Expérimentation
Vers la mise en place d’un Conseil scientifique unique
L’audit du ministère de l’Agriculture prône une réforme en demi-teinte. Le calendrier de décisions s’accélère, laissant penser que la messe est déjà dite.
La présentation de l’audit sur l’expérimentation s’est fait mardi dernier en présence de plus d’une trentaine de professionnels (même Jérôme Bédier, président de la FCD s’était déplacé). C’est Michel Cadot, directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, qui présidait la réunion. Comme on pouvait s’y attendre, le projet du ministère correspond à un double objectif : adapter le dispositif de l’expérimentation à la nouvelle organisation de la filière (disparition des comités de bassin, création des AOP nationales…) et préparer le désengagement budgétaire de l’Etat (au plus tard dans trois ans).
Le constat des auditeurs met en avant le rôle du CTIFL. Le centre technique « constitue un outil dont la bonne qualité est reconnue par tous les acteurs », constatent les auteurs de l’audit. Mais ils soulignent tout de même « l’attitude défensive de l’établissement dans ses relations avec ses partenaires ». Même si ce n’est pas écrit explicitement, le reproche du ministère sur le « problème de gouvernance du CTIFL »est toujours dans les têtes. Et bien que ce ne soit pas l’objet du rapport, le projet de fusion du CTIFL et d’Interfel a été évoqué lors de la réunion du 26 août.
Le nombre des stations régionales était de 43 en 2007 « ce qui peut paraître excessif », écrivent pudiquement les auditeurs. Leur fonctionnement nécessite un budget global de 21,3 ME, budget assuré principalement par l’Etat et les collectivités régionales. Les contributions des professionnels comptent pour environ 15 % et celles des chambres d’agriculture pour 8 %.
Il est proposé de réformer le pilotage scientifique des centres par l’installation d’un Conseil scientifique et Technique unique aux compétences élargies. Plus curieux (cf. édito), les auditeurs proposent la création « d’une structure légère »regroupant l’ensemble des stations régionales, les AOP nationales et le CTIFL. Ce nouveau “machin” prendrait le nom d’Astrefel (Association des stations régionales d’expérimentation fruits et légumes). Les professionnels ont jusqu’au 15 septembre pour présenter leur réaction, Michel Barnier souhaitant boucler ce dossier avant la fin du mois.