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Crise du bio : une aide de 90 millions d’euros, toujours pas suffisante selon la Fnab

Marc Fesneau a annoncé mercredi soir au salon de l’Agriculture que l’aide d’urgence aux agriculteurs en difficulté pour 2024 était réhaussée de 40 millions d’euros.

Marc Fesneau sur le salon de l'Agriculture le 28 février 2024 annonçant le plan d'urgence bio
Marc Fesneau a annoncé un renforcement du plan d'urgence bio pour 2024 hier sur le salon de l'Agriculture
© Nathalie Marchand

Emmanuel Macron avait promis lors de l’inauguration du salon de l’Agriculture samedi 24 février une rallonge pour les agriculteurs bio en crise. Marc Fesneau a confirmé mercredi 28 février que le nouveau plan d’urgence annoncé par Gabriel Attal fin janvier passait de 50 à 90 millions d’euros (après un soutien de 104 millions d’euros en 2023).

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Quels critères pour cette nouvelle aide d’urgence bio ?

Suite à la concertation avec les organisations professionnelles, le ministère de l’Agriculture indique avoir notifié le dispositif à la Commission européenne en tant qu’aide d’Etat avec comme principaux critères d’éligibilité :

  • Etre spécialisé à plus de 85% en agriculture bio ou en conversion 
  • Avoir subi en 2023/2024 une perte d’excédent brut d’exploitation (EBE) ou une perte de chiffre d’affaires supérieure ou égale à 20% par rapport à la moyenne des exercices comptables clôturés entre juin 2018 et mai 2020.

Lire aussi : Plan Ambition bio 2027 : comment le gouvernement compte atteindre 18% de SAU en bio

L’aide compensera jusqu’à 50% de la perte d’EBE et devra présenter un montant minimum de 1000 euros. Elle sera plafonnée à 30 000 euros par exploitation agricole, ce plafond étant porté à 40 000 euros pour les jeunes agriculteurs et nouveaux installés.

Il faudra regarder les filières qui sont les plus à risques de déconversion

 « Dans l’instruction technique, je pense qu’il faudra regarder les filières qui sont les plus à risques de déconversion. Je fais confiance aux filières, aux interprofessions pour dire il faut prioriser là, ou plutôt à cette filière-là. Il me semble qu’en bonne intelligence on pourra le faire », a exposé le ministre de l’Agriculture le 28 février au soir au salon de l’Agriculture.

Lire aussi : Crise du bio : « Notre objectif c’est qu’il n’y ait pas de déconversions »

Quel calendrier pour cette nouvelle aide d’urgence ?

« Notre objectif est d’instruire les dossiers et de payer l’aide d’ici le 30 juin 2024 », a déclaré hier Marc Fesneau au salon de l’Agriculture promettant de « faire en sorte que le guichet soit plus simple que jamais ».

Lire aussi : Salon de l’Agriculture : que retenir de l’inauguration chaotique par Emmanuel Macron

Les viticulteurs exclus de l’aide d’urgence bio

Les exploitations ayant une activité viticole située dans les départements couverts par le déploiement d’un fonds d’urgence viticole, et pouvant bénéficier de l’aide d’urgence viticole de 80 millions d’euros, ne sont pas éligibles, note le ministère de l’Agriculture. 

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La Fnab juge le montant du plan trop faible

« Outre son budget trop faible, le principal écueil du plan de sauvegarde 2023 était un choix de critères qui excluait un trop grand nombre de fermes pourtant en difficulté réelle. Avec ce nouveau plan d’aide, le ministère de l’Agriculture a pris en compte une partie des recommandations de la Fnab pour élargir le nombre de fermes éligibles, notamment le plafonnement à l’exploitation et la fin des critères cumulatifs », a réagi la fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué.

Mise à jour : Crise du bio : ouverture imminente du guichet pour les nouvelles aides d’urgence

On ne va probablement pouvoir aider que 15% des fermes, quand il aurait fallu en toucher le double 

« Le montant de l’enveloppe dédiée à ce fonds d’aide bio n’est toujours pas à la hauteur des besoins de la filière qui continue de s’enfoncer dans la crise. Avec un tel montant, on ne va probablement pouvoir aider que 15% des fermes, quand il aurait fallu en toucher le double » déplore toutefois Philippe Camburet, président de la Fnab.

Lire aussi : « 833 euros, ça n’est même pas le prix d’un pneu ! » : les agriculteurs bio en colère face aux annonces d'Attal

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