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Les voyants au rouge en Europe de l'Est pour la production de colza

Les rendements du colza en France s’élèveraient à 3,3 t/ha en 2018, d’après Stratégie Grains, qui s’inquiète surtout de la situation en Allemagne et en Pologne.

© Hans (Pixabay)

L’analyste Stratégie Grain estime, au 4 juin, la production de colza 2018 au sein de l’Europe des Vingt-Huit à 21,38 Mt, en repli de 0,7 Mt par rapport à sa précédente estimation. Ceci s’explique par un contexte cultural qui se dégrade dans certains pays de l’Union européenne, notamment en Allemagne et en Pologne. En France, les rendements en 2018/2019 tomberaient « à 3,3 t/ha, donnant un volume total de 5 Mt environ », précise Hémeline Macret, analyste de Stratégie Grains. Ces derniers s’élevaient à 3,8 t/ha en 2017, selon Agreste.

Dans l’Hexagone, « les voyants sont moins au vert que l’an dernier à pareille époque », commente Hémeline Macret. Néanmoins, si cette dernière admet une forte hétérogénéité des situations selon les secteurs, la situation ne serait pas trop alarmante pour le moment. « Le colza a une bonne capacité de régénération. Selon les prévisions météorologiques, il devrait tomber dans les quinze prochains jours entre 30 et 40 mm d’eau, ce qui devrait être suffisant pour soulager les colzas, qui ont souffert d’un déficit hydrique en avril. »

L’Allemagne et surtout la Pologne pourraient ne pas connaître le même sort. « Nous estimons les productions 2018 dans ces pays à respectivement 4,3 Mt et 2,2 Mt, en raison d’attaques d’insectes et d’un déficit hydrique dans les parcelles. Mais ces chiffres pourraient être revus à la baisse prochainement, spécialement en Pologne », alerte Hémeline Macret. La Commission européenne estimait la récolte allemande l’an dernier à 4,3 Mt, sachant que le pays avait également connu des soucis de production. En Pologne, Bruxelles évaluait la récolte 2017 à 2,7 Mt, soit un meilleur résultat qu’en 2018.

Hémeline Macret indique que si des pluies suffisantes pour soulager les cultures sont attendues sur l’Allemagne dans les quinze prochains jours, avec 40 à 70 mm prévus, elles ne s’élèveraient qu’à 10-25 mm en Pologne, insuffisant pour améliorer la situation. 

Hémeline Macret rappelle que les conditions météo dans bon nombre de pays de l’UE ont été défavorables aux cultures lors de cette campagne, engendrant avortement des fleurs et baisse du nombre de siliques.

Du côté des producteurs de biocarburant, Stratégie Grains s’attend à une baisse de la production française de biodiesel de 8 à 10 % environ entre 2016/2017 et 2017/2018. Pour 2018/2019, le projet de La Mède inquiète, mais les relations commerciales Union européenne/Argentine pourraient évoluer, donnant une bouffée d’oxygène aux industriels européens et hexagonaux. 

Le 25 mai, l’analyste Platts indiquait avoir consulté un rapport de la Commission européenne signifiant que cette dernière avait suffisamment d’éléments pour démontrer que l’Argentine subventionnait ses exportations de biodiesel. Ainsi, « l’UE pourrait relever les taxes sur les importations de biodiesel argentin durant l’automne 2018 », signale Hémeline Macret.               

 

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