Volonté

Un chiffre d'affaires de 17 milliards d'euros, l'équivalent de 3 milliards de repas distribués par an. C'est le poids de la restauration collective en France, un marché – qui plus est – prescripteur pour de nombreux Français et surtout les générations futures par le biais des cantines scolaires. Et c'est dans ce marché que les instances politiques souhaitent pousser les productions locales. La filière fruits et légumes aurait donc tout à y gagner.
Oui mais voilà, facile (et de bon ton) de le dire, moins facile à réaliser.
Si le Code des marchés publics qui régit les appels d'offres de la restauration collective s'assouplit peu à peu, il n'en reste pas moins qu'un marché public ne pourra jamais être attribué sur la base d'une préférence locale ou nationale, Europe oblige.
Le faible prix d'un repas dans ce circuit constitue aussi l'un des obstacles majeurs à l'approvisionnement local en restauration collective. Pour franchir l'un ou l'autre de ces obstacles, des solutions existent (lire p. 7). Les guides pour favoriser l'approvisionnement local en RHD se multiplient en donnant des conseils, des pistes de réflexion. Le sujet est d'actualité. Il a fait débat lors du Congrès des producteurs de Légumes de France les 19 et 20 novembre dernier à Perpignan. Le mois prochain, un projet de loi prônant la constitution de conseils alimentaires locaux (lire p. 11) sera étudié à l'Assemblée nationale. Ils pourraient être le début d'une véritable organisation de l'offre alimentaire dans les territoires. Peut-être…
Prix, appel d'offres, calendrier, volumes…, les freins sont encore nombreux. Mais les différentes initiatives, débats et propositions qui voient le jour actuellement montrent, en tout cas, une chose : la volonté est là. Et comme dirait Machiavel, « Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent ».