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Filière CRC® : en meunerie, elle convainc à l’amont mais peine en aval

Lors de l’assemblée générale de la filière, le 25 novembre, le GIE CRC® a annoncé l’arrivée d’un nouvel adhérent, le négociant Armbruster. Les candidats se pressent du côté de la production agricole, mais l’année a été marquée par le départ de deux distributeurs, Auchan et Intermarché.

affiche de promotion filière CRC baguette française
Lors de son assemblée générale le 25 novembre 2025, la filière CRC® a dévoilé sa réflexion sur un plan de communication à destination des professionnels et des consommateurs.
© Adèle d'Humières

Le négociant en grain alsacien Armbruster a annoncé son adhésion au GIE CRC®, le groupement d'intérêt économique dédié à la Culture raisonnée contrôlée. André Streicher, directeur industriel et céréales, a annoncé la fourniture de « 1 000 à 3 000 t de blé tendre sous filière CRC® à un partenaire industriel local ». En parallèle, le départ d’Intermarché du GIE a été annoncé après celui d’Auchan plus tôt cette année.

Lire aussi : Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC®

 

L’attrait de la filière CRC® se confirme auprès des collecteurs, dans un contexte de prix du blé tendre faibles

Si la récolte 2024 a été difficile et marquée par un recul des surfaces et des rendements, les superficies et volumes sont repartis largement à la hausse en 2025, avec une moyenne mobile sur trois ans de 525 000 t de blé tendre en filière CRC®. Cette année, alors que les prix du blé tendre ne couvrent pas les coûts de production, « la prime payée aux agriculteurs engagés permet à la CRC® de se différencier », a affirmé Marc Bonnet, directeur général du GIE CRC®. « La filière distribue environ 15 millions d’euros par an au marché via les organismes stockeurs », s’est-il félicité. En 2025, le nombre d’organismes stockeurs adhérents se montait à 32.

Lire aussi : Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Armbruster à la recherche de solutions filières en blé

Pour le groupe Armbruster, le blé tendre est la deuxième céréale collectée après le maïs. Les volumes traités sont de l’ordre de 300 000 t à 350 000 t par an. « Nous souhaitons développer les approches filière pour mieux valoriser la production », a déclaré André Streicher. Il a notamment cité l’initiative Alsépi, valorisant les farines extraites de blés locaux, dont le groupe Armbruster est l’un des deux collecteurs partenaires. Le négociant en grains avait déjà été adhérent du GIE CRC® au début des années 2000, et signe son retour pour la récolte 2026.

 

La CRC® en recherche de partenaires en aval

Une année marquée par le départ de deux grands distributeurs

Lors du point presse à l’issue de l’assemblée générale, Marc Bonnet a annoncé le départ d’Intermarché, après celui d’Auchan mi-2025. Une décision intervenue alors qu’Intermarché a annoncé reprendre les magasins français d’Auchan retail. Le nombre de distributeurs adhérents à la filière se porte donc maintenant à six (dont Casino via sa gamme Terre & saveurs, Ange, Système U, McDonald's et la Mie câline). Selon Marc Bonnet, le départ d’Intermarché est motivé par la volonté du distributeur de se recentrer pour valoriser sa propre marque. « 2024 a fait peur, avec une communication parfois maladroite sur une récolte de seulement 400 000 t. Ce n’est pas cela qui a fait fuir les industriels, pas plus que la remise en cause du cahier des charges ou de ses promesses, mais plutôt des arbitrages économiques », analyse Yohann Girod, président du GIE CRC®.

« Nous faisons face à une demande des producteurs supérieure aux besoins du marché »

Yohann Girod a également souligné que le GIE CRC® ne pouvait pas accepter toutes les demandes d’adhésion des producteurs. « Nous faisons face à une demande des producteurs supérieure aux besoins du marché », a-t-il déclaré. Pour le groupe Armbruster, l'existence de débouchés locaux était une condition sine qua non de l'entrée dans la CRC®. « Nous ne nous serions pas engagés dans la démarche sans un accord avec un partenaire industriel local »,  a déclaré André Streicher.

Lire aussi : Filière CRC® : rebond des volumes en 2025 mais teneurs en protéines un peu justes

La filière CRC® lance un plan de communication auprès des industriels et des consommateurs

L’assemblée générale a également été l’occasion de dévoiler aux adhérents le nouveau plan de communication de la filière, avec un volet BtoB et BtoC, doté d’un fonds de 350 000 €, soit une part importante du budget global, pour pallier à la fois le déficit de notoriété auprès des consommateurs et recruter des transformateurs. Un tiers est alloué à la communication en BtoB et deux tiers au BtoC.

Lire aussi : La filière CRC se développe en meunerie

Les industriels en demande d’indicateurs liés aux nouvelles exigences réglementaires environnementales

« Pour beaucoup d’industriels (à l’exception des meuniers), la farine n’est qu’un ingrédient parmi d'autres », déplore Yohann Girod. L’objectif du plan de communication vers les professionnels : leur montrer qu’il est possible de rentabiliser leur intégration dans la CRC®. Un enjeu d’autant plus fort pour ceux-ci que la demande autour de la production d’indicateurs de durabilité est bien présente et a été soulignée par des adhérents présents à l’assemblée générale. 

Pour répondre à ce besoin, la filière lance Cogit’Air®, un outil pour mesurer l’impact des bonnes pratiques agricoles sur l’émission de gaz à effet de serre, la captation du CO2, la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau. La filière souhaite également mettre l’accent sur la qualité sanitaire des farines, via une certification de qualité par Bureau Veritas, et la mise en place d’un groupe de travail sur les alcaloïdes de l’ergot.

Lire aussi : Alcaloïdes d’ergot : « À l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire face à la baisse des seuils »

Installer la marque CRC® comme une référence auprès des consommateurs

La CRC® souffre en effet d’un manque de notoriété auprès des consommateurs, un point notamment souligné par les distributeurs. « Toucher le consommateur est idéal, car cela soutient la communication en BtoB. Nos moyens sont cependant faibles par rapport à ceux d’autres marques. Nos adhérents restent le levier principal de communication auprès des consommateurs », a déclaré Marc Bonnet.

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