Technique arboricole
Vers une réduction des traitements chimiques
Plus de 250 professionnels de l’arboriculture ont assisté au colloque sur l’éclaircissage du pommier le 22 mars à Sainte-Maure de Touraine, une occasion d’échanger sur une pratique complexe.

Organisée avec le CTIFL par la station de la Morinière, le centre expérimental entièrement financé par les professionnels du Val de Loire et du Nord, cette journée sur l’éclaircissage du pommier, ouverte par Henri Pluvinage, président du CTIFL, a été l’occasion de démonstrations pratiques sur le terrain et de diffusion des derniers résultats expérimentaux. Le président de la FNPF Bruno Dupont s’est félicité du nombre de participants venus de tous les bassins français de production de la pomme et même au-delà avec des collègues belges et suisses, un signe que la filière a encore un avenir en France. Et comme l’a rappelé en conclusion Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP, cette technique est au cœur du métier de l’arboriculteur puisqu’elle conditionne la maîtrise de la charge des arbres et en conséquence la rentabilité des entreprises arboricoles. Les spécialistes ont ainsi pu découvrir et assister pour la première fois à une démonstration d’un prototype appelé Eclairfel destiné à réaliser l’éclaircissage mécanique. Inventée par l’équipe de Bernard Hennion, agronome basé à la station CTIFL de Lanxade en collaboration avec le domaine de Castang et le constructeur Somaref, cette machine vise à réduire la main-d’œuvre et les traitements chimiques nécessaires à la régulation du nombre de fleurs sur l’arbre qui détermine à la fois le calibre et la qualité des fruits. Des matériels, comme Darwin, existent déjà. Celui-ci est même apprécié par les arboriculteurs puisque le bassin du Val de Loire en compte déjà cinquante. Cependant, il est plus adapté aux vergers taillés selon le principe du mur fruitier où le volume des arbres est concentré sur le rang. L’ambition de ce nouvel outil est de pouvoir diminuer la charge des arbres menés selon la conduite traditionnelle centrifuge. « La mise au point de l’outil reste à faire », note avec prudence l’agronome conscient qu’en l’état l’appareil n’est pas fonctionnel puisqu’il peut entraîner la cassure des branches. Le CTIFL, la première structure à utiliser Darwin, réalise depuis douze ans des essais sur l’éclaircissage mécanique.