Aller au contenu principal

Emballage - Développement durable
Vers un emballage raisonnable et innovant

Chaque matériau utilisé pour le conditionnement entre dans la notion du développement durable. Tant mieux. Le consommateur plébiscite largement un usage raisonné des emballages.

La tenue du dernier salon Emballage en novembre, quasiment en même temps que la semaine européenne de la réduction des déchets, a interpellé les professionnels mais a été tout sauf une coïncidence. Plus que jamais les industriels du monde de l’emballage cherchent à proposer des produits qui soient en accord avec les attentes de la consommation en la matière. Deux constats s’imposent. D’une part, il ne faudrait pas croire que la tendance soit nouvelle chez les fabricants : l’écoconception est désormais une pratique largement diffusée. Ensuite, les dernières études montrent clairement que les consommateurs, destructeurs finaux s’il en est, sont de plus en plus sensibles à la notion de déchets et leur réduction.
A la demande de l’Agence de d’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’institut Credoc a mené une enquête sur les comportements et les attitudes des consommateurs face aux déchets et aux emballages. Les résultats montrent qu’une grande majorité d’entre eux veillent à choisir des produits ayant moins d’emballages afin de limiter la quantité de déchets : ils sont 52 % alors qu’ils n’étaient que 41 % il y a sept ans. Bien évidemment, c’est parmi ceux qui pratiquent déjà le recyclage que l’attention portée est la plus vive (56 %), montrant que le fait de trier dans des poubelles différentes a contribué à changer les mentalités.
L’étude montre aussi que le consommateur français associe désormais la réduction du gaspillage (ici, moins de suremballage, de conditionnements “gadgets”…) à la notion de développement durable (46 %) mais aussi, et c’est nouveau, au passage l’achat de produits locaux (36 %, dix points de plus en un an). Les distributeurs ne pourront que répercuter – à court ou moyen terme – ces tendances lourdes. Et, in fine, cela impactera sur les producteurs et industriels.
Le cabinet Xerfi s’est livré à un exercice intéressant dans une des récentes études : quelles sont les stratégies gagnantes pour les fabricants d’emballages à l’horizon 2015 ?
L’allégement des emballages ne présente plus qu’un intérêt faible. Dans le domaine du plastique, les efforts de la filière pendant deux décennies ont permis de réduire singulièrement l’épaisseur des films. Mais, les limites techniques (en l’occurrence la résistance mécanique) semblent avoir été atteintes ou en passent de l’être. Néanmoins, certaines innovations peuvent encore voir le jour à l’image du danois Superfos qui a développé un nouveau matériau barrière entraînant des niveaux de transfert d’oxygène particulièrement bas. Du coup, son nouveau contenant SuperLock permet, selon lui, de doubler – voire même tripler – la durée de vie car le transfert d’oxygène est quasi nul.

