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Records et protéines des blés à la Bourse de commerce européenne


« Nous devons établir une stratégie commune sur la question de la qualité des blés, et notamment de la teneur en protéines », a assuré Stéphane Le Foll, après avoir arpenté pendant près de deux heures les allées de la 53e Bourse de commerce européenne, le 11 octobre à Paris. Guidé de stand en stand par son hôte, Baudouin Delforge, le ministre de l’Agriculture, qui avait déjà pris part à la conférence proposée la veille, est ainsi allé à la rencontre des professionnels des filières françaises des grandes cultures. « Si le gouvernement a fixé ses priorités sur l’élevage, j’ai toujours défendu d’être au service de toutes les agricultures. Ma présence ici marque l’intérêt que je porte à cette filière céréalière d’excellence présente à l’international », a commenté Stéphane Le Foll, soulignant que c’était la première fois qu’il se rendait deux jours de suite au même évènement. Quelque 3.400 participants et 147 exposants ont pris part à cette édition parisienne de la Bourse de commerce européenne, pulvérisant les records de fréquentation et faisant de ce rendez-vous le premier rassemblement mondial des grains, comme l’a souligné son président, Baudouin Delforge.
Les professionnels de la filière céréalière française ont profité de la visite du ministre, à la Bourse du commerce européenne du commerce, pour faire passer des messages, dont un essentiel : il faut enrayer le recul de la teneur en protéines des blés français pour maintenir leur place dans les échanges internationaux. Et de lui rappeler le poids du secteur dans la balance commerciale française. « Une vraie discussion est engagée sur cet enjeu majeur, a assuré Stéphane Le Foll. Mais le taux de protéines, c’est de l’azote et je n’ai pas envie de dire : utilisons en plein pour exporter, en éclipsant les risques de dispersion dans les sols et le coût généré », a-t-il prévenu en caricaturant. Et de poursuire : « Il y a une alerte lancée sur le blé. Nous devons revoir la qualité, dictée par les marchés. C’est là tout l’enjeu de l’agroécologie. »
De passage sur le stand d’Euronext, le ministre a salué l’utilité de cet outil pour la filière, tout en mettant en garde contre ses travers, à savoir que les marchés ne « s’emballent ». La Fédération du négoce a, pour sa part, appelé à ce que « le commerce ne soit pas oublié dans les filières agricole et agroalimentaire ». Le ministre a promis une entrevue sur le sujet. Nutrixo, filiale de Vivescia, leader de la BVP (qui a fourni les viennoiseries offertes lors de la bourse) a, elle, attiré l’attention du ministre sur le fait que dès qu’un produit est issu de l’industrie, l’opinion publique le considère comme mauvais…
Au-delà de la dimension politique de cette édition 2013, la bourse européenne a, aux dires des participants, tenu sa promesse d’offrir un cadre prévilégié de rencontres aux opérateurs du commerce international des grains et produits dérivés. « Il y a longtemps que l’on n’avait pas vu une telle prestation. Chapeau à l’organisation ! », résumait un courtier.