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OGM au menu de l’AG du Snia

Les OGM deviennent difficiles à contourner par les Fabs. L’étiquetage des produits finis fait encore débat

Pour son assemblée générale du 29 mai 2008 à Saint-Malo, le Syndicat national des industriels de l’alimentation animale (Snia) a consacré l’essentiel des débats à la problématique des OGM et leur place dans les aliments composés. Le tout dans un contexte de volatilité des prix des matières premières…

Répondre aux segments de marché

« Encore de la volatilité, toujours de la volatilité » : pour François Luguenot (analyste de marchés chez Louis Dreyfus), même si le niveau de prix des matières premières ne sera pas toujours aussi élevé que l’an passé, sa variabilité sera désormais le lot quotidien des acheteurs. « Les fabricants d’aliments pour animaux qui n’avaient pas vu venir la hausse des prix, et n’étaient donc pas couverts l’an passé, étaient économiquement morts quand l’été est venu », martèle-t-il. Les professionnels ont appris à se prémunir des fluctuations, notamment grâce aux outils d’arbitrage.

Dans ce chaos général, la question phare est celle de la disponibilité des matières premières dans les quantités et les qualités nécessaires. « Notre métier est de répondre aux besoins des différents segments de marché », rappelle Adolphe Thomas, président du Snia. « Il faut livrer ceux qui veulent du non-OGM comme les autres. L’industrie de l’alimentation animale est évidemment fortement consommatrice de produits végétaux. Or, nous constatons une évolution rapide des biotechnologies dans les productions végétales, en maïs comme en soja. Face aux difficultés croissantes pour nous approvisionner, il est de plus en plus difficile de trouver des matières premières non étiquetées (c’est-à-dire à moins de 0,9% d’OGM) ». L’association des fabricants d’aliments a donc consacré son assemblée générale aux OGM. L’Allemagne, comme l’explique Wolfgang Heinzl (Mega, alimentation pour volaille) fait d’une alimentation sans OGM un ticket d’entrée sur le marché de la volaille, et tente actuellement de faire valider au niveau européen une loi permettant d’étiqueter “non OGM” des produits issus d’animaux ayant consommé de tels aliments à moins de 0,9 %.

A l’opposé, pour l’Espagne, tellement dépendante des importations, les fabricants d’aliments étiquettent systématiquement “présence d’OGM” leurs aliments, dans l’indifférence quasi-totale des consommateurs espagnols, comme l’explique Carlos Conteras (Superfeed).

« Donner le choix au consommateur »

La France se placerait plutôt socialement du côté des demandes allemandes. « Je suis désolé de l’état du débat en France », indique même Jean Bizet, sénateur de la Manche et rapporteur du projet de loi OGM au Sénat, qui s’indigne : « Le secrétariat d’Etat à l’Ecologie préfère parler avec un repris de justice plutôt qu’avec des scientifiques. Chez M. Bové, il n’y a pas une grande distance entre la posture et l’imposture ! » Favorable dès 1998 à l’étiquetage des viandes, le sénateur Bizet insiste sur cette voie de résolution du problème de la disponibilité. « La France ne peut pas faire semblant d’être à l’écart du monde (…) Il faut donner le choix au consommateur ». Le problème, que souligne Louis Orenga, directeur du CIV : « Pour la grande majorité des consommateurs, les animaux ne sont pas nourris avec des OGM ». Or, répond Adolphe Thomas : « Dans les matières premières destinées à l’alimentation animale, les OGM sont devenus le standard. Nous ne sommes ni pour, ni contre les OGM, mais nous devons pouvoir produire sans risque juridique ».

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