Filière fraises
Xavier Mas : « La guerre des prix entre GMS ternit globalement l'image de la fraise »
Lors d'une rencontre organisée par le groupe d'études “Fruits et Légumes” du Sénat la semaine dernière, l'AOPn Fraise a présenté la filière aux parlementaires.
L'AOPn Fraises de France a vu ses volumes augmenter de 20 % en trois ans pour atteindre aujourd'hui 20 000 t.
es présidents du groupe d'études “Fruits et Légumes” du Sénat, les sénateurs Pierre Camani (président du Conseil général du Lot-et-Garonne) et Henri Tandonnet (maire de Moirax), ont convié, le 15 avril dernier, les parlementaires à venir découvrir la filière fraise autour d'une dégustation-débat. L'occasion pour le président de l'AOPn Fraises de France, Xavier Mas, de dresser le portrait de la filière hexagonale. La France produit en moyenne 54 000 t de fraises – dont 20 000 t pour l'AOPn – pour une consommation de 125 000 t, en grande partie assurée par l'importation espagnole et aussi allemande depuis 2000. Soulignant « l'évidente dispersion de l'offre face à la distribution française », il a indiqué que l'AOPn avait vu ses volumes augmenter de 20 % en trois ans, grâce à l'arrivée de nouveaux adhérents et une augmentation des surfaces. Xavier Mas a insisté sur la stratégie de différenciation variétale de la filière permettant de se positionner face aux produits importés (la variété Charlotte en étant une preuve). L'exercice est rendu difficile dans un contexte de réduction des matières actives disponibles pour lutter contre les maladies de la fraise et la baisse des aides publiques pour la modernisation des outils de production. Pour fld hebdo, Xavier Mas est aussi revenu sur l'affaire des promotions sur les fraises espagnoles : « Cet épisode ternit globalement l'image de la fraise, la faisant passer pour un fruit n'ayant pas de valeur alors qu'elle coûte à produire. C'est dommageable aussi pour la bonne collaboration existant entre distributeurs et producteurs. Notre travail de différenciation par la variété est aujourd'hui compris par les consommateurs qui reconnaissent les fraises d'entrée de gamme, de cœur de gamme et premium. » Le président de l'AOPn ajoute : « Ce que nous espérons, c'est qu'au moment où la fraise française entre en pleine production, cette guerre des prix entre enseignes ne s'étende pas aux autres segments du marché. Sinon, les producteurs français se retrouveraient très rapidement dans une situation financière catastrophique. »