Vilmorin s’installe plus massivement en Asie
A la suite du rachat de Seminis par le leader des semences grandes cultures, Monsanto, le groupe français Vilmorin Clause et Cie annonce la prise de participation majoritaire dans la société japonaise Kyowa. “Aujourd’hui Monsanto devient leader du marché des semences et tout laisse à penser qu’il va continuer à affirmer sa position de leader”, a récemment déclaré Daniel Chéron, directeur général délégué de Vilmorin Clause et Cie lors de la présentation des résultats du groupe. “Les semences potagères étaient considérées jusqu’à maintenant comme un univers à part. Maintenant, le monde des semences devient un seul et même monde, regroupant à la fois les grandes cultures et les potagères”, explique encore Daniel Chéron.
“Ce rachat était clairement inattendu”, note-t-il. Ce qui engendre aujourd’hui dans l’univers des potagères la présence de trois agro-chimistes : Monsanto, Vilmorin Clause et Cie et Syngenta. “Dans les années à venir, les six groupes suiveurs seront amenés à développer des collaborations avec les grands leaders, car les besoins technologiques et agronomiques deviendront indispensables”, ajoute-t-il.
Alors pour contrer son concurrent, Vilmorin Clause et Cie a décidé d’accentuer sa présence en Asie. Déjà propriétaire à 40 % de la société japonaise Kyowa, le groupe français devient actionnaire majoritaire. Il s’agit de sa deuxième implantation nippone après le rachat de Mikado. “Ce rachat ne créé pas de chevauchement d’expertise en terme de produits”, indique Daniel Chéron. Kyowa, en effet, est spécialisé dans les semences de concombres, oignon et courgette, alors que la société Mikado propose des semences de melons, pastèque et du Daikon (radis japonais). Deux produits phares dans la consommation nipponne ne sont pas encore tombés dans le giron de Vilmorin : la tomate rosée et les carottes Kuroda. Mais cette acquisition permet au Français de mettre un pied en Chine. Kyowa a effectivement déplacé ses zones de production dans l’empire du milieu. A terme, Vilmorin consolidera sa présence sur le marché japonais en rapprochant ses deux entités : Kyowa et Mikado. “Reste que la dimension temporelle japonaise n’est pas la même qu’ici”, tente de préciser Daniel Chéron. En clair cette fusion n’est pas pour demain.