Fabriquer des emballages “écologiquement corrects”
L’autre grosse tendance relevée par Xerfi est celle des biomatériaux. Le sujet a été longtemps délicat : utiliser des cultures vivrières pour fabriquer des emballages “écologiquement corrects” n’a pas été sans susciter de forts grincements de dents, en période de questionnement sur l’alimentation de la planète (cf. fld magazine de janvier 2009). Aujourd’hui, la donne a changé : l’accent est mis sur la capacité à être recyclée plus que sur celle à être compostée. L’archétype de cette nouvelle inclinaison est certainement le PE Verde développé par le brésilien Braskem : il est produit à partir des feuilles habituellement perdues de canne à sucre et il est recyclable, donc susceptible d’entrer dans les mêmes filières de valorisation des autres plastiques. D’autre part, les recherches menées par les Universités de Bath, en Angleterre, et de Tel Aviv, en Israël, sur les plastiques PLA (polylactique acide) afin de renforcer leur résistance à la chaleur pourraient amener de nouveaux usages (micro-ondes en particulier). L’époque est en faveur de des bioplastiques.
Une étude du BVA pour Passion Céréales a montré en début d’année que 67 % des Français considéraient que ces derniers pouvaient contribuer à résoudre les problèmes d’environnement. De plus, pour 69 % des personnes interrogées, la contribution des bioplastiques à la réduction des émissions de gaz à effet de serre est un avantage très important, tout comme leur biodégradabilité et compostabilité (67 %), l’économie de pétrole qu’ils permettent de générer (63 %) et leur origine végétale (57 %). Dernier point, mais non des moindres, en admettant qu’ils coûtent le même prix, 88 % des personnes interrogées privilégieraient un produit en bioplastique plutôt qu’un produit en plastique issu du pétrole. 39 % des Français se disent même prêts à payer plus cher un produit en bioplastique.
Recycler est certainement l’antienne reprise par tous. Une initiative intéressante tendant à montrer l’implication des plasturgistes dans la gestion des déchets et celle de Knauf Industries qui a créé un réseau de collecte national comptant à ce jour plus de deux cents points répartis en France. Les artisans et les commerçants de proximité peuvent y déposer leurs emballages et pièces en PSE (polystyrène expansé), Knauf s’engageant à reprendre à coût zéro les conditionnements blancs, propres et secs afin de leur redonner une seconde vie. C’est aussi pour Xerfi, un des axes les plus riches d’avenir à l’horizon 2015.
Mais, si la structuration des circuits de récupération et de recyclage est bien engagée, elle ne saurait concerner tous les matériaux. Le verre devrait profiter de la dynamique globale du recyclage. De même, les bioplastiques offrent de nouvelles opportunités. En revanche, la capacité du papier et carton à être recyclée semble demeurer, selon Xerfi, moins importante : le taux d’humidité résiduelle et les éventuelles souillures s’avérant être des freins sérieux. Une analyse qui est certainement contestée par les professionnels : plus de quatre emballages de la filière papier-carton sur cinq sont recyclés pour redevenir des emballages, ce qui représente 81 % de la matière mise en œuvre provenant des emballages usagés en France.
Et le bois, dans tout cela ? Le plus ancien des matériaux présente finalement une image fort positive. Il est incontestablement naturel, provenant de forêts gérées de façon durable. Non polluant, sans traitement chimique, les conditionnements bois se font avec une faible consommation d’énergie et, en fin de vie, les emballages en bois peuvent être valorisés de différentes façons : en compost ou en couverture de sol, en bois reconstitué comme les panneaux, ou en bois d’énergie pour les particuliers ou les collectivités.

Les plus lus

Salon de l’Agriculture : C'est Qui Le Patron ?! débarque sur les fruits et légumes

La démarche C’est Qui Le Patron ?! (CQLP) qui assure une juste rémunération pour le producteur et qui s’est fait connaître sur…

Emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil et le Parlement UE s’accordent sur une interdiction

Le Conseil et le Parlement sont parvenus lundi 4 mars à un accord provisoire sur le projet de règlement Emballages, texte issu…

Salon de l’Agriculture : la noisette française Koki a un message à faire passer au président Macron

La coopérative Unicoque et l’association de la noisette française ANPN ont écrit en semaine 8 un courrier au président de la…

Fraises hors sol cultivées en France
Fraise française : un bon début pour la commercialisation... à poursuivre

En retard par rapport à l’an dernier, la saison de la fraise française a bien commencé d’autant que la fraise espagnole est…

Remise de la Légion d'Honneur à Laurent Grandin par Marc Fesneau au salon de l'Agriculture 2024.
Plan de souveraineté fruits et légumes : 100 M€ supplémentaires en 2024

Au salon de l’Agriculture, Marc Fesneau a débuté la journée du 29 février sur le stand des fruits et légumes frais afin de…

Vignette
La banane de Guadeloupe et Martinique a été entendue par Emmanuel Macron, quelles sont les 4 grandes mesures annoncées ?

En marge du Salon de l’Agriculture, les acteurs du monde agricole ultramarin ont été reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron qui a…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes