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Le négoce agricole picard soutient l’écolo-performance

La génétique végétale permettrait de baisser les doses d’intrants sans pénaliser les rendements

UN MARCHE MONDIAL des matières premières agricoles sous tension oblige les semenciers à se pencher sur la génomique végétale afin d’améliorer les rendements, tout en restant « écolo-performant ». C’est l’idée que le Négoce agricole de nord Picardie (NANP) a voulu faire passer lors de son assemblée générale du 14 mai 2009 à Arras.

Un fort impact des aléas de production

« Avec une population mondiale passant de 6,78 à 9,07 milliards entre 2009 et 2050, et un nombre de malnutris dépassant le milliard en 2009, il est nécessaire de faire progresser les rendements tout en restant écolo-performant », a déclaré Jean-Jacques Vaesken, président du NANP. L’offre mondiale limitée en produits agricoles impacte fortement les prix au moindre aléa, « et cela ne devrait pas s’arranger au regards des chiffres », selon Thierry Momont, directeur commercial du groupe Momont semences. En effet, ce dernier montre que si en moyenne par décennie entre 1960 et 2000, il a été observé une offre agricole déficitaire sur 1 an, excédentaire 3 ans et à l’équilibre pendant 6 ans, la situation s’empire entre 1998 et 2008 avec 7 ans déficitaires, 1 excédentaire et 2 à l’équilibre. Thierry Momont souligne que « la durabilité des méthodes de production est capitale malgré les fortes pressions s’exerçant sur l’offre agricole mondiale. » L’usage croissant d’intrants n’est pas la solution selon Thierry Ronsin, responsable de recherche sur les plantes autogames chez Limagrain. Depuis une dizaine d’années, les gains de productivité permis par la sélection joueraient un rôle plus significatif que les évolutions d’itinéraires techniques.

Obtention facilitée des blés hybrides

« A défaut de pouvoir agir sur les aléas climatiques ou financiers, la sélection reste un des leviers de réponse aux besoins agricoles mondiaux », déclare Thierry Ronsin. Ce dernier a présenté les avancées de son groupe en matière de recherche sur les blés hybrides. Il précise que l’objectif n’est pas d’obtenir un blé résistant au Roundup, mais plutôt une tolérance à la chaleur, au froid ou à la sécheresse, ainsi qu’une résistance à la fusariose. Une progression des rendements est recherchée afin de crever les plafonds actuels.

Cependant, le caractère autogame du blé a toujours rendu difficile son hybridation et les méthodes dites « de laboratoire » sont longues et coûteuses, selon Patrice Cordonnier de Saaten Union. Pour remédier à cela, le semencier allemand a mis au point un agent d’hy­bridation gamètocide sur le blé tendre permettant une fécondation croisée au champs et facilitant l’obtention rapide et à moindre coût d’une nouvelle lignée. Ainsi, les blés hybrides devraient mieux valoriser les apports d’azote grâce à un enracinement et un indice foliaire supérieurs. La diminution des densités de semis et du recours aux intrants au tallage seront donc permis. Des pailles allongées permettront une production accrue de biomasse ainsi qu’une meilleure résistance à la fusariose par un éloignement de l’épi du sol, favorisant une baisse des taux de mycotoxines en silo. Ces innovations concilient les aspects sociétaux, environnementaux et économiques des productions agricoles en réduisant l’utilisation d’intrants. Un usage raisonné des molécules de traitements reste nécessaire afin de prolonger l’intérêt de ces nouvelles technologies semencières sans créer de résistances aux matières actives.

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