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Blé dur – La ministre Annie Genevard annonce le doublement des aides PAC dans les zones traditionnelles

Lors d’un déplacement en Provence, la ministre de l’Agriculture a visité une usine Panzani et des parcelles de blé dur et annoncé le doublement des aides PAC pour les zones du Sud-Ouest et du Sud-Est, mais n’a accédé que partiellement à la demande d’aide de la filière pour l’amélioration génétique.

Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, et Albert Mathieu, président-directeur général de Panzani, lors d'une visite de l'usine de Marseille.
Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, et Albert Mathieu, président-directeur général de Panzani, lors d'une visite de l'usine de Marseille.
© Panzani

Le 18 juillet dernier, la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard s’est déplacée dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) pour annoncer plusieurs mesures de soutien à la filière. En premier lieu, elle a fait un pas vers les professionnels du blé dur du Sud de la France, qui réclamaient le retour des aides couplées en blé dur dans les zones traditionnelles. Elle a ainsi annoncé le doublement des aides PAC dans les zones de culture du Sud-Est et du Sud-Ouest, concernées ces dernières années par les aides couplées en blé dur, avec une enveloppe de 15 millions d’euros à répartir entre les récoltes 2026 et 2027. Trois millions d’euros devraient également être mis à disposition de la filière pour répondre aux enjeux de l’amélioration génétique. Si Intercéréales et Panzani ont salué ces annonces, pour Frédéric Gond, président du comité de pilotage de la filière blé dur, ces mesures restent insuffisantes.

Lire aussi : La filière blé dur demande le retour des aides couplées à la production dans le Sud-Est

Une satisfaction en demi-teinte pour les producteurs

Ce doublement des aides PAC dans les zones traditionnelles de culture du blé dur concernera les acteurs qui bénéficiaient ces dernières années de l’aide couplée à la production. « Pour l’instant, les détails de la mise en œuvre sont encore en construction » déclare Frédéric Gond. Les récoltes 2026 et 2027 seront chacune gratifiées d’une enveloppe de 7,5 millions d’euros supplémentaires pour cette mesure. Mais pour Frédéric Gond, cette mesure est insuffisante : « La mise à disposition d’aides couplées à la production pour l’ensemble des producteurs de blé dur auraient motivé et soutenu les agriculteurs et contribué au maintien voire au développement des surfaces », selon lui. Pour un·e opérateur·ice de la la filière blé dur, ces dispositions vont tout de même dans le bon sens. « C’est très bien qu’on remette en place des aides aux zones traditionnelles, d’autant plus que celles-ci ne sont pas corrélées à l’utilisation de semences certifiées. Cela permettra de compenser les écarts de rendement avec la zone Centre, c’est juste ce dont on a besoin pour relancer la filière » affirme cette personne.

Lire aussi : Panzani Solutions veut introduire le blé dur en viennoiserie-pâtisserie

Des ambitions revues à la baisse pour le développement des surfaces de blé dur en France

Si en décembre dernier lors de la Bourse européenne, les représentants de la filière se montraient optimistes pour le développement des surfaces, l’objectif est maintenant plutôt au maintien ou à l’endiguement de la baisse des surfaces qu’à leur augmentation. Pour Frédéric Gond, « il s’agit plus du maintien des surfaces que de leur développement ».

Lire aussi : Moisson 2025 : un démarrage précoce et prometteur en Europe du Sud

Un financement insuffisant du plan d’aide à la recherche variétale en blé dur

La deuxième grande annonce de la ministre concernait le financement du plan de soutien à la filière, lancé en 2021 et signé par le ministre Marc Fesneau lors du Salon de l’agriculture en 2024. « Ce plan global prévoyait un financement de 43 millions d’euros, dont 11 millions avaient été signés par l’État en 2024 » rappelle Frédéric Gond. Ce plan de soutien comporte trois volets : l’accompagnement des producteurs et le développement de solutions assurantielles, l’appui à la contractualisation entre les producteurs, les organismes stockeurs et les transformateurs, et la recherche génétique pour permettre le développement de variétés moins gourmandes en azote et mieux adaptées au changement climatique. « Sur le volet de la décarbonation de la production, un appel à manifestation d’intérêt est en cours d’étude et de validation. Nous demandions 2,3 millions d’euros de la part de l’État pour ce projet » précise Frédéric Gond. Les trois millions annoncés par la ministre concernent le deuxième point du plan d’études génétique, à savoir la recherche sur l’adaptation variétale au changement climatique. « Nous demandions une aide sur cinq ans, mais celle-ci a finalement été revue à la baisse à 3 millions d’euros sur 3 ans » déplore Frédéric Gond. La recherche variétale s’inscrit en effet dans le temps long, et pour le président du Comité de pilotage de la filière blé dur, il sera nécessaire de retravailler pour obtenir le reste et pouvoir conduire le plan jusqu’à son terme avec les essais variétaux complets. « Nous appelons à intensifier cette dynamique en l’inscrivant dans une stratégie de long terme, intégrant les problématiques de tous les acteurs, de l’amont jusqu’à l’aval », cite également le communiqué de presse d’Intercéréales.

Lire aussi : Blé dur : la filière compte sur la recherche variétale pour enrayer la baisse des surfaces

Récolte 2025 de blé dur : résultats satisfaisants

Selon les opérateurs, les rendements en blé dur sont dans la moyenne cette année. Agreste estimait le rendement moyen à 5,71 t/ha au 1er juillet 2025, avec une production attendue en hausse de 3,5 % d’un an sur l’autre malgré la baisse des surfaces. « Les rendements sont très corrects quels que soient les bassins, voire supérieurs à la moyenne dans le Sud-Est » signale Frédéric Gond. En ce qui concerne la qualité, les résultats sont encore plus satisfaisants, tant sur le volet sanitaire que technologique avec des taux protéiques adaptés aux attentes des opérateurs de la 1ère transformation : « C’est vraiment une belle année, cela met du baume au cœur » se réjouit le producteur. Cela devrait permettre à la filière de satisfaire la demande des marchés intérieur et européen.

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