Europe
Xyllela fastidiosa se propage, la France et l'Italie se déchirent
Le 4 avril, le ministère français de l'Agriculture a prononcé l'interdiction de l'importation de végétaux sensibles à la maladie Xyllela fastidiosa et provenant des régions touchées par la maladie. Dès le 12 janvier, la France avait fait part de l'attention toute particulière qu'allaient porter les services de l'Etat compétents sur l'état sanitaire des végétaux commercialisés susceptibles d'être porteurs de la bactérie, notamment dans les jardineries et la GMS, l'idée étant d'éviter l'introduction de la maladie sur le territoire. Elle avait aussi demandé que l'Europe prenne des dispositions. Celles-ci, faute d'accord entre les 28, n'ont pas encore vu le jour. La filière italienne a exprimé son inquiétude, voire sa colère, face à la décision française. La région des Pouilles est particulièrement concernée par la mesure. « Cela nous laisse sans voix », a commenté Giacomo Suglia, vice-président de Fruitimprese. Le syndicat agricole Coldiretti va même jusqu'à évoquer le risque « d'une guerre commerciale sans précédent » entre les deux pays. Paolo De Castro, membre de la Commission de l'agriculture et du développement rural au Parlement européen, s'est aussi ému de la décision : « La France ne peut prendre une telle décision unilatéralement ». Contacté par fld, le Conseil oléicole international a indiqué participer à des rencontres scientifiques sur la question mais aussi ne pas être habilité à commenter les mesures prises par les différents gouvernements pour enrayer le développement de cette bactérie. L'Italie n'est pas seule concernée par le phénomène. De fait, le ministère de l'Agriculture espagnol a détecté un premier cas de Xyllela fastidiosa sur des agrumes. L'attaque s'est produite dans une plantation d'orangers et citronniers d'ornement située en Galicie. Ce sont donc des arbres destinés à sortir de la province pour être distribués en Espagne, voire en Europe, et vecteurs potentiels de la prolifération de la bactérie. Si cette région est assez éloignée des grandes zones de production d'agrumes, le gouvernement espagnol a annoncé sa « volonté d'éradiquer l'insecte de cette zone » et de « mettre en place un système de surveillance pour éviter sa propagation aux régions productrices ». Précédemment, la bactérie avait été repérée dans les Iles Canaries.