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La chèvre des Pyrénées, de la débroussailleuse à la productrice mixte

Classée dans les races à petits effectifs, la chèvre des Pyrénées ne cesse de conquérir de nouvelles exploitations pour son appétence pour les ronces ou pour sa production de lait et de viande.

Race très rustique, la chèvre des Pyrénées peut aussi bien être élever pour son lait, sa viande ou simplement son appétit pour les broussailles. © DR
Race très rustique, la chèvre des Pyrénées peut aussi bien être élever pour son lait, sa viande ou simplement son appétit pour les broussailles.
© DR

L’association Chèvre des Pyrénées a édité un recueil de 11 témoignages d’éleveurs de chèvres des Pyrénées. Cette publication, en libre accès sur chevredespyrenees.org, caractérise l’aptitude de la race caprine locale à valoriser les broussailles. Combinée à sa capacité de production laitière et allaitante et à son caractère très rustique, cette aptitude fait de cette chèvre une opportunité pour les éleveurs et pour l’ouverture du paysage et le défrichement des anciennes terres agricoles non mécanisables, laissées à l’abandon avec l’exode rural. Les 11 témoignages sont catégorisés selon l’attente qu’ont les éleveurs de leurs chèvres : la production lait et/ou viande, la complémentarité avec les autres ateliers, le débroussaillage des parcelles ou l’entretien de celles-ci. Tous ces éleveurs ont un point commun : l’amour de cette race endémique des Pyrénées et la volonté de la sauvegarder, tout en prônant la biodiversité domestique.

Une race mixte pour produire lait et viande

Dans l’Aude, Claudine et Stéphane élèvent une cinquantaine de chèvres des Pyrénées en production fermière de yaourts et autres produits laitiers ultrafrais. Avec une production laitière moyenne d’un litre par jour et par chèvre pendant six mois de l’année, les éleveurs parviennent à dégager un revenu très correct. En effet, ils ont misé sur la vente directe de yaourts au lait de chèvre et de flans, ce qui leur permet de valoriser en moyenne le litre de lait à 7,50 euros. De plus, les taux élevés du lait permettent un bon rendement et apportent une texture onctueuse aux yaourts. La charge alimentaire reste très faible, soit 50 euros par chèvre par an comprenant le foin, le grain et les compléments, grâce notamment aux 100 hectares de garrigue qui apportent une ressource fourragère suffisante pour le troupeau. Changement de cadre, nous nous retrouvons en Charente-Maritime, à la ferme du J’Y Go. Mary-Juliette et Fabien ont monté un système allaitant ovin et caprin basé sur le plein air intégral. En plus des 70 brebis avranchines qui constituent leur troupeau, ils élèvent une trentaine de chèvres des Pyrénées, dont les chevreaux sont valorisés en viande fraîche vendue en caissette de demi-carcasse et en charcuterie telle que du jambon affiné, du saucisson et du chorizo, réalisés par un boucher partenaire.

Elles raffolent des ronces, du houx, de l’églantier…

En Ariège, Thierry et Cécile élèvent 380 brebis tarasconnaises et ont découvert l’aptitude de la chèvre des Pyrénées, aussi appelée « Montagnole » pour ouvrir des parcelles non mécanisables. Les chèvres passent donc en premier et une fois l’espace dégagé, les brebis peuvent venir pâturer sans risque. Outre le gain de surfaces pâturables, l’intérêt est également au niveau des aides PAC. En effet, la PAC élimine de sa liste d’éligibilité les parcelles jugées non adaptées au pâturage car trop recouvertes de ligneux (ronce, églantier, houx ou encore prunellier), dont raffolent les chèvres. Le passage de celles-ci de manière régulière peut donc permettre de requalifier des parcelles. Les éleveurs témoignent en ce sens : « Le jour du contrôle admissibilité, mon bouc était tranquillement en train de manger au milieu du roncier dans la parcelle des agnelles… j’avais déclaré le roncier comme élément non admissible mais la contrôleuse l’a requalifié. Au final, je suis passé de 30 à 50 % de surfaces admissibles ». Avec un système alimentaire reposant essentiellement sur le débroussaillage, Thierry et Cécile doivent veiller à toujours disposer de parcelles à ouvrir. La chèvre des Pyrénées peut être facilement vagabonde, aussi la clôture doit être correctement réalisée.

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