COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 3 au 10 septembre 2025 - Les prix du blé continuent leur dégringolade
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 3 et le 10 septembre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 3 et le 10 septembre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les cours du blé ont reculé de 1,5 €/t sur l’échéance décembre d’Euronext entre le 3 et le 10 septembre ; 2,75 €/t sur mars et 3 €/t sur mai. L’échéance septembre est désormais close. La progression de la paire euro-dollar sur la semaine ainsi que les nouvelles révisions en hausse des récoltes à l’Est ont pesé sur les prix. Les blés de la mer Noire et d’Europe de l’Est (Pologne notamment) arrivent enfin sur les marchés et voient leurs cours baisser. L’origine russe est désormais plus compétitive. SovEcon, Ikar et APK-Inform ont tous relevé leurs estimations de production en Ukraine et en Russie (autour des 85 Mt attendues dans le pays des tsars). Dans le même temps, signalons une nouvelle hausse de la taxe à l’exportation russe en blé.
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Aux États-Unis, les cotations du blé tendre ont reculé sur tous les marchés à terme. La moisson de blé de printemps progresse et les semis d’hiver ont débuté. Le marché s’attend à une baisse des stocks aux États-Unis et une remontée des stocks mondiaux dans le rapport WASDE de vendredi.
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Sur le marché physique français, l’activité export est maintenant beaucoup plus limitée sur le portuaire. Les chargeurs se contentent de compléter des bateaux déjà vendus. Comme les semaines précédentes, les fabricants d’aliment ne se pressent pas aux achats sur les longueurs et se contentent de compléments. Ceux du Nord communautaire sont en revanche un peu plus demandeurs. La baisse des prix a stimulé les affaires en meunerie et amidonnerie sur le Nord de la France. Dans le Sud de la France, les vendeurs ressortent peu. En revanche, il se pourrait que certains cherchent à se débarrasser de blé fourrager dans la moitié Nord pour faire de la place dans leurs silos.
Prix du fret reconduits
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial sont reconduits entre le 3 et le 10 septembre 2025. Les prix sont nominaux. La journée de grèves du 10 septembre a eu un impact mesuré, sans annonce de renouvellement pour l'instant. L'activité en direction du port de Rouen se maintient. Le commerce fluvial intra-communautaire reste atone en ce mois de septembre.
Rien à signaler concernant la navigation sur le Rhin
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. La navigation sur le fleuve se déroule normalement, en l’absence de basses eaux.
Adèle d'Humières
Maïs
Le marché s’attend à une révision en baisse des rendements par l’USDA
Les prix du maïs ont cédé 1,75 €/t sur l’échéance novembre d’Euronext entre le 3 et le 10 septembre, 1,5 €/t sur mars et 2 €/t sur juin. Ils se sont également inclinés à Chicago. Sur les marchés européens, la pression de la récolte ukrainienne se fait maintenant également sentir, tirant les cours vers le bas. La moisson ukrainienne a d’ailleurs été revue en hausse par APK-Inform. En France, les récoltes ont tout juste débuté et les conditions de culture ont été laissées stables par FranceAgriMer. Sans surprise, l’USDA devrait réévaluer à la baisse sa prévision de rendement en maïs aux États-Unis. Il a déjà abaissé sa notation d’état des cultures. La récolte reste tout de même attendue à un niveau record. Notons que le maïs brésilien est moins présent à l’export actuellement. L’Anec a d’ailleurs révisé en baisse sa prévision d’exportation, et les éthanoliers locaux se dirigent plutôt vers le maïs que la canne à sucre.
Sur le marché physique français, les vendeurs sont toujours réticents en nouvelle récolte, mais les affaires ont tout de même débuté dans l’Est notamment à destination de l’amidonnerie. Les prix se sont globalement repliés en France. On note un peu d’intérêt acheteur en ancienne récolte sur le rapproché immédiat, dans l’attente des moissons. Dans le Sud-Est, les récoltes devraient être proches de la moyenne grâce à l’irrigation. Les organismes stockeurs ne sont cependant pas pressés de vendre. Sur le Rhin, le marché est sous pression mais la pluie ne rend pas la moisson si précoce.
Orge fourragère
Toujours pas compétitive en formulation
Les prix de l’orge fourragère ont légèrement reculé sur les places physiques françaises, dans le sillage des marchés à terme. Les primes amorcent cependant un recul sur Pontivy. Les fabricants d’aliment sont présents uniquement pour des minima techniques sur du très rapproché. Sur le portuaire, le marché est atone faute d’activité.
Orge de brasserie
Marché très baissier
Les prix de l’orge de brasserie ont baissé significativement entre le 3 et le 10 septembre avec la pression d’une abondante récolte et de bonnes qualités en Europe. Les prix français sont peu compétitifs sur le marché européen alors que la demande manque pour animer le courant d’affaires.
Blé dur
L’effondrement des prix italiens tire les cotations françaises vers le bas
Les cours du blé dur ont une fois de plus cédé du terrain cette semaine en Italie sur la Bourse de Foggia, en baisse de 10 €/t sur la semaine en moyenne. Cela se fait sentir sur les prix français, qui ont perdu environ 5 €/t sur les principales places de cotation.
Céréales secondaires
Baisse des prix en rendu Bretagne
Les prix de l'avoine blanche gagnent 2 €/t sur les Ardennes entre le 3 et le 10 septembre. Il n'y a pas de volumes en Côte-d'Or. Ceux de l'avoine noire gagnent 5 €/t sur la Côte-d'Or et se traitent 10 à 20 €/t plus cher dans les Ardennes et l'Aube. Les cotations du triticale évoluent en ordre dispersé. Elles reculent sur le Massif Central mais gagnent du terrain dans le Rhône-Alpes. Le seigle est toujours incoté.
En Bretagne, les cours de l'avoine noire ont baissé de 5 €/t à 170 €/t. En triticale, les prix ont reculé de 4,5 €/t avec une nouvelle baisse des primes.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Niveau des stocks mondiaux dans le rapport USDA à paraître le 12 septembre
- Fin de la moisson des blés de printemps aux États-Unis
- Compétitivité du blé français sur les marchés internationaux
- Courant d'achat en provenance du Moyen-Orient
Orges
- Présence soutenue de l'orge russe à l'international
- Faible place dans les formulations en France
- Concurrence européenne en orge de brasserie
Maïs
- Probable révision en baisse des rendements états-uniens
- Rapport de la Conab brésilienne à paraître à l'heure où nous écrivons ces lignes
- Compétitivité du maïs ukrainien en Europe
- Niveau de la récolte française
Adèle d'Humières