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Grippe aviaire : La France va expérimenter prochainement la vaccination préventive

Confronté au désespoir des producteurs du sud-ouest, impuissants face à la quatrième épizootie d’influenza depuis l’hiver 2015, le ministre de l’Agriculture dégaine l’arme de la vaccination préventive.

Le 24 février 2006, après approbation de la Commission européenne, la France avait rendu obligatoire la vaccination H5N2 des canards non confinables dans certaines communes des Landes, Loire-atlantique et Vendée
Le 24 février 2006, après approbation de la Commission européenne, la France avait rendu obligatoire la vaccination H5N2 des canards non confinables dans certaines communes des Landes, Loire-atlantique et Vendée
© M Gangne AFP

Depuis l’explosion du nombre de foyers dans le Sud-Ouest, la vaccination est fortement réclamée par des éleveurs et des syndicats. Car ils ont le sentiment d’impuissance, après avoir fait tout leur possible pour protéger leurs animaux (barrières sanitaires, mise à l’abri et baisse des effectifs estimée à 25 %).

En réponse, Julien Denormandie considère que la vaccination n’est plus un sujet tabou pour les autorités. Néanmoins, le dossier est très épineux et complexe à résoudre aux plans politique et technique.

Plusieurs candidats vaccins sur les rangs

Début janvier, le ministre a annoncé vouloir « lancer des expérimentations dans les jours à venir, après une réunion avec les professionnels (N.D.L.R. le 12 janvier) pour en définir les protocoles. » Deux vaccins candidats seraient testés, l’un du laboratoire Français Ceva Santé animale, l’autre du laboratoire allemand Boehringer. Un troisième pourrait se porter candidat. Selon Frédéric Grimaud, P.-D.G. de Grimaud Frères sélection, son laboratoire Filavie a mis au point un vaccin IA pour le Maroc et peut « dégainer un vaccin en quelques mois. »

À date, le ministère n’a précisé ni le protocole, ni l'agenda, encore en discussion. La préoccupation des opérateurs présents à l’export est de savoir si ces essais seront réalisés dans des élevages commerciaux. Auquel cas, ils devront être dans des régions où ne se trouvent pas d'entreprises exportatrices estiment les abatteurs et les accouveurs.

Convaincre les Pays Tiers

À ces aspects techniques, s’ajoute la recherche d’un consensus politique. « Il nous faut avancer avec méthode et concertation sur le sujet et construire également, au niveau européen un consensus technique et sanitaire » a déclaré Julien Denormandie.

Bénéficiant de la présidence semestrielle de l’Union européenne, la France veut faire accepter la vaccination par l’UE qui l’a interdit, sauf pour les zoos et dans certaines circonstances (essais d’un vaccin H5N2 en 2006 en France). Le moment serait propice car l’Allemagne (53 foyers en élevages entre le 1er août et le 24 janvier), la Bulgarie (7 foyers), la Hongrie (112 foyers), l'Italie (307 foyers), les Pays Bas (12 foyers) et la Pologne (78 foyers) sont eux aussi fortement affectés par l’épizootie. Mais suivront-ils les décisions françaises ?

De plus, d’importants efforts de communication devront être entamés avec les pays tiers.Cet agenda « inversé », qui privilégiant l'aspect technique avant la politique, inquiète les professionnels exportant du matériel génétique ou des produits avicoles. Ils craignent la fermeture de certains pays tiers, dès que les tests débuteront. De leur point de vue, il faudrait d’abord trouver un consensus international.

Quoi qu’il en soit, il est très peu probable qu’un vaccin commercial puisse être validé et produit d’ici l’été. Si un vaccin est disponible en 2023, l’interdiction de sortie des volailles pendant les périodes à risque a toutes les chances d’être maintenu, car la vaccination restera un moyen de lutte complémentaire.

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