Aller au contenu principal

La production d'huiles essentielles menacée ?

La filière Plantes aromatiques, à parfum et médicinales (PPAM) s'alarme d'une réglementation européenne qui pourrait nuire aux huiles essentielles. Elle demande que la spécificité des produits naturels soit prise en compte lors de l'évaluation de la nocivité des constituants des produits de grande consommation.

Des lavandiculteurs ont installé cet été dans leurs champs des panneaux « Lavandes en danger / Cessation d'activité ».
© PPAM de France

« Lavandes en danger / Cessation d'activité ». L'inscription qu'on a pu voir cet été dans les champs de lavande, ou devant le pôle Plantes aromatiques, à parfum et médicinales (PPAM) du salon Tech&Bio, est inquiétante. La filière PPAM est en effet vent debout contre des mesures de l'Union européenne, qui nuiraient selon elle à la chaîne de production d'huiles essentielles, et donc à celle de lavande et lavandin. L’Europe prévoit dans sa nouvelle « stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques » de renforcer les réglementations européennes sur les produits chimiques, afin d'interdire les substances chimiques nocives présentes dans les produits de consommation courante.

« Dans ce cadre, les huiles essentielles sont considérées comme des produits chimiques et doivent être évaluées avec les mêmes méthodologies, indique PPAM de France, l'union professionnelle des PPAM, dans un communiqué de presse. [...] Or, les huiles essentielles, comme tous les produits naturels, sont des substances complexes composées d’une multitude de constituants, qu’il n’est pas possible de supprimer sans altérer leur identité et leurs propriétés. Les mesures de l’Europe sont sans précédent et vont impacter les huiles essentielles de façon majeure. »

Une pétition en ligne

PPAM de France prévoit un premier impact d’ordre économique sur les petites distilleries, qui ne pourraient pas suivre l'augmentation des exigences. Selon l'organisation professionnelle, à moyen terme, un grand nombre d’huiles essentielles risquent de disparaître des produits de grande consommation (cosmétiques, parfums, lessives, aromathérapie, produits alimentaires...). « Les méthodes d’évaluation étant non adaptées aux produits naturels, les huiles essentielles risquent d’être considérées à tort « trop dangereuses » et donc interdites », précise-t-elle.

« Les fabricants industriels ne voudront plus utiliser d'huiles essentielles à cause de ce risque », redoute Alain Aubanel, président de PPAM de France, lors de Tech&Bio. Une pétition en ligne a été lancée afin de demander à la Commission Européenne de prendre en compte la spécificité des produits naturels, en particulier celle des huiles essentielles. Elle comptait fin septembre plus de 175 000 signatures.

Les plus lus

Les chaufferettes Wiesel commercialisées par Filpack permettent un gain de température à l'allumage supérieur à celui des bougies.
Chaufferettes contre le gel en verger : un intérêt sur les petites parcelles très gélives

Le risque de gel fait son retour sur cette deuxième quinzaine d'avril. Plusieurs entreprises proposent des convecteurs à…

Parsada : ouverture ce 12 avril d'un appel à projets porté par FranceAgriMer

Initié au printemps 2023, le Plan stratégique pour mieux anticiper le potentiel retrait européen des substances actives et le…

verger abricot Drôme - Emmanuel Sapet
En Ardèche, de fortes pertes dans les vergers d'abricotiers sont à déplorer

Des chutes physiologiques importantes de fleurs sont à déplorer dans des vergers d'abricotiers d'Ardèche, de la Drôme et de l'…

Prix des fraises françaises : il n'est « pas lié aux faibles quantités espagnoles », revendique l’AOPn

Les fraises espagnoles sont pour le moment quasi absentes de nos étals français. Pourtant, ce n’est pas cette absence ou cette…

Changement climatique : pour Serge Zaka, « il faut sortir de la stratégie de pansement avec une vraie diversification fruitière »

Avec le changement climatique, à quoi ressemblera la France fruitière et légumière en 2050 ? Le salon Medfel, ces 24 et 25…

Loi Agec et emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil d’Etat rejette le recours, Plastalliance va porter plainte devant l’UE

Suite à l’audience du 4 avril, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance du 12 avril 2024, la requête de Plastalliance aux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes