Limagrain Ingredients lance une nouvelle ligne d’extrusion dédiée aux légumineuses

Limagrain Ingredients, filiale du groupe Limagrain, a l’ambition de doubler son chiffre d’affaires pour dépasser les 400 millions d’euros en 2030, en actionnant trois leviers : 

• l’acquisition de sociétés européennes, spécialisées dans les farines fonctionnelles et autres nouvelles technologies, au chiffre d’affaires inférieur à 150 M€ ; 
• le développement commercial dans des zones où Limagrain Ingredients est peu présent ;
• l’innovation dans trois domaines : 
• les farines fonctionnelles, segment où Limagrain Ingredients est un des leaders européens ;
• les ingrédients protéiques à base de légumineuses, avec notamment sa gamme de Pep’s Balls (Pep’s Ball pois chiche, Pep’s Ball pois et féverole et Pep’s Ball haricot rouge et pois) lancée en 2021 ;
• la farine de blé LifyWheat, dix fois plus riche en fibre qu’une farine standard, qui est en phase de développement à l’échelle mondiale.

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Vers la création d’une filière légumineuses de la semence à l’ingrédient

« Dans le cadre de l’appel à projet dédié aux protéines végétales du plan France 2030, Limagrain Ingredients vient d’initier le chantier d’une nouvelle ligne d’extrusion destinée à la production de protéines végétales texturées et de farines fonctionnelles en Auvergne », indique un communiqué de presse en date du 28 mars. Situé sur son site historique de Saint-Ignat, près de Clermont-Ferrand, cet investissement de 15 M€, d’une capacité de production de 4 300 t de protéines texturées par an, devrait être fonctionnelle d’ici la fin de l’année 2024. 

Cet équipement, qui permettra de regrouper un certain nombre de produits sur une seule ligne de production, sera dédié à la transformation de farines de légumineuses. Dans un premier temps, il s’agira d’extruder des farines de pois, de féverole, pois chiche et de haricot rouge, achetées sur le marché. Parallèlement, les adhérents producteurs de la coopérative Limagrain testent la production de pois jaune, féverole et lentilles en Limagne, avec le soutien de la filière semences du groupe coopératif qui sélectionnera des variétés adaptées au terroir local et aux besoins des industriels en termes de composition nutritionnelle et caractéristiques technologiques. 

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« Si le marché de l’alimentation humaine et animale (feed et petfood) se montrent porteur et si la production de légumineuses s’avère rentable pour les agriculteurs de Limagrain, le groupe coopératif fera le choix de finaliser cette filière, de la semence à l’ingrédient, en construisant un nouveau moulin spécialisé dans la fabrication de farine de légumes secs », explique Emmanuel Goujon, directeur général de Limagrain Ingredients.

Pour l’heure, le groupe Limagrain a entrepris « des travaux d’agrandissement (...) au sein du moulin de Saint-Ignat, inauguré en 2022, afin d’augmenter la capacité d’écrasement de cet outil à la pointe de la technologie et emblématique du savoir-faire meunier français », indique le communiqué de presse. 

Et Emmanuel Goujon de préciser : « Si aujourd’hui nous produisons plusieurs centaines de tonnes de produits extrudés à base de légumineuses, nous envisageons à terme d’en fabriquer plusieurs milliers de tonnes ».

Développement commercial des farines fonctionnelles

Les volumes de production de farines fonctionnelles sont des chiffres stratégiques pour Limagrain Ingredients qui a bien voulu nous en donner des ordres de grandeurs. « Actuellement, nous fabriquons plusieurs dizaines de milliers de tonnes de farines fonctionnelles à base de blé et de maïs – principalement cultivés par les agriculteurs coopérateurs de Limagrain (mais également produits dans le Nord de la France) pour le site français d’Arques et en origine locale pour le site de Weert aux Pays-Bas - et de riz, acheté sur le marché », confie Emmanuel Goujon.

Les débouchés de ces farines fonctionnelles sont pour 85 % l’industrie agroalimentaires et pour 15 % l’alimentation animale (animaux de compagnie et jeunes bovins en phase de sevrage).

A terme, l’objectif de développement de Limagrain Ingredients est « d’accroître ses ventes globales de 20 % à 30 % sur l’Union européenne, hors acquisition », précise le dirigeant.

Lancement de la production de blé LifyWheat en France

LifyWheat, issu de vingt ans de recherche, est un blé conventionnel qui peut entrer dans la fabrication de tout produit à base de blé classique, comme le pain, la pizza, les biscuits, etc. « C’est un blé unique qui permet de produire une farine à la teneur en fibres dix fois supérieure à une farine de blé standard. De plus, ces fibres, en majorité de l’amidon résistant, possèdent des caractéristiques nutritionnelles extrêmement intéressantes pour la santé humaine, et ce, contrairement aux sons traditionnels », explique Emmanuel Goujon. La farine issue de LifyWheat permet « de contrôler la glycémie après repas, de nourrir le microbiote intestinal et de favoriser une bonne immunité intestinale », indique le communiqué.

Ce projet a été lancé aux Etats-Unis où la production de LifyWheat atteint déjà quelques dizaines de milliers de tonnes. Il est en phase de croissance, avec des filières de production qui vont se créer en Australie et au Japon courant 2024 via les meuniers locaux. Ce blé arrive également en France et en Europe (dans huit pays) où il rencontre un grand engouement de la part des industriels, en raison du changement d’algorithme du Nutriscore. « Pour conserver leur note, les entreprises sont contraintes d’augmenter la teneur en fibres de leurs produits, et cela pourrait passer par l’introduction de farine LifyWheat, au détriment des sons et de l’inuline », espère Emmanuel Goujon.

 En France, la récolte 2023 de blé LifyWheat a atteint 200 t en Limagne, ce qui a permis aux industriels de tester cette nouvelle farine dans leurs produits. La production devrait atteindre 3 000 t en 2024 et dépasser les 10 000 t en 2025, année du lancement officiel dans l’Hexagone.

• 215 M€ de chiffre d’affaires, réalisés à plus de 80 % en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume-Uni, avec des ventes complémentaires dans le reste de l’Europe, en Asie et au Moyen-Orient ;

• 330 000 t d’ingrédients produits par an ;

• 6 sites de production en France (Arques, Ennezat, Riom, Saint-Ignat) et aux Pays-Bas (Weert), 3 centres de R&D, 4 bureaux commerciaux ;

• 6 marchés stratégiques autour de l’alimentation humaine et animale (boulangerie-pâtisserie, snacks, plats cuisinés, céréales petit-déjeuner, petfood, alimentation pour animaux d’élevage) ;

• 372 salariés répartis dans 4 pays (France, Pays-Bas, Royaume-Uni et Allemagne).