est réalisé de manière automatique, il n’y a plus qu’à le glisser dans une enveloppe pour le laboratoire. Si le résultat est positif, le veau a du virus dans son organisme : il y a un problème.

Lire aussi l'interview de Carole Sala, vétérinaire conseil à GDS France:  BVD : « Il faut rendre obligatoire le contrôle au mouvement des animaux »

La BVD (Bovine Viral Diarrhea ou virus de la diarrhée bovine) est une maladie virale. Sur des animaux non gestants, il va causer divers symptômes : diarrhée, problèmes respiratoires, retard de croissance, affaiblissement et mortalité des veaux. Parfois les symptômes sont assez atténués et peu caractéristiques. Des troubles de la reproduction ont aussi été observés : avortement en fin de gestation, faible réussite sur les IA, malformations des veaux, et formation d'animaux infectés permanents immunotolérants (IPI). Cela veut dire que le veau été infecté par le virus alors qu’il était encore dans l’utérus et qu'il le considère comme faisant partie de lui. Il ne se défendra donc jamais contre le virus et le multipliera de façon explosive. On parle de bombe à virus : l'IPI va être une source de contamination importante pour tout le reste du troupeau et pour les voisins également. La transmission du virus se fait très facilement par contact nez à nez ou avec du matériel contaminé (même si la résistance de ce virus n’est pas très importante dans le milieu extérieur).

<em class="placeholder">Un veau IPI, bien portant mais contaminant pour les autres</em>
Un veau IPI, bien portant mais contaminant pour le reste du troupeau. © C. Fouquet
Ces IPI sont souvent des animaux avec une plus faible croissance, une espérance de vie plus faible. Ils peuvent déclarer la maladie en rencontrant un autre variant du virus, ils déclenchent alors des ulcères dans la bouche et l’œsophage, ainsi qu’une diarrhée qui leur sera fatale. Étonnamment, ils sont parfois totalement normaux. Malgré cela, il faut absolument les identifier pour éviter une propagation de la maladie.

Des analyses de sang, d'oreilles, de lait et de rate

Mettre en évidence la circulation de BVD dans un cheptel peut se faire de différentes façons :

• mise en place systématique de boucles auriculaires avec prélèvement de cartilage pour s’assurer de l’absence d’IPI ;
• analyse du lait de tank : une augmentation des anticorps dans le lait signale la circulation du virus, il faut ensuite chercher s’il y a ou non des IPI dans le troupeau ;
• sondage sur les génisses entre 6 et 12 mois : si les jeunes génisses ont des anticorps anti-BVD, elles ont été en contact avec le virus. On attend qu’elles aient 6 mois pour éviter l’interférence avec des anticorps colostraux, et on reste en dessous de 1 an pour s’assurer d’une circulation récente ;
• recherche de virus sur la rate des avortons.

Selon les départements, ces analyses sont prises en charge par les GDS. Il n’y a pas de gestion organisée de cette maladie : chaque département ou région choisit sa ligne de conduite. Des plans BVD existent également, avec des aides à l’élimination des animaux. 

Prévenir à défaut de guérir

Plutôt que d’attendre que le virus circule, la question de la prévention se pose. Il s’agit de limiter les contacts avec des animaux d’un autre cheptel : les prises de sang sont obligatoires lors des concours, mais attention au pâturage (double clôture ?), au partage de bétaillère… Les achats doivent également être sous surveillance : une prise de sang est fortement recommandée, voire obligatoire à l’achat pour s’assurer de ne pas introduire la BVD.

Enfin, la vaccination est à réfléchir : la protection des animaux permettra d’éliminer complètement le risque de voir apparaître des IPI ou l’expression de la maladie sur la reproduction ou les veaux.

L’essentiel sur la BVD

Virus : pas de traitement mais un vaccin possible.

Symptômes digestifs, respiratoires, mais surtout impact sur la reproduction.

Veaux IPI : infectés in utero, bombes à virus pour le cheptel.

Dépistage indispensable et régulier pour s’assurer de l’absence de circulation virale.

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