Aller au contenu principal

Vers une alimentation bio accessible à tous ?

Le Séminaire international de l’agriculture biologique (lire ici) a fait le point lors d'une table ronde le 18 juin sur les différents freins existants.

© Julia Commandeur - FLD

Si le bio se développe partout dans le monde, son accessibilité reste parfois compliquée. Selon l’Agence Bio, les principaux freins à l’achat sont le prix (84 % pour la France), la difficulté pour les trouver, la mauvaise connaissance du cahier des charges et une confiance limitée. « Ce dernier point est la question prégnante dans l’UE, souligne son directeur Florent Guhl. C’est un vrai sujet, en raison du fait qu’on soit sortis des radars, mais aussi des autres démarches durables qui émergent et qui créent de la confusion. »

« Le prix est un frein trop fort »

Des freins qui ont été confirmés par l’étude de Catherine Closson, de l’Université libre de Bruxelles, qui a mené une centaine d’activités entre 2015 et 2018 sur un supermarché citoyen dans un quartier précarisé de Bruxelles. « Il y a un ras-le-bol généralisé d’une alimentation industrialisée mais le frein du prix est trop fort, résume-t-elle. Parmi les solutions : le cuisiner maison, l’offre vrac, l’éducation avec la connaissance des produits de saison, des visites de ferme, des ateliers cuisine… Il y a une responsabilité publique des consommateurs mais aussi politique : on n’ira pas vers la transition écologique sans prendre en compte les aspects sociaux. »

Déclarations en Pologne « pour toucher les aides de la Pac »

L’offre bio peut aussi parfois être un problème. En Pologne, le bio est un produit élitiste et très cher. « Il n’y a pas de promotion ou de communication sur le bio, le consommateur n’a donc pas conscience de cette offre, explique Ewa Sufin-Jacquemart, de la Coopérative Dobzre (magasin coopératif) en Pologne. De plus, il y a officiellement 22 000 producteurs bio mais on estime qu’au moins la moitié ne produisent rien, ils se déclarent uniquement pour toucher les aides de la Pac. Donc contrairement au reste de l’UE, la production bio en Pologne est en baisse chaque année de 6 %. »

Au Sénégal, il n’y a aucune subvention pour le bio et pas d’organisation pour la certification et il fallait donc passer par des organismes étrangers comme Ecocert, ce qui coûte très cher. La Fenab (fédération nationale pour l’AB) a donc mis en place le label “Bio Sénégal”, un système participatif de garantie avec un label bio unique pour garantir l’origine bio des produits (fruits et légumes en particulier), avec formation des producteurs et sensibilisation de la population.

« On n’ira pas vers la transition écologique sans prendre en compte les aspects sociaux. »

Les plus lus

Changement climatique : pour Serge Zaka, « il faut sortir de la stratégie de pansement avec une vraie diversification fruitière »

Avec le changement climatique, à quoi ressemblera la France fruitière et légumière en 2050 ? Le salon Medfel, ces 24 et 25…

Les chaufferettes Wiesel commercialisées par Filpack permettent un gain de température à l'allumage supérieur à celui des bougies.
Chaufferettes contre le gel en verger : un intérêt sur les petites parcelles très gélives

Le risque de gel fait son retour sur cette deuxième quinzaine d'avril. Plusieurs entreprises proposent des convecteurs à…

Grégory Spinelli, champignonnière du Clos du Roi
Grégory Spinelli, producteur de champignons dans le Val d'Oise : « Nous ne sommes plus que quatre producteurs franciliens »
Grégory Spinelli est à la tête de la champignonnière souterraine du Clos du Roi, en plein cœur d’une zone résidentielle de Saint-…
verger abricot Drôme - Emmanuel Sapet
En Ardèche, de fortes pertes dans les vergers d'abricotiers sont à déplorer

Des chutes physiologiques importantes de fleurs sont à déplorer dans des vergers d'abricotiers d'Ardèche, de la Drôme et de l'…

Loi Agec et emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil d’Etat rejette le recours, Plastalliance va porter plainte devant l’UE

Suite à l’audience du 4 avril, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance du 12 avril 2024, la requête de Plastalliance aux…

Guillaume Thomas, producteur en Maine-et-Loire et à gauche des saisonniers qui s'affairent à la récolte des asperges.
« Comment j’ai choisi mes productions de légumes pour garder mes saisonniers agricoles »

Pour éviter les problèmes liés au recrutement des saisonniers, Guillaume Thomas, installé dans le Maine-et-Loire en légumes et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